Rugby : deux champions de France se remémorent les grandes heures du Stade ruthénois

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  • Anciens joueurs, Norbert Fabre (à gauche) et Francis Laur se sont aussi  impliqués administrativement au club, comme ici en 2012.
    Anciens joueurs, Norbert Fabre (à gauche) et Francis Laur se sont aussi impliqués administrativement au club, comme ici en 2012. Archives JLB
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Serge Carrière

Passionnés par le rugby, Norbert Fabre et Francis Laur, tous deux champions de France de 2e division dans les années 1970, reviennent sur les heures de gloire de leur Stade ruthénois. Coup d’œil dans le rétro.

S’il est difficile de savoir à quand remonte la première rencontre de rugby disputée à Rodez, on sait que le Stade ruthénois (appellation qui restera jusqu’au début du XXIe siècle, NDLR) a été créé en 1902 ", explique d’entrée Francis Laur, un de ses illustres membres. Le club végète jusqu’à la fin de la première guerre mondiale. C’est en 1919 que le Stade ruthénois prend véritablement son envol. "Ce sont des soldats basés à la caserne de Rodez et aussi des enseignants qui ont contribué au véritable démarrage du Stade ruthénois, qui a ensuite connu une période faste dans les années 30 avec la venue de Garric et Fortabat, qui jouaient alors au Stade Français ", poursuit celui qui officia essentiellement comme trois-quart mais également à la mêlée.

Soldats et profs, des poteaux montés à la Veille Gare

" À l’époque il n’y avait pas de stade à Rodez", précise Norbert Fabre, son acolyte et lui également amoureux de la balle ovale autant que du club. "Il ne faut pas oublier que l’enceinte Paul-Lignon a été créée à l’initiative du rugby. Il y avait une véritable culture rugby dans la ville et le club a compté dans ses rangs des joueurs comme le cardiologue Jacques Puel (qui a donné son nom au centre hospitalier actuel, NDLR), le peintre Pierre Soulages ; et bien sûr Jean Fabre. Cette culture du rugby perdure encore. Même en division d’honneur, le club a drainé jusqu’à 1200 spectateurs à La Roque", argumente celui qui fut président du Stade rugby Aveyron entre 2012 et 2015.

Le Stade ruthénois évoluait alors essentiellement sur la prairie des haras à l’emplacement actuel du stade. Stade qui doit son nom à un joueur de rugby ruthénois décédé lors de la seconde guerre mondiale. Ce n’est qu’au lendemain de cette seconde guerre que l’infrastructure en tant que telle fut construite. Mais le rugby ruthénois a aussi évolué sur des prairies en périphérie de la cité, comme celle de Cantaranne.

Fabre-Dax-Séguret, trio ambitieux

" Je me souviens même avoir vu évoluer Jean Fabre, alors âgé de 17 ans, à la Vieille Gare où l’on avait planté des poteaux pour l’occasion", se remémore Francis Laur qui, en 1966, a joué une saison au côté de celui qui venait du Stade Toulousain et de l’équipe de France.

"C’est Jean Fabre associé à Marcel Dax (ancien entraîneur du Stade Toulousain qui officia à Rodez de 1966 à 1973) qui ont permis au Stade ruthénois d’obtenir son premier titre de champion de France. Mais il ne faut surtout pas oublier que c’est grâce à Jacques Séguret le président de l’époque qu’ils sont venus à Rodez. C’est ce trio qui a su insuffler au club l’ambition nécessaire ", précise Norbert Fabre qui, s’il ne fut pas du titre décroché en 1970 face au Boucau (16-14), évoluait à l’aile de l’équipe titrée en 1976 face à Riom (27-7).

Côte cassée, le XV de France à Paul-Lignon !

Quant à Francis Laur, s’il fait partie des deux campagnes ayant abouti aux titres au deuxième niveau national, il ne participe pas à la finale de 1970. " J’ai fait partie du groupe qui a joué les phases finales mais j’ai été incorporé à l’armée au lendemain du match de la montée ", éclaire-t-il. Si la victoire en finale en 1976 permet aux deux anciens joueurs de se remémorer de nombreux souvenirs, elle en laisse un bien particulier à Norbert Fabre. " Un jour, un journaliste m’a demandé quel souvenir je gardais de cette finale et je lui ai répondu : "une souffrance absolue". Je marque un essai, le mec d’en face me fonce dessus et me pète une côte et, dans l’euphorie de l’après match, tout le monde me saute dessus et j’ai dégusté. "

Entre 1970 et 1973, le Stade ruthénois reste trois ans au sein de l’élite et rencontre les clubs les plus huppés de l’époque. " Nous jouions contre Narbonne, Béziers, Perpignan, Lourdes et bien d’autres", avant de redescendre en 1973 et de remonter en 1976 sous la houlette de Jean Lalo. "Je me répète peut-être mais c’est le trio Jacques Séguret, Jean Fabre et Marcel Dax qui a su insuffler l’ambition au Stade ruthénois et créer un engouement qui a attiré de nombreux jeunes dans le club. Il ne faut pas oublier qu’il n’y avait pas que l’équipe sénior, les juniors et les cadets tutoyaient également les sommets et ils ont contribués à la continuité du club. "

Les deux anciens se remémorent également le match joué à Paul-Lignon en 1977 contre l’équipe de France victorieuse du grand Chelem cette année-là. " Cela restera un super souvenir, certainement le meilleur, d’avoir joué face des joueurs comme Imbernon, Cholley, Aguirre et autres. " déclarent-ils en chœur avec, encore aujourd’hui, des paillettes dans les yeux. Par la suite, le club du chef lieu, entre montées et relégations, alternera le bon et le moins bon.

La jeunesse, encore et toujours carburant féroce

Même s’ils ne sont plus investis dans le club, les deux hommes portent un regard bienveillant sur le rejeton Rodez Rugby, né sur les cendres du SRa en 2019. "On ne peut que saluer ceux qui ont eu le courage de reprendre le club à zéro et de faire confiance à des jeunes en s’appuyant sur des gens comme Patrick Furet et Jérôme Broseta qui ont une expérience du haut niveau. Ils ont des résultats avec des jeunes de 20 ans ce qui montre bien qu’avec une politique de formation de bon niveau on peut arriver sans faire appel à des Tongiens ou des Samoans. On leur souhaite la meilleure réussite possible et de vite remonter ", conclut Norbert Fabre.

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