Le Decazevillois Alain Layrac : "Ce film est une déclaration d’amour à mon frère et au cinéma"

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  • Alain Layrac était présent, mercredi soir, au cinéma La Strada à Decazeville pour l’avant-première de son dernier film, intitulé "Le cours de la vie".
    Alain Layrac était présent, mercredi soir, au cinéma La Strada à Decazeville pour l’avant-première de son dernier film, intitulé "Le cours de la vie". - Rui Dos Santos
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Rui DOS SANTOS

Dans sa dernière œuvre, "Le cours de la vie", dont la sortie est programmée le 10 mai, le scénariste né à Decazeville, en 1965, rend hommage à son frangin Philippe, disparu très jeune, et également à l’écriture. Il était présent, mercredi soir, dans sa ville natale, pour une avant-première qui a fait l’unanimité au cinéma La Strada. L’émotion était palpable, chez lui et chez les nombreux spectateurs.

"Je suis vraiment très ému. C’est l’avant-première que j’attendais le plus". Arrivé sur la pointe des pieds, Alain Layrac a des trémolos dans la voix et il s’excuse presque d’être là, sur le devant de la scène. La salle 1 du cinéma La Strada a pratiquement fait le plein (près de 300 personnes) pour, selon les propres termes de l’exploitant Arnaud Segond, "cette soirée exceptionnelle".

Le scénariste né dans le Bassin, en 1965, a fait le déplacement de Paris pour la projection de son dernier film, animant un débat à l’issue. Réalisé par le Belge Frédéric Sojcher, avec Agnès Jaoui, Jonathan Zaccaï et Géraldine Nakache en têtes d’affiche, et une musique signée Vladimir Cosma, "Le cours de la vie" sort officiellement mercredi 10 mai.

"C’est un film très fragile, avec un petit budget de 600 000 euros, insiste le scénariste. On fait un travail à l’ancienne. On va chercher chaque entrée car on compte énormément sur le bouche à oreille. J’ai peur que le sujet fasse peur !".

Ce film est adapté du livre "Atelier d’écriture, 50 conseils pour réussir son scénario sans rater sa vie", publié en 2017 par Alain Layrac. Alors qu’il cherchait un éditeur, il a retrouvé Frédéric Sojcher, ancien camarade d’université, à la fin des années 80, du temps où ils effectuaient les mêmes études de cinéma à La Sorbonne, aux obsèques de Jean-Paul Törôk, leur professeur de scénario et mentor d’écriture, au cimetière parisien du Père Lachaise. Il était réalisateur mais dirigeait également une collection de livres sur le cinéma.

L’Aveyronnais n’a pas oublié : "Il a lu le mien et a décidé de le publier. Dès la sortie du livre, il m’a proposé d’en faire un film". Le rôle principal, écrit au départ pour un homme, a été confié à Agnès Jaoui (sept césars, dont quatre pour le meilleur scénario original et adaptation).

Le ballon en forme de coeur que Philippe a gonflé avant de mourir !

Mercredi soir, dans une Strada donc quasi comble, Alain Layrac était un homme certes ému mais visiblement heureux, et quelque peu surpris par l’accueil réservé par le public de la salle decazevilloise (où avait pris place Rose, sa maman) à "cette œuvre magnifique".

Ce sont ces mots qui sont revenus le plus souvent dans la bouche des personnes qui se sont exprimé, très souvent les yeux humides. Tout le monde a senti "le souffle" de son frère Philippe, disparu, "trop jeune", voilà de nombreuses années. "Il y a le ballon en forme de cœur que mon frère a gonflé avant de mourir, a soufflé le scénariste decazevillois. Ma mère l’a toujours dans notre maison de Pareloup".

Devant une assistance sous le charme de la poésie de l’œuvre qu’elle venait de découvrir avec une joie indescriptible, le discret, voire timide, Alain Layrac est devenu intarissable : "Ce film est ainsi une déclaration d’amour à mon frère, au cinéma et aussi à l’écriture. Je ne remercierai sincèrement jamais le réalisateur pour cet hommage. Tout a été très particulier, mais je suis fier de pouvoir parler de mon frère devant des gens... Enfin ! Ce film est très cher à mon cœur, il a du sens. J’ai mis trente ans pour l’écrire. Ce film, tellement intime, n’est pas parfait, mais il a une âme. Je l’ai construit comme un artisan, avec le cœur. C’est un Ovni dans le cinéma français. Il n’y a que les sentiments qui m’intéressent vraiment. Si on fait 100 000 entrées, on sera les rois du monde".

En attendant, Alain Layrac savoure l’avant-première... Il est prophète en son pays !

Baptisée cette fois-ci ciné-rencontre, une deuxième avant-première du film d'Alain Layrac, "Le cours de la vie", est proposée en Aveyron avant la sortie officielle du mercredi 10 mai. Elle aura lieu dimanche 30 avril, à 17 heures, au cinéma Le Rex, 2 rue Jean-Boscary, à Espalion. Le scénariste decazevillois sera également présent, le lendemain des 80 bougies de sa maman Rose. Encore une belle séquence émotion !
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