Aveyron : la compagnie "Le Club dramatique" sur la scène théâtrale de Rodez

Abonnés
  • Mélanie Vayssettes, metteuse en scène, et Simon Le Floc’h, comédien et également cofondateur de la compagnie Le Club dramatique. Mélanie Vayssettes, metteuse en scène, et Simon Le Floc’h, comédien et également cofondateur de la compagnie Le Club dramatique.
    Mélanie Vayssettes, metteuse en scène, et Simon Le Floc’h, comédien et également cofondateur de la compagnie Le Club dramatique. Eric Guillot
Publié le , mis à jour
Eric Guillot

Mélanie Vayssettes, metteuse en scène, est passionnée de théâtre. Née à Rodez, cette jeune femme de 31 ans a créé, avec Simon Le Floc’h, fin 2018, la compagnie Le Club dramatique.

C’est partout la même chose, dans n’importe quelle librairie, n’importe quelle médiathèque, ou bibliothèque municipale : les ouvrages de théâtre sont présentés à proximité du rayonnage des livres de poésie. C’est ainsi depuis des lustres. Rien d’étonnant à cela, lorsqu’on sait que ledit lustre, tout en plongée vers la scène, projette sa pleine lumière, balayant tout à coup les ombres froides et les divins oracles, juste avant le lever de rideau, pour assurer un éclairage bien orienté sur les comédiens. Car avant toute chose, le théâtre est l’art de la représentation d’un drame ou d’une comédie.

Mais me demanderez-vous, quelle est donc cette corrélation qui unit le théâtre à la poésie et la poésie au théâtre ? La mise en lumière d’une œuvre, sans aucun doute. Mais pas seulement : l’éloquence, le lyrisme et la sensibilité demeurent des liens forts !

Une compagnie créée en 2018

Le Club dramatique, une compagnie d’acteurs de théâtre, créée en 2018 et dirigée par Mélanie Vayssettes, metteuse en scène et réalisatrice est là pour le confirmer. La poésie ne fait pas seulement partie du décor, elle s’exprime pour chaque représentation de la troupe toulousaine, offrant une réelle capacité d’émouvoir, dans une tonalité artistique.

Tels sont les critères essentiels pour les acteurs du Club dramatique qui sont Quentin Quignon, Simon Le Floc’h, Elsa Thebault, Ondine Nimal, Barthélémy Maymat-Pellicane.

Julien Barthe collabore, quant à lui, à l’écriture du texte et la dramaturgie. Elsa Séguier-Faucher est scénographe et Morgane Nagir, assistante à la mise en scène.

L’exaltation des sentiments est alors portée devant les spectateurs et pour les spectateurs. Certes, les comédiens interprètent les rôles dans une ferveur coutumière, mais les spectacles se succèdent et le public répond toujours présent.

Avant tout, il s’agit de représentations élaborées en commun, propulsées avec panache par Mélanie Vayssettes, jonglant avec une scénographie métaphorique, ceci afin de mieux appréhender les préoccupations du monde réel.
Lever de rideau, donc, sur cette compagnie en pleine ascension.

"Envie de raconter des histoires contemporaines"

Mélanie a 31 ans. Elle est née à Rodez. Après sa scolarité au collège Fabre et au lycée Foch, alors qu’elle s’orientait vers un parcours littéraire elle découvre le théâtre et intègre L’école de l’acteur pendant trois ans. Ensuite, elle enchaîne au Conservatoire de Toulouse. Puis elle entreprend une formation professionnelle, créée par le Conservatoire et les Chantiers Nomades, La Classe Labo, qui permet au cours d’une année de s’insérer dans le territoire professionnel du théâtre. Après le Conservatoire, Mélanie Vayssettes et Simon Le Floc’h se sont retrouvés sur une esthétique commune et sur des questions qui les intéressaient. C’est ainsi que la compagnie est créée fin 2018.

