Réforme des retraites : ultimes débats à l’Assemblée, l’article concernant le report de l'âge sera-t-il examiné ce vendredi ?

  • Les députés n’ont plus que quelques heures pour débattre de la réforme des retraites voulue par le gouvernement.
    Les députés n’ont plus que quelques heures pour débattre de la réforme des retraites voulue par le gouvernement. Illustration Centre Presse Aveyron
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Centre Presse Aveyron

Après neuf jours de débats épiques, les députés entament ce vendredi 17 février leur ultime journée d’examen de la réforme des retraites, dans une ambiance qui s’annonce électrique tant les chances d’aborder la mesure-clé sur le report de l’âge s’éloignent.  Les députés parviendront-ils à débattre de l’article 7 ? Si les députés de la majorité comme ceux de l’opposition semblent s’accorder sur l’importance qu’un débat ait lieu sur ce point précis de la réforme, le temps pourrait leur manquer avant que le texte ne parte au Sénat.
 

Les débats sur le projet de réforme des retraites reprendront ce vendredi à 9 heures à l’Assemblée nationale. À minuit et où qu’en soient les débats, le rideau tombera dans l’hémicycle et le texte partira au Sénat. Et ce, que les députés aient ou non eu le temps d’aborder le fameux article 7, au cœur du texte avec son report décrié de 62 à 64 ans de l’âge de départ à la retraite.

À qui la faute ? Jeudi encore, chacun s’est rejeté la responsabilité. Plus de 3 000 amendements restent à discuter avant cet article 7, dont une bonne part venant des Insoumis. L’alliance de gauche Nupes est divisée sur l’opportunité de les retirer, comme l’en pressent les syndicats qui ont organisé jeudi une cinquième journée de mobilisation.

"Hâte de se faire battre ?"

Les manifestations ont rassemblé jeudi 1,3 million de personnes selon la CGT et 440 000 selon le ministère de l’Intérieur. C’est le chiffre le plus faible depuis le début de la mobilisation, dans l’attente du 7 mars où les syndicats menacent de mettre le pays "à l’arrêt" si le gouvernement ne retire pas la réforme.

Dans l’hémicycle, LFI a retiré mercredi "plus d’un millier" d’amendements et les socialistes "90 % des leurs". Jeudi, les communistes ont fait de même avec 350 de leurs propres amendements. Mais jeudi soir le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon a jugé ce retrait "incompréhensible" et appelé les députés à ne pas se "précipiter" vers l’article 7. "Hâte de se faire battre ?", a-t-il demandé sur Twitter, s’attirant les foudres du ministre des Comptes publics Gabriel Attal, qui a dénoncé une "bascule" et un "aveu" pour faire "traîner les débats".

Les Républicains soufflent le chaud et le froid

La journée s’annonce donc animée vendredi, d’autant que ce sera la première fois que la lecture d’un texte sera interrompue car le délai constitutionnel aura été atteint.

"Ça va être sport", estime un élu Renaissance selon qui "l’enjeu, c’est qui va imposer son récit ? LFI en disant qu’on fait exprès de pas aller au bout du texte, ou nous ?" Cet élu, qui ne désespère pas d’arriver à l’article 7, rappelle que les amendements de suppression venant de la gauche et de quelques LR seraient les premiers examinés : "les rejeter reviendrait à une adoption en creux", imagine-t-il.

Les Républicains eux-mêmes, qui ont contribué mercredi au rejet de l’ "index seniors", soufflent le chaud et le froid, certains posant des conditions sur les carrières longues pour soutenir la réforme. Jeudi, des questions sont revenues sur les durées de cotisation, alors que le débat s’embourbait sur des questions de financement après l’article 2. D’autres à gauche ont réitéré leurs accusations de "mensonges" autour de la revalorisation des petites retraites.

La motion de censure du RN discutée dans la soirée

Ce vendredi 17 février, la motion de censure déposée par le Rassemblement national pourrait être discutée dans la soirée en présence de la Première ministre Élisabeth Borne, selon des sources parlementaires. La décision sur le moment du vote sera prise dans la matinée. Tous les autres groupes ont assuré qu’ils voteraient contre cette motion, dénonçant un "coup politique".

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