Occitanie, France : à Millau et ailleurs, des poignées de gilets jaunes ont fait revivre l'histoire

Une vingtaine à Millau

Ils n'étaient pas nombreux ce samedi 7 janvier à l'entrée de Millau, pour faire entendre la voix des "gilets jaunes". Une vingtaine, tout juste au bord de la route, pancarte et habits de lumière bien en vue. Les "gilets jaunes" de Millau, rejoints par ceux de Saint-Affrique, ont répondu à l'appel national, lancé pour tenter de redonner un souffle au mouvement né il y a quatre ans.

Michel Ducros fait partie des pionniers à Millau. Il est de toutes les causes de la cité du gant, toujours de fluo vêtu, souvent aux côtés des syndicats locaux. "Ce qui nous motive, c'est tout ce qui se passe aujourd'hui, toutes ces augmentations, on n'y comprend rien, on ne sait pas trop ce qu'il se passe, explique-t-il. Je ne sais pas si les politiques comprennent ce qu'ils font. Nous, ce qui nous motive, ce n'est pas le fait de nous retrouver et dire que nous sommes là. On a toujours lutté pour les autres."

"Marre des politicards"

Lutter aux côtés des syndicats, passe encore, mais pas aux côtés des hommes (ou femmes) politiques, de quelque bord qu'il (ou qu'elle) soir. A Montpellier, Nathalie Oziol, députée France Insoumise de la 2ème circonscription de l'Hérault, écharpe tricolore bien en vue, a tenté une prise de parole avant que le cortège de la manifestation des quelque 150  gilets jaunes s’élance de la place de la Comédie.

Las. "On s’en moque des politicards !" ont crié plusieurs personnes quand d’autres ont hué la parlementaire. "Battez-vous pour le peuple ! Mélenchon est un vendu !" Nathalie Oziol aura finalement eu juste le temps de préciser à la foule : "Je n’ai pas demandé à prendre la parole..."

Contre l'inflation, la réforme des retraites, le 49.3...

A Carcassonne (Aude), une centaine de gilets jaunes se sont réunis sur l'esplanade Gambetta. Figure incontournable du mouvement, Henry Garino ne s'attendait pas à rassembler autant de monde. Sandrine, enseignante ayant rejoint le mouvement sur le tard, est venue protester cet après-midi. Notamment contre la réforme des retraites, l'inflation, mais aussi contre l'utilisation "abusive" de l'article 49.3 par le gouvernement. 

"Exprimer un ras-le-bol"

A Toulouse, les retrouvailles n'ont pas atteint les sommets espérés. Ils étaient une centaine rassemblée sur les allées Jean-Jaurès à 14 heures, d'après les manifestants, près de 70 pour la police nationale, avec le pouvoir d'achat au centre des préoccupations. Des Gilets jaunes "historiques" mais aussi des antivax, vêtus de combinaisons blanches et de masques de la même couleur. "Nous ne sommes pas ici pour semer la pagaille, simplement pour exprimer un ras-le-bol, en espérant être enfin entendus par les grands penseurs", lance Ariette, une enseignante retraitée.

En France, il n'y avait pas foule en jaune

Et partout en France, les rassemblements de gilets jaunes n'ont pas fait recette relève Le Parisien. Ils étaient ainsi 200 à Strasbourg, 150 à Mulhouse, et quelques centaines à Paris (des milliers selon les organisateurs), où une autre manifestation, en hommage aux trois jeunes femmes kurdes tuées il y a 10 ans, a réuni 10.000 personnes (25.000 selon les organisateurs). Le quotidien francilien relève même qu'à Laon dans l'Aisne, le cortège des gilets jaunes s'élevait en tout et pour tout... à une seule personne.