"Nous avions envie de raconter des histoires contemporaines et de parler du type d’humains que nous étions en train de devenir avec la société numérique", explique la metteuse en scène. Pour cela, la troupe travaille pendant plusieurs mois l’écriture de plateau : une équipe se réunit autour d’une thématique et improvise. "Je filme et cela devient un texte de théâtre que l’on écrit ensemble", explique-t-elle.

Le Club dramatique se consacre essentiellement au théâtre contemporain et travaille également avec d’autres compagnies. Cependant, au cours de la saison estivale, les comédiens dépoussièrent des classiques et les font découvrir au public.

Au cours de l’été, à Rodez, on monte en l’espace de deux semaines et demie, un classique. Nous avons ainsi travaillé sur Goldoni, Molière, Au mois d’août, nous présenterons une pièce de Georges Feydeau. Ce qui offre une richesse de travail sur le plateau, puisque la lecture des textes classiques peut nous inspirer pour notre écriture. On se sert de tout l’héritage du théâtre pour inventer des formes que l’on crée aujourd’hui", déclare la jeune femme.

Pourquoi ce nom, Le Club dramatique ?

Mais alors pourquoi ce nom, Le Club dramatique ? "Le côté dramatique est l’idée même du théâtre, l’art dramatique. Quant au club, c’est l’endroit où les comédiens se retrouvent pour réfléchir ensemble sur des thématiques et créer des spectacles", détaille-t-elle.

Le théâtre et la poésie sont indissociables pour la troupe, tant par la capacité d’émouvoir que par l’exaltation des sentiments personnels que les comédiens développent sur scène. Mais comment concilier dès lors cette volonté de persuader avec une représentation artistique qui tend vers l’expression poétique, donc vers la création ?

À cette question, Mélanie répond spontanément : "Avec Simon, qui est aussi le cofondateur de la compagnie, nous mettons beaucoup de temps à choisir acteurs et actrices. Ces interprètes ont une présence particulière et sur le plateau cela crée déjà quelque chose. Ils amènent un monde avec eux."

"Nous sommes là pour poser des faits de société de manière poétique"

La metteuse en scène le revendique : "Un spectacle, il faut que ce soit poétique, oui, absolument ! Pour moi, la poésie, c’est un véhicule de communication et de compréhension. C’est ainsi, je l’espère, que l’on va faire comprendre des choses. Je ne suis pas sur un théâtre didactique, moral, pédagogique. Il faut que l’on ressente quelque chose et je me dis que de cette manière le public sera touché et ne repartira pas sans de nouvelles réflexions. Nous ne sommes pas là pour répondre à des questions, ni apporter des réponses, nous sommes là pour poser des faits de société de manière poétique, émotionnelle avec un peu d’intelligence de notre part."

La présence du public demeure incontournable : "Le théâtre est l’endroit où l’on est le plus présent explique Mélanie avant de poursuivre : Aujourd’hui, c’est difficile d’être toujours disponible avec toutes les sollicitations, l’accélération de tout." Tels sont les défis qui sont posés aux comédiens en général.

"Oui, c’est vraiment un bel endroit le théâtre !"

Cependant, Le Club dramatique note une belle réussite lors de ses spectacles au cours de la saison estivale. En attendant, la MJC de Rodez reste le seul rendez-vous des représentations théâtrales et de la mise en scène. "Il suffit que le public se réapproprie ce lieu et envie d’y retourner. Mais pour cela il est nécessaire de créer des formes dans lesquelles on puisse s’identifier", insiste avec passion Mélanie Vayssettes : "J’ai vu des spectacles extraordinaires qui ont été pour moi, des chocs esthétiques, des bouleversements énormes. Le théâtre est un endroit de liberté. Oui, c’est vraiment un bel endroit le théâtre !".

En cette année 2023, et durant trois saisons, Mélanie et Simon sont artistes associés au Théâtre des 2 points, à la MJC de Rodez. La population ruthénoise aura l’opportunité de les rencontrer puisque au cours de ces prochains mois, les comédiens proposeront des événements.

