Surpopulation carcérale : en Aveyron, un taux d'occupation de 160 % à la maison d'arrêt de Druelle et des interrogations sur la sécurité

  • À l’origine, l'établissement pénitentiaire a été conçu pour accueillir 100 détenus : 80 places de détention "classique", 10 dans le quartier de semi-liberté, le reste étant réparti entre l'isolement et le quartier disciplinaire.
    À l’origine, l'établissement pénitentiaire a été conçu pour accueillir 100 détenus : 80 places de détention "classique", 10 dans le quartier de semi-liberté, le reste étant réparti entre l'isolement et le quartier disciplinaire. Archives Centre Presse Aveyron - José A. Torres
Publié le
Xavier Buisson

Inauguré en 2013 avec une capacité d'accueil de 99 détenus, l'établissement en accueille actuellement 60 de plus. Avec pour conséquences, notamment, un accroissement des tensions et trafics et une dégradation des conditions de travail des personnels.

Alors que le nombre de détenus était redescendu à 120 après la crise du Covid, il a de nouveau "très fortement augmenté" ces deux derniers mois, comme l'explique le secrétaire local du syndicat Ufap-Unsa justice de la maison d'arrêt de Druelle, Alexandre Vidal.

Hausse des tensions et des détenus plus difficiles à gérer

Le taux d'occupation de la prison" est actuellement de 160 %", poursuit-il, avec pour effets indésirables une "augmentation des tensions" et des détenus "plus difficiles à gérer", détaille le syndicaliste.

À l’origine, l'établissement pénitentiaire a été conçu pour accueillir 100 détenus : 80 places de détention "classique", 10 dans le quartier de semi-liberté, le reste étant réparti entre l'isolement (réservé aux détenus représentants un danger pour les autres ou eux-mêmes) et le quartier disciplinaire, à vocation punitive.

159 détenus

Ils sont à ce jour 159 : 152 dans les cellules, avec 12 matelas au sol, et sept dans les quartiers spécifiques. Cinquante-six de ces détenus sont des prévenus, en attente de jugement, et 103 ton été condamnés par la justice.  

"On ne peut pas y faire grand-chose, nous avons moins de temps à consacrer aux détenus et cela pose des problèmes de sécurité, pour eux comme pour nous", explique Alexandre Vidal, qui fait partie des "50 surveillants pénitentiaires présents sur 57 théoriques". Une équipe amenée à perdre encore deux éléments dans deux mois suite à des départs en retraite.

"Le point positif, c'est qu'à Druelle, on n'est pas concerné par la vétusté", dénoncée dans de nombreux établissements par le dernier rapport du Contrôleur général des lieux de privation de liberté ; ce dernier, outre une surpopulation généralisée et qui peut atteindre 200 %, dénonce un "découragement des agents", des "atteintes à la dignité" et un "manque de surveillants".

Cette situation de surpopulation, ainsi que le craint le syndicat, pourrait durer voire s'aggraver du fait de l'arrivée, comme chaque année, de détenus supplémentaires entre la fin du printemps et le début de l'été.

2017 et 2018, années noires

Et rappeler les années noires de 2017 et 2018, ou le nombre de détenus était monté à près de 180. Une "situation ingérable", se souvient Alexandre Vidal, qui pointe un manque d'effectif : "C'est le gros point noir, nous ne sommes pas suffisamment nombreux. Actuellement il nous manque sept personnes", explique-t-il, du fait notamment de départs qui ne sont pas immédiatement remplacés. 

A lire aussi : Agression d'un surveillant : la maison d'arrêt de Rodez bloquée depuis ce mardi matin

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?

Les commentaires (1)
Aristide Il y a 11 mois Le 13/05/2023 à 09:11

Si même l'Aveyron s'y met..
il n'y aura qu'à les lâcher sous bracelet..