Rodez. Fusils, révolvers, munitions... plus de 1 200 armes rendues par les Aveyronnais, voici les plus insolites

C’est une véritable armée des ombres qui a regagné la lumière pour se libérer des fusils, révolvers, pistolets, carabines et pétoires en tout genre que pouvaient bien receler les intérieurs domestiques. Une première que cette opération lancée au nom de la sécurité publique par l’État dans toutes les préfectures de France qui s’est soldée par un franc succès. En effet, du 25 novembre au 2 décembre, ce sont 1 213 armes à feu qui ont été collectées, tant dans les gendarmeries que dans les commissariats de l’Aveyron.

Dans les trois circonscriptions de police (Rodez, Millau, Decazeville) ce sont ainsi 550 instruments de chasse et de tir qui ont été confiés par des citoyens soucieux de s’en débarrasser. "Souvent, pour la plupart d’entre eux, en raison du danger que ces armes peuvent présenter dans la maison, des enfants qui les découvrent et veulent s’en servir…", indique Laurent Bourdaux, brigadier-chef (et formateur technique sécurité-intervention) à la Direction départementale de la sécurité publique à Rodez.

Encombrants héritages

"La plupart de ces armes sont des fusils de chasse, souvent reçus en héritage, et parfois des armes de collection, ou des pistolets de la Seconde Guerre mondiale, comme des Luger ou des armes d’officier…, constate Laurent Bourdaux qui remarque que la moyenne d’âge des déposants est de 60 ans et plus. Mais nous avons eu des armes beaucoup plus récentes, comme ce fusil à pompe Benelli… En fait beaucoup de citoyens pensaient que cette campagne, basée sur le volontariat, était obligatoire. Et les changements de catégories entraînant un durcissement des conditions leur usage, en ont convaincu plus d’un qu’il fallait s’en défaire". Et Laurent Bourdaux de poursuivre en assurant que "les pistolets d’alarme en revanche auraient pu être gardés par leurs détenteurs, alors qu’un certain nombre nous ont été confiés".

Détruites à Toulouse

Des munitions ont rejoint la collecte jusqu’au calibre 12-7 (mitrailleuses !). Pas d’armes lourdes de guerre pour autant (Kalachnikov ou autres lance-roquettes…), la campagne a "désarmé" des citoyens normaux, pas le grand banditisme, peu volontaire dans ce domaine.

Au final, "on a été un peu pris de court par le nombre d’armes déposées, plus important que ce que l’on imaginait". Empilées durant deux semaines dans l’armurerie du commissariat de Rodez (il en a été de même pour celui de Millau), ces armes ont été acheminées en deux transports, par les propres moyens des policiers aveyronnais, vers le Sgami (Secrétariat général administratif du ministère de l’Intérieur) à Colomiers où elles ont été triées et démontées avant de les rendre inopérantes. Elles ont ensuite été confiées à une société spécialisée dans leur élimination par destruction à Toulouse.

Devant le succès de cette première campagne, une seconde est d’ores et déjà en préparation. Avis aux retardataires.