Abrogation de la réforme des retraites : la semaine s’annonce décisive

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  • La Première ministre "flippe", confie un macroniste.
    La Première ministre "flippe", confie un macroniste. MaxPPP
Publié le
Christelle Bertrand

Le président de la commission des finances devrait ouvrir la voie ce mardi à l’examen de la proposition de loi de Liot en commission.

Le feuilleton sur la réforme des retraites va bientôt pouvoir rivaliser avec Dallas.

Ce mardi, commence le premier épisode d’une énième saison. L’Insoumis Éric Coquerel rendra publiques, à 10 h 30, ses conclusions sur la proposition de loi déposée par le groupe Liot. Le groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires de l’Assemblée nationale, qui regroupe notamment des élus d’Outre-mer, des centristes et des socialistes, propose un texte dont l’article 1 vise à ramener l’âge de départ à la retraite à 62 ans.

Problème, si les 22 membres du bureau de l’Assemblée l’ont validé, la majorité présidentielle estime, depuis, qu’il contrevient à l’article 40 de la Constitution qui stipule qu’aucune proposition de loi (PPL) ne doit pas engager de dépenses supplémentaires. C’est cette question qu’Éric Coquerel, en tant que président de la commission des finances, tranchera ce mardi. Sans doute jugera-t-il la PPL constitutionnelle.

S’ouvrira donc l’épisode 2 au cours duquel des députés de la majorité pourraient, dans la foulée, tenter à nouveau de faire barrage au texte en saisissant le rapporteur général du budget Jean-René Cazeneuve, afin qu’il déclare le texte inconstitutionnel. Mais son avis ne vaudrait que si Éric Coquerel était empêché, ce qui n’est pas le cas.

L’enjeu Élisabeth Borne

Le texte devrait donc, selon toute vraisemblance, être ensuite examiné en commission. Un épisode 3 qui s’annonce croustillant. Jusque dans les rangs de la majorité, certains prédisent "un psychodrame". Lors de cette étude en commission, Renaissance et ses alliés vont, en effet, tenter de supprimer l’article 1 qui ramène l’âge de départ à la retraite de 64 à 62 ans. Mais sans majorité, rien n’est gagné. "Il faudrait une alliance avec les LR, mais comme le scénario a été dévoilé dans la presse, il risque fort de tomber à l’eau", sourit, un brin amer, un conseiller de la majorité.

Que restera-t-il alors comme outil aux macronistes pour éviter que cette PPL soit votée à l’Assemblée puis parte au Sénat pour une saison (en enfer) supplémentaire ?

L’obstruction en séance reste une option mais de nombreux députés la rejettent car "cette stratégie abîme l’institution et la politique dans son ensemble", estime un élu Horizons. "Nous avons d’autres pistes en tête mais on ne va pas à nouveau faire l’erreur de les rendre publiques", assure un conseiller de la majorité.

En attendant, tout le monde retient son souffle. "La Première ministre flippe car elle joue son avenir sur cette PPL. Si le texte passe, elle dégage. La présidente du groupe Aurore Bergé espère toujours faire barrage au texte et en tirer profit. La présidente de l’Assemblée refuse de tordre le règlement. Quant au Président lui-même, il a décidé de ne pas s’en mêler et laisse faire Alexis Kohler (le secrétaire général de l’Élysée, NDLR)", résume un macroniste. Dallas n’est pas loin.

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