Les poissons mangeurs de coraux ne sont pas nécessairement mauvais pour les récifs

  • Certains prédateurs de coraux sont paradoxalement en mesure de redonner des forces aux récifs qu'ils mangent. La raison ? Leurs excréments !
    Certains prédateurs de coraux sont paradoxalement en mesure de redonner des forces aux récifs qu'ils mangent. La raison ? Leurs excréments ! Aaron Bull / Getty Images
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - La nature est parfois surprenante. Une récente étude américaine suggère par exemple que certains poissons prédateurs de coraux peuvent contribuer à la bonne santé de ces récifs... Et ce serait grâce à leurs excréments !

Essentiels pour la protection des écosystèmes marins, les coraux se confrontent à de nombreuses menaces, notamment à celle de se faire manger par d'autres espèces. Mais certains poissons corallivores, considérés jusqu’ici comme des prédateurs pour les coraux, pourraient au contraire contribuer à leur survie. C’est par exemple le cas du poisson-papillon ou du poisson-perroquet. Curieusement, ces espèces mangent bel et bien les coraux et risquent donc de les blesser, mais elles sont également en mesure de redonner des forces à ces récifs. La raison ? Leurs excréments ! En effet, les dépôts laissés par ces poissons diffusent de "bonnes" bactéries qui, par effet de cycle, permettent aux coraux de se fortifier. À l'inverse, les poissons mangeurs d’algues et de détritus répandent des selles dont les bactéries pathogènes peuvent s’avérer néfastes pour les récifs.

Cette conclusion a été établie par des scientifiques américains, dont les travaux ont été publiés mi-avril dans la revue Frontiers in Marine Science. "Les déchets d'origine animale sont une composante importante des cycles de nutriments et entraînent la transmission alimentaire de divers micro-organismes. Il est de plus en plus reconnu que les excréments des prédateurs peuvent avoir un impact sur les espèces ressources, leurs proies, par le biais d'effets physiques et/ou de l'activité microbienne", note l'étude.

Les chercheurs ont réalisé des tests en laboratoire à partir d'analyses d’échantillons fécaux de plusieurs espèces de poissons de récifs. Les scientifiques ont également voulu vérifier si les excréments "frais" et ceux stérilisés par la chaleur produisaient la même quantité de bactéries. Les analyses ont notamment démontré que dans les cas des poissons mangeurs d’algues et de détritus, les déjections fraîches ont provoqué des lésions 4,2 fois plus grandes sur les coraux, en comparaison avec celles provenant de matières fécales stérilisées.

"Tester comment les matières fécales dérivées d'espèces animales affectent les organismes cohabitants peut fournir des données sur l'agriculture, la gestion des écosystèmes et la restauration", concluent les auteurs des travaux. Ces derniers insistent donc sur l’effet bénéfique des espèces corallivores, tout en précisant que des recherches supplémentaires sont nécessaires afin de mieux comprendre comment les comportements alimentaires de ces poissons peuvent affecter la santé des coraux.

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