Basket-ball : ascenseur émotionnel pour Rodez !

Renversante. Ce soir, il est difficile de qualifier la victoire ruthénoise d’une autre manière. Opposés à Ail de Rousset, les hommes de Matija Sagadin - suspendu après avoir récemment reçu trois fautes techniques, et donc en tribune pour l’occasion - ont réalisé l’exploit de disposer d’Ail de Rousset, deuxième de la poule au coup d’envoi. Et de quelle manière. Dans un premier temps complètement dominateurs, avec quinze points d’avance à la pause, les promus ruthénois ont petit à petit sombré… Avant de sortir à nouveau du bois de manière assez miraculeuse dans les ultimes secondes de la partie. Il n’y a pas de doute, “renversant” est bien le terme adéquat.

" On se doutait que nos adversaires allaient revenir "

À la pause, tout semblait déjà plié. Rodez se dirigeait vers un exploit retentissant, acquis facilement. Mais qu’est-ce qu’un exploit, sans une pointe de stress ? Pas grand-chose apparemment, puisque les sang et or ne se sont pas contentés de gagner, ils ont, au passage, donné des émotions rares et finalement savoureuses à leur public. Même s’il faut avouer qu’ils s’en seraient bien passés. « Ils sont revenus avec de l’orgueil, de l’intensité, et beaucoup plus de réussite que dans les deux premiers quart-temps… », explique Iann Bensaada. 40-25 au retour des vestiaires, 53-53 à la fin du troisième quart-temps. En dix minutes, les Bucco-Rhodaniens ont totalement relancé le match, au point de pouvoir prétendre très sérieusement à la victoire.

" Le public a fait toute la différence "

 

Au coach du jour, et habituel adjoint, Sabri Zemboudji, de revenir sur ce temps faible : « On a très, très bien commencé, on a réussi à creuser l’écart, mais on se doutait que nos adversaires allaient revenir à un moment donné. Dans le troisième quart-temps, ils étaient dans leur temps fort, et nous dans notre temps faible. On ne voulait pas qu’ils reviennent autant. » Pourtant, ils l’ont fait. Et même mieux, puisque dans les dix dernières minutes, Ail de Rousset a pris jusqu’à cinq longueurs d’avance… Mais conscients de leurs qualités, les Aveyronnais n’ont rien lâché, et sont revenus au forceps, grâce notamment à un Guirao de prestige, auteur de 28 points, poussé par des « Lucas », « Lucas » émanant des tribunes à chaque tentative face au panier. « Le public a fait toute la différence, et nous a permis de tenir », reconnaît-il. Et qui leur a donc permis de remporter la partie 73-70.

Si l’issue leur a été favorable, les supporters ruthénois n’ont pas su sur quel pied danser tout au long de la partie. En effet, à moins de tenir un carnet de notes avec l’évolution du score point par point, il était difficile pour eux de savoir où en était le match. Ni score, ni temps de jeu affichés… L’écran géant avait décidé de jouer des siennes. Pour une partie des spectateurs, les scènes de joie des hommes en jaune au coup de sifflet final ont résonné comme une alerte téléphonique, indiquant qu’ils avaient bel et bien gagné le match.