Guerre en Ukraine : vives réactions dans le monde suite à la destruction du barrage de Kakhovka

Les images sont incroyables. Et elles font réagir. Ce mardi 6 juin 2023, le barrage de Kakhovka, situé au sud de l'Ukraine, a subi d'importantes explosions, laissant échapper une quantité d'eau astronomique sur les territoires situés aux alentours. 

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Vives réactions dans le monde

Sans tarder, de vives réactions ont émergé dans le monde entier. À commencer par Charles Michel, le président du Conseil européen, qui s'est dit "choqué par l'attaque sans précédent du barrage de Nova Kakhovka. La destruction d'infrastructures civiles est clairement qualifiée de crime de guerre, et nous tiendrons la Russie et ses mandataires responsables".

Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a dressé les risques d'un tel phénomène, qui "met aujourd'hui en danger des milliers de civils et cause de graves dommages à l'environnement. C'est un acte scandaleux, qui démontre une fois de plus la brutalité de la guerre de la Russie en Ukraine".

De son côté, Olaf Scholz, le chancelier allemand, a évoqué les "terribles conséquences" de cette destruction de barrage, qui "montre une nouvelle dimension. Cela correspond à la façon dont la Russie mène la guerre sans relâche et à ses nombreux crimes en Ukraine. Nous soutiendrons l'Ukraine aussi longtemps que nécessaire", a-t-il ajouté.

Le ministère des Affaires étrangères de la Pologne, pays limitrophe avec l'Ukraine, a également réagi, et "condamné sans condition l'explosion du barrage enjambant le fleuve Dnipro, à Nova Kakhovka". Il souligne, dans un communiqué, que "cet acte constitue une menace directe pour la vie des civils (...), le fonctionnement de la centrale Nucléaire de Zaporoijja, ainsi que la perspective d'une catastrophe environnementale aux conséquences sans précédent".

De l'autre côté des Pyrénées, en Espagne, le président du gouvernement, Pedro Sanchez, a exprimé "toute sa solidarité avec le peuple ukrainien. Nous condamnons la destruction d'infrastructures civiles, qui sont contraires au droit humanitaire international. L'Espagne sera toujours avec l'Ukraine contre la brutale agression russe".

Présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet s'est dite "profondément choquée par la destruction du barrage de Kakhovka en Ukraine. Une catastrophe humanitaire et environnementale qui s'ajoute aux crimes de cette guerre d'agression. Tout mon soutien au peuple ukrainien. La France est à ses côtés". 

Ukrainiens et Russes se renvoient la faute

Suite à cette destruction, Ukrainiens et Russes se renvoient la faute. Volodymyr Zelensky s'en est pris aux "terroristes russes". Selon le président ukrainien, ces faits ne font "que confirmer au monde entier qu'ils doivent être expulsés de tous les coins du territoire ukrainien. Pas un seul mètre ne doit leur être laissé, car ils utilisent chaque mètre pour la terreur".

Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a déclaré qu'il s'agissait "d'un cas de sabotage délibéré de la part de l'Ukraine, lié au fait que Kiev n'arrive pas à atteindre les objectifs de ses tentatives de contre-offensive. L'attaque de la centrale hydroélectrique de Kakhovka a été ordonnée par Kiev, l'Ukraine doit donc porter toute la responsabilité des conséquences de cette situation", a-t-il déclaré.

"L'un des objectifs du sabotage de la centrale électrique de Kakhovka par Kiev est de priver la Crimée d'eau. La Crimée a pris des mesures appropriées pour garantir l'approvisionnement en eau, même sans le canal de Crimée du Nord", a poursuivi Dmitri Peskov.

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Des milliers d'évacuations

La destruction du barrage de Nova Kakhovka, contrôlé par les forces russes, et l'inondation du delta du Dniepr qui en a immédiatement résulté, représentent l'une des plus grandes catastrophes humaines et environnementales depuis le début de la guerre.

Selon Reuters, des milliers d'habitants vivant en aval du barrage, en majorité côté ukrainien, ont dû fuir leurs maisons inondées et parfois même emportées par les millions de litres d'eau libérés par le barrage endommagé.

La retenue d'eau de Nova Kakhovka est longue de 240 km et fait jusqu'à 23 km de large. Selon le maire de Nova Kakhovka installé par Moscou, le niveau de l'eau dépasse désormais 11 mètres. Plus loin, dans la ville de Kherson reconquise par l'Ukraine l'an dernier, un habitant, Oleksandr Syomyk, a déclaré à Reuters que le fleuve avait pour le moment crû d'un mètre, inondant certains quartiers.