Bien que sa compagnie soit basée à Toulouse, Mélanie est très attachée au territoire aveyronnais. "Je suis très contente de pouvoir y travailler, que ce soit au cours de l’été sur les formes de classiques revisités et ensuite en saison dans ce théâtre. C’est très important pour moi."

Leur nouvelle pièce présentée en avril 2024 au Théâtre des 2 points de Rodez

Jusqu’à la fin du mois d’avril, Le Club dramatique était en résidence au Théâtre des 2 points, pour mettre en place la scénographie (l’espace et le décor) de leur nouvelle pièce : Contact.
La troupe qui a rencontré le public, tout récemment, lors d’une soirée à la MJC a dévoilé quelques scènes de sa création qui sera présentée dans ce même lieu en avril 2024.

Pour cette préparation théâtrale "l’idée est de poser le phénomène d’addiction de tout un chacun avec son téléphone. Et de montrer combien cet objet est devenu essentiel dans nos vies, important et incontournable. Dans la troupe, on se demande comment raconter cela. On se dit qu’il faut le présenter avec des histoires d’amour", explique la metteuse en scène avant de poursuivre : "L’espace aussi est essentiel. Le choix d’une scénographie également. On ne s’oriente pas dans des décors naturalistes. Ainsi, dans cette création, il faut que la conception d’un espace scénique fasse rêver, que l’on soit ailleurs ! Il est nécessaire pour nous d’étudier une forme d’abstraction afin que le public puisse avoir la possibilité de raconter des choses."

"Le téléphone portable, les réseaux sociaux et internet nous modifie"

Un bonheur de théâtre, tout simplement avec des représentations qui soient à la fois utiles et poétiques : faire rêver tout en faisant réfléchir le public sur des questions sociétales.

La metteuse en scène précise : "Lorsque nous avons été formés au Conservatoire, on nous a demandé quelles étaient les questions qui nous semblaient importantes." 

Mélanie et Simon considèrent que cette société ultra-connectée nous sollicite beaucoup. "Nous devons donc en parler. Les jeunes et toutes les classes sociales sont concernés." 

Elle poursuit : "Le téléphone portable, les réseaux sociaux et internet nous modifie. On mute vers un autre humain. Qu’est-ce qui se modifie en nous ?"

Au sein du théâtre, c’est la question que la troupe soulève pour mieux aborder cet effet déshumanisant, à savoir notre rapport au numérique. Telle est la préoccupation majeure de la compagnie qui présente son troisième spectacle sur cette même thématique. la première a eu lieu en 2019, ensuite en solo, et désormais sous une autre forme comprenant cinq actrices et acteurs sur le plateau.

Du 11 au 15 août au haras de Rodez

La pièce Soon, créée par Le Club dramatique, il y a trois ans, dans la cité ruthénoise est jouée sur les scènes toulousaines, notamment au Théâtre du Grand Rond. Le thème de cette création évoque l’addiction aux écrans et raconte l’histoire d’un homme seul chez lui, dans son appartement.

Ce sera aussi la poursuite des spectacles pour la troupe dès le mois de juin, à l’Astrolabe, à Figeac.
Enfin, les comédiens préparent La puce à l’oreille, d’après un vaudeville de Georges Feydeau. Cette représentation théâtrale aura lieu tous les soirs, du 11 au 15 août, au haras de Rodez.

Nul doute que cette pièce remportera un vif succès. Quelque chose me dit qu’il serait précautionneux de réserver sa place le moment venu… mais chut, c’est juste une puce à l’oreille…

Contact : leclubdramatique@gmail.com 06 77 92 47 00 ou au 12, rue de Toul - 31000 Toulouse.
Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
L'immobilier à Rodez

450000 €

En exclusivité chez IMMO DE FRANCE, venez vite découvrir cet opportunité d'[...]

Toutes les annonces immobilières de Rodez
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?