Capdenac : le quinquagénaire détenait plus de mille fichiers pédopornographiques

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  • Plus de mille fichiers pédopornographiques ont été retrouvés dans les ordinateurs et les clés USB du quinquagénaire.
    Plus de mille fichiers pédopornographiques ont été retrouvés dans les ordinateurs et les clés USB du quinquagénaire. Reproduction Centre Presse - Marc Salvet - DDM
Publié le
Sarah Nabli

Jeudi 9 février, un homme de 56 ans était jugé par le tribunal correctionnel de Cahors pour détention d’images pédopornographiques commis du 25 août 2021 au 30 juin 2022 à Capdenac.

Tout commence en juin 2022 quand une entreprise de 15 salariés de Capdenac a la surprise de voir toquer à sa porte les forces de l’ordre. Le dossier est délicat : la direction centrale de la police judiciaire est remontée jusqu’à l’adresse IP d’un ordinateur de l’entreprise. Ses services ont été avertis par un logiciel de la police américaine qui a repéré des échanges "peer-to-peer" d’images et de vidéos pédopornographiques. Les sept salariés présents ce jour-là vont tous être entendus, des perquisitions vont avoir lieu.

Quand vient l’audition de P., il reconnaît tout de suite être l’auteur de la connexion, en expliquant que c’est la première fois.

Des titres de fichiers qui ne laissent aucun doute

Deux ordinateurs, des clés USB et son téléphone portable sont saisis. Les inspecteurs découvrent alors l’horreur : plus de mille fichiers pédopornographiques dont les titres ne laissent aucun doute « pornokid » ; « 4 ans » ; « pedomuteur » ; « 12 ans ». Les techniciens sont formels sur le fait que des fichiers ont bien fait l’objet d’un partage.
Jeudi 9 février, P. était donc jugé par le tribunal correctionnel de Cahors. L’homme de 55 ans, divorcé et père de trois enfants dont un encore mineur, ne présente aucun casier judiciaire.
Réservé, peut-être même honteux, il se présente à la barre et assume, il répond à toutes les questions du président. Il reconnaît tous les faits reprochés mais il conteste une attirance pour les enfants.
Le président l’interpelle : "Vous avez fini par expliquer que ça fait 5 ans que vous faites ce type de consultations, de téléchargements, en vous justifiant d’une curiosité malsaine. C’est peut-être insuffisant, vous ne croyez pas, pour qualifier ce qu’il se passe dans les vidéos : des milliers de viols d’enfants."
- J’ai fait une énorme bêtise, avoue-t-il.
Surtout une grosse infraction, une bêtise c’est une fois, là on est sur des milliers de fois ! tacle le président. Vous avez commencé un suivi ?
- Oui, ça me fait beaucoup de bien, ça me soulage. J’ai subi une agression à l’âge de 9 ans, je peux enfin en parler. Tous mes amis sont au courant de ces accusations, aujourd’hui j’en parle, je parle aussi de mon agression.
- Il n’y a pas de plainte déposée, pas d’enquête, on a aussi le devoir d’avoir un doute là-dessus. On a quasi tout le temps cette explication dans ce genre d'affaires, rétorque le président.

"Comprendre ce qui était enfoui"

Le magistrat insiste sur la sexualité du prévenu, sur son attirance pour les mineurs ou s’il est en contact avec ces derniers dans une association ou un club sportif, ce qui n’est pas le cas. La substitut du procureur poursuit et elle aussi s’étonne des justifications. "On vient toujours nous donner cette explication car on n’arrive pas à accepter ce qu’on fait !"
L’avocat de la défense prend alors la parole et rappelle que son client est conscient de ce qu’il a fait et le regrette. "Il a déjà entrepris des soins au mois d’août, il n’a jamais caché les faits ou des détails. Il avait besoin de comprendre ce qui était enfoui chez lui".

Sa demande de ne pas inscrire le prévenu au Fijais (le fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles et violentes) ne sera pas retenue par le tribunal.
P. écope finalement de 10 mois d’emprisonnement avec sursis, d’une obligation de soin, d’une interdiction d’activités au contact des mineurs à titre définitif, et l’inscription au Fijais, selon les réquisitions du parquet.

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