Installé en Australie, l'Espalionnais Raphaël Cadars s’est forgé un très beau parcours professionnel

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  • Raphaël Cadars, avec sa femme Zuiena, originaire du Bangladesh.
    Raphaël Cadars, avec sa femme Zuiena, originaire du Bangladesh. Reproduction L'Aveyronnais
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Emmanuel Pons

Raphaël Cadars n’a pas choisi la voie la plus directe pour devenir ingénieur. Passé par les compagnons du devoir, l’Espalionnais a terminé ses études par un MBA en Australie où il est aujourd’hui associé au sein de Strategic Connections group. Un parcours exemplaire.

"Va apprendre plutôt un métier !" Tel est le conseil donné par son père à Raphaël Cadars. "Moi, je voulais partir à l’armée mais il s’y est opposé, explique ce dernier. Alors après le collège à Espalion, je suis entré chez les compagnons du devoir, à Colomiers, près de Toulouse pour préparer un BEP puis un CAP de forgeron, ferronnerie d’art et structures métalliques, en alternance chez Sahuet, à Espalion." Deux diplômes obtenus haut la main : "J’ai eu les meilleures notes de toute la France, toutes disciplines confondues."

Meilleur apprenti de France

De brillants résultats confirmés, deux ans plus tard, avec la médaille d’or au concours de meilleur apprenti de France. "C’est le côté militaire qui m’a plu chez les compagnons, un peu rigide et surtout très solidaire. À l’époque, j’avais vraiment besoin d’un encadrement strict. D’un coup de pied au cul !", avoue Raphaël Cadars qui est ensuite envoyé près de Lyon. "Mais je n’ai pas retrouvé la qualité de travail de Colomiers."

Avec ses parents Isabelle (connue sous son nom d’artiste Itho)  et Michel, qui habitent à Espalion.
Avec ses parents Isabelle (connue sous son nom d’artiste Itho) et Michel, qui habitent à Espalion. Reproduction L'Aveyronnais

Retour en Aveyron, donc, pour l’élève qui entre en première pro, spécialité chaudronnerie, au lycée La Découverte de Decazeville. Mais, très vite, ses profs s’aperçoivent de son très bon niveau – "Cadars n’a rien à faire en bac pro" – et l’orientent vers une filière STI. Un choix judicieux puisqu’en 2002, le lycéen décroche son bac mention bien. Il est même décoré de l’ordre national du mérite pour son parcours exemplaire. Sur sa lancée, il poursuit en math sup math spé au lycée Cabanis de Brive-la-Gaillarde – "C’était très dur mais je me suis régalé" – avant d’intégrer l’école supérieure de fonderie et de forge (ESFF) à Paris, et Sup Méca à Saint-Ouen. Un double cursus d’excellence pour celui qui avait débuté par un CAP. "En troisième année d’école d’ingénieur, j’ai reçu le prix de la métallurgie qui m’a permis de décrocher une bourse d’étude pour préparer un MBA [Master of Business Administration] en Australie." Deux ans, tous frais payés par le syndicat des fondeurs de France.

Ingénieur et jeune marié à Melbourne

"Je suis arrivé à Melbourne en 2006. En parallèle de mes études, j’ai fait des petits boulots de soudeur et j’ai donné des cours de français, pendant dix-huit mois, à l’alliance française. Et là, la comptable m’a dit que son mari cherchait un ingénieur pour travailler sur les systèmes électroniques des trams de la ville", raconte Raphaël Cadars.

Raphaël et sa femme Zuiena et leurs trois enfants : Opora, Oronno, et Omrita âgés de onze, neuf et cinq ans.
Raphaël et sa femme Zuiena et leurs trois enfants : Opora, Oronno, et Omrita âgés de onze, neuf et cinq ans. Reproduction L'Aveyronnais

Embauché en 2008, par Yarra Trams, l’Aveyronnais travaille notamment sur les transferts de trams de Mulhouse vers Victoria et de Madrid vers Adélaïde.

"Mi-2010, j’ai arrêté durant six mois pour construire ma maison avec ma femme Zuiena, que j’avais épousée en 2009." Un foyer au sein duquel le couple aura la joie d’accueillir leurs trois enfants : Opora, Oronno, et Omrita âgés respectivement de onze, neuf et cinq ans.

Raphaël Cadars, avec sa femme Zuiena, originaire du Bangladesh.
Raphaël Cadars, avec sa femme Zuiena, originaire du Bangladesh. Reproduction L'Aveyronnais

Au terme de cette pause, l’ingénieur est contacté par Alan Burns. "Il était directeur des services et des ventes chez Bombardier. Il m’a pris sous son aile. Et on s’est associé en 2015 au sein de Strategic Connections Group." Une société, qui emploie aujourd’hui vingt-deux personnes, spécialisée dans le secteur du ferroviaire et de la défense.

Raphaël Cadars n’en a pas pour autant oublié sa première passion. "Je forge de temps en temps chez Shawn McIntyre, un Américain installé à Melbourne, élu meilleur coutelier des USA." Et maintient un lien fort avec l’Aveyron. Ses parents viennent d’ailleurs de passer trois mois en Australie. Et quand ils ne font pas le voyage, c’est Espalion qui se transporte jusqu’à Melbourne, via des colis de bons produits aveyronnais. Et l’abonnement au Bulletin d’Espalion.

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Les commentaires (2)
Palourde Il y a 11 mois Le 24/05/2023 à 11:06

J'ai eu les meilleures notes de toute la France, toutes disciplines confondues." Ca va les chevilles ? Cinquante métiers ...

Robindesbois Il y a 10 mois Le 06/06/2023 à 07:41

Ce jeune Espalionais est un garçon méritant, simple et généreux, il a travaillé dur pour en arriver ou il est, et c'est de l'admiration qu'il doit susciter plus que des remarques infondées.
S'expatrier a plus de 16 000 km pour y faire sa vie n'est pas simple pour un garçon qui a été bercé par le clapotis du Lot, de la pêche et des nombreuses activités qu'il pratiquait avec ses amis d'Espalion. Encore bravo pour cette réussite exemplaire