Originaire de Brandonnet, Camille Aparisi brûle les planches, avec une flamme pour le théâtre engagé

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  • Camille Aparisi, une jeune femme qui a le théâtre dans la peau !
    Camille Aparisi, une jeune femme qui a le théâtre dans la peau ! L'Aveyronnais - Rui Dos Santos
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Rui Dos Santos

Comédienne et metteur en scène, entre Toulouse et l’Aveyron, elle a attrapé le virus à l’âge de cinq ans, dans les pas de sa mère.

Je suis tombée dedans quand j’étais petite et je suis encore dans la marmite aujourd’hui !". Il y a donc des virus qui ont la dent dure et Camille Aparisi en sait quelque chose. Cathy, sa maman, lui a ainsi inoculé celui du théâtre et elle en a fait son métier. Elle va même plus loin dans son lien avec la discipline : "Je ferai du théâtre toute ma vie. Il est impossible pour moi de vivre sans ça". Le décor est planté... Sa mère, parisienne de naissance, avec des origines espagnoles et italiennes, est, tout d’abord, venue en vacances en Aveyron, avant de s’y installer.

Camille Aparisi est donc née à Rodez, en 1998. Elle a grandi à Villeneuve, où sa maman était institutrice, avec le collège à Francis-Carco à Villefranche-de-Rouergue. Elle a d’ailleurs essuyé les plâtres puisque l’établissement a quitté le site de La Douve en centre-ville pour s’installer au cœur du quartier du Tricot. Le théâtre coulait déjà dans ses veines depuis longtemps.

Elle n’a pas oublié : "Durant toute l’école primaire, nous allions au festival d’expression enfantine d’Aurillac. Nous écrivions une pièce pour la jouer dans plusieurs lieux aurillacois. C’était comme une mini-tournée. à la fin du CM2, j’étais inconsolable car c’était ma dