Aveyron : au bord de l’Auterne, tout près de Rodez, le maraîcher craint l’inondation

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    Sur les bords de l’Auterne,Joël Vaysse s’inquiète.
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Philippe Routhe

Joël Vaysse s’alarme de la création d’une bande d’arrêt d’urgence tout près de l’Auterne.

Au pied du piton, au bord de la RN88, l’Auterne, dans la vallée du même nom qui l’abrite, coule abondamment. C’est une vallée abritée du vent, idéale pour y cultiver les champs. Samedi, avec la pluie incessante, la rivière fut un temps à deux doigts de sortir de son lit. Cette menace d’une crue, Joël Vaysse, qui a son exploitation maraîchère sur les rives de ce ruisseau, la connaît plus qu’il ne la redoute. Quoique. Depuis quelques jours, il commence à la redouter vivement.

Plus précisément depuis que sont réalisés des travaux d’aménagement d’une bretelle routière reliant directement la Gineste à la RN88. En parallèle, est en effet réalisée une bande d’arrêt d’urgence, élargissant d’autant la route. La rapprochant pour ainsi dire de l’Auterne.

Ce mardi 14 mars, en apercevant des personnes en train de sonder les abords de la chaussée qui font face à son exploitation, Joël Vaysse a bondi sur son téléphone pour alerter le maire de la situation.

Christian Teyssèdre, aussitôt sur place, a entendu la crainte du maraîcher. Renforcer le talus afin qu’il puisse tenir la chaussée évite d’autant la possibilité d’étalement d’une crue potentielle.

Sa crainte est d’autant plus vive que le changement climatique, entre autres conséquences, entraîne des chutes de pluies plus violentes et moins étalées dans la durée. Dès lors, Joël Vaysse s’inquiète de voir l’Auterne un jour déborder subitement comme jamais.

Le maraîcher ruthénois est d’autant moins serein qu’il explique ne pas "parvenir à obtenir d’explication claire sur le chantier". "On le sait, l’eau peut tuer. On l’a vu ", lance-t-il, montrant où le niveau d’eau pouvait arriver en cas de crues centennales. "On sera rayé de la carte." Une autre interrogation le taraude avec la réalisation de cette bande d’arrêt d’urgence : "Comment les équipes en charge de l’entretien du cours pourront-elles intervenir puisqu’il n’y aura plus d’espace ?"

Joël Vaysse et son père Robert ont encore le souvenir d’une crue du début des années 2000 où l’eau est montée de près d’un mètre cinquante. " Dernièrement, c’était moins d’un mètre, on ne pouvait pas être classé en catastrophe naturelle, on en a eu pour 7 000 euros", rappelle-t-il. Tout comme il rappelle que lorsque la RN88 a été construite, dans les années 80, "l’État a fait le choix de maintenir l’exploitation ici, en nous cédant un terrain, juste à côté, contre le morceau que l’on a laissé pour la 88. C’est bien l’État qui a tenu à ce que l’on reste là".

Joël Vaysse ne cache pas qu’il aurait préféré l’aménagement d’une voie qui longe le ruisseau dans cette vallée abritée du vent. Permettant en outre d’étendre la surface d’étalement des crues.

Joël Vaysse ne désespère pas de voir la situation s’inverser. Quitte à alerter à nouveau les pouvoirs publics. D’autant qu’il en va également de l’avenir de cette exploitation maraîchère qui fait partie de ces exploitations que l’agglomération cherche à maintenir sur son territoire. Quoi qu’il en soit, en l’espèce, il y a effectivement… urgence.

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