Aveyron : Fertilaine, un engrais 100 % naturel qui valorise la laine de brebis

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  • Avec la famille Fabry, l’affaire est dans le sac ! Anne, la mère, éleveuse de brebis lacaune (dont le lait est destiné à la fabrication de yaourts bio) sur la commune de Vezins-de-Lévézou, et ses deux fils, Pierre-Marin (à gauche)et Vincent, ont lancé Fertilaine, un engrais 100% naturel qui valorise la laine des ovins. Avec la famille Fabry, l’affaire est dans le sac ! Anne, la mère, éleveuse de brebis lacaune (dont le lait est destiné à la fabrication de yaourts bio) sur la commune de Vezins-de-Lévézou, et ses deux fils, Pierre-Marin (à gauche)et Vincent, ont lancé Fertilaine, un engrais 100% naturel qui valorise la laine des ovins.
    Avec la famille Fabry, l’affaire est dans le sac ! Anne, la mère, éleveuse de brebis lacaune (dont le lait est destiné à la fabrication de yaourts bio) sur la commune de Vezins-de-Lévézou, et ses deux fils, Pierre-Marin (à gauche)et Vincent, ont lancé Fertilaine, un engrais 100% naturel qui valorise la laine des ovins. Centre Presse Aveyron - Rui Dos Santos
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Rui Dos Santos

Ce projet est né au cœur de la ferme de la famille Fabry située sur la commune de Vezins-de-Lévézou. Anne, la mère, et ses deux fils, Pierre-Marin et Vincent, ont ainsi décidé de transformer cette matière, dont 96 % de la tonte devient un déchet.

Tous les ans, au printemps, avant les chaleurs de l’été, les brebis sont tondues pour leur bien-être et pour éviter l’installation de parasites. Cette opération incontournable a un coût (2€ par bête et par an) mais, en revanche, la vente de cette laine ne rapporte rien ". Ce constat alarmant est celui de Vincent Fabry, dont la mère, Anne (son père, Marin, est décédé il y a deux mois), est éleveuse de brebis lacaune (480 à la traite) au hameau de La Grifoulette, sur la commune de Vezins-de-Lévézou, avec un lait bio utilisé, depuis 2018 pour la fabrication de yaourts "Le petit basque". Jusque-là, il prenait la direction de Roquefort.

Il poursuit sur ces informations purement factuelles : "Seulement 4 % de la laine produite en France est valorisée aujourd’hui dans l’Hexagone. C’est-à-dire transformée en pulls, écharpes, matelas, chaussettes... Le reste est considéré comme un déchet. Elle est jetée, brûlée ou enfouie, à cause du coût du transport à l’export qui a explosé. En effet, avant la crise du Covid-19, 80 % de la laine française partait en Asie pour l’industrie textile".

Passant "du constat à l’idée", lui et son frère aîné, Pierre-Marin, se sont dit : "Pourquoi ne pas innover et l’utiliser autrement ?". Ils ont commencé par faire analyser de la laine brute et ils se sont rendu compte qu’elle avait "des propriétés très intéressantes " : "La fibre de la laine est constituée de kératine, soit une forte teneur en azote et en potassium naturellement. La laine agit comme une éponge et permet de retenir trois fois son poids en eau".

Les agriculteurs reçoivent 0,20 € pour un kilo de laine

Fils d’éleveurs, "profondément attachés à nos racines rurales et ouverts au monde de demain", Vincent et Pierre-Marin Fabry ont pris un engagement en donnant naissance à Fertilaine : "Valoriser la laine de brebis produite par les agriculteurs de la région dans le but d’en faire un engrais 100% naturel". Avec une philosophie qui s’appuie sur trois piliers : "Respect de la nature, éthique et localement aveyronnais".

Et un fort impact économique : "Pour chaque kilo de Fertilaine acheté, nous reversons 20 centimes à nos agriculteurs".

100

La famille Fabry a lancé une campagne de financement participatif. L’objectif initial de 100 pré-ventes a été atteint en... six heures seulement ! Du coup, c’est 800 % de cet objectif qui a été enregistré en dix jours, avec plus de de cent contributeurs. un record sur la plateforme MiiMOSA cette année.

Ayant pris leurs quartiers, en avril 2022, par convention, au sein de l’incubateur de la Maison de l’économie de Rodez Agglomération, les fondateurs de Fertilaine ont lancé une campagne de financement participatif sur la plateforme MiiMOSA... Et ça marche ! "On s’attendait à une mobilisation, ne serait-ce que grâce à notre entourage familial et amical, mais elle dépasse nos espoirs les plus optimistes", se réjouit Vincent Fabry. "On va tout mettre en œuvre pour surfer sur cette dynamique. Afin de pérenniser l’entreprise bien sûr mais aussi de créer une filière".

Première conséquence directe, le plus jeune des deux frangins, âgé de 26 ans, a quitté son travail d’acheteur logistique en maintenance aéronautique, pour lequel il a passé cinq années à Toulouse, afin de se consacrer totalement à ce projet.

Quant à Pierre-Marin, qui soufflera ses 31 bougies en juin, il a déménagé, avec femme et enfants, dans la Ville rose, après des études à Paris. Il attend de "voir la tournure des événements" pour plonger complètement dans l’aventure. Ils sont déjà associés avec leur mère, depuis février, au sein d’une société par actions simplifiée (SAS).

Ils ne veulent de pas de "cette aberration écologique " et ils le disent en chœur : "Il y a certes une grosse phase de pédagogie mais on est convaincus que le fruit de la tonte est une pépite super intéressante : 100 grammes de laine donnent 80 grammes de produit fini. On "perd" seulement la déshydratation ". Visiblement il y a un fil à tirer ! Les particuliers pourront trouver dès fin avril Fertilaine sur le site en sachets de 250 g ou un kilo.

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