En Aveyron, la centrale de Druelle-Balsac montre l’exemple avec le solaire

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  • Patrick Gayrard, maire de Druelle-Balsac, lors de la visite de chantier avec les responsables du parc.
    Patrick Gayrard, maire de Druelle-Balsac, lors de la visite de chantier avec les responsables du parc. oc
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Olivier Courtil

Un parc photovoltaïque sur une ancienne carrière verra le jour en fin d’année pour répondre au défi énergétique.

Le préfet de l’Aveyron, Charles Giusti, avait lancé la réflexion sur les énergies renouvelables autour de tables rondes fin mars à Luc-la-Primaube, faisant suite aux annonces d’Emmanuel Macron président de la République, en février à Belfort. Un défi qui vise notamment à baisser de 55 % les émissions de gaz à horizon 2030. Concernant l’énergie solaire, l’objectif du chef de l’État consiste à "multiplier par près de dix les capacités de production d’ici 2050 et dépasser 100 gigawatts." Et d’ajouter : "La France devra faire un gros effort sur l’énergie solaire, qui est moins cher et s’intègre plus facilement dans le paysage".

Un message que la commune de Druelle-Balsac, plus précisément le propriétaire de la carrière de Capdenaguet, ouverte dans les années soixante et fermée depuis des années, n’a pas attendu. En effet, voici neuf ans que l’entreprise VSB énergies nouvelles, dont le siège est à Nîmes, planche sur un parc photovoltaïque dénommé "Soleil de Balsac" d’une puissance de 9 MW sur cette ancienne carrière. Une façon vertueuse de redonner vie à des sites dégradés.

Problématique de l’aéroport

Une visite de chantier a permis de faire un état des lieux sur l’avancée du projet, le plus important de la couronne ruthénoise et la deuxième centrale la plus puissante du département après celle dite de Corfu dans le Sud-Aveyron. Les 16 740 panneaux seront prochainement installés pour produire quelque 10 542 MW par an. "Nous avons pu optimiser le projet en doublant sa puissance et augmentant sa production annuelle sans changer la prise au sol", avance Claire Desforges, responsable de la construction avec Bernard Tribillac pour VSB. La mise en service est attendue pour la fin de l’année, pour produire l’équivalent de la consommation électrique de près de 5 000 personnes et d’éviter le rejet d’émission de 2 657 tonnes de CO2 par an.

Parmi les particularités du parc lancé par la société "Soleil de Balsac", la proximité avec l’aéroport (moins de 3 km) a nécessité d’orienter différemment les panneaux pour éviter la réverbération. Loin de toute habitation et dans une ancienne carrière, l’impact environnemental est mineur, seulement trois espèces dites remarquables d’oiseaux ont été identifiées. "Nous disposons d’un bureau d’études en interne d’une quinzaine de personnes" précise Julien Richard, responsable ingénierie de VSB dont l’énergie solaire représente 30 % de son activité. L’éolien terrestre représente les 70 % restant avec localement un projet de parc éolien prévu à Galgan. "Aujourd’hui, le solaire représente environ 3 % du mix énergétique français. Alors que nous avons plus que jamais besoin d’électricité, il ne faut pas hésiter à accélérer et développer ces gisements pour le bénéfice de tous", déclare Maël, directeur général et gérant de VSB.

8 M€ et des panneaux chinois

Sans parler des emplois à la clef. À titre d’exemple, l’énergie éolienne emploie actuellement 40 000 personnes, les besoins sont de 100 000 personnes d’ici 2030. Quant à la filière solaire photovoltaïque, ce sont plus de 50 000 personnes dont l’emploi est espéré d’ici 2030.

En attendant, le parc de Druelle-Balsac touche à sa fin, pour un investissement de 8 M€ sans compter les études préalables. Un projet dans le sens de l’histoire pour Patrick Gayrard, maire, pleinement convaincu de la démarche, lui qui a déjà installé des panneaux photovoltaïques à son domicile depuis plusieurs années.

D’ailleurs, l’édile a suggéré à la société de créer des places de stationnement pour éclairer sur la démarche et permettre au grand public de se sensibiliser aux énergies renouvelables, le solaire en particulier. Une façon de rassurer et, pourquoi pas, de développer une forme de tourisme à l’instar du tourisme industriel développé par EDF dans le Nord-Aveyron à travers la Route de l’énergie.

Quant à la fée électricité justement, plus que jamais recherchée, celle du futur parc de Druelle-Balsac partira dans le réseau Enedis pour irriguer le courant comme l’est le marché mondialisé du lait ou du blé. Seule ombre au tableau, mais de taille concernant la souveraineté nationale qui dépend de ce marché mondial, les panneaux posés à Balsac proviennent de Shanghai, en Chine.

Repères

  • 2, la place occupée par le département de l’Aveyron en Occitanie pour la production d’énergies renouvelables avec plus de 3,6 MW.
  • 4, l’énergie solaire représente la quatrième puissance du département, après l’hydroélectricité, la biomasse et l’éolien.
  • 652 MW, telle est la puissance souhaitée pour l’énergie solaire par l’État en Aveyron à horizon 2030.
  • 12, le nombre de centrales au sol photovoltaïques en activité en Aveyron.
  • 8 centrales sont actuellement en travaux ou en attente comme celle de Druelle-Balsac.
  • 4 centrales sont en instruction en Aveyron.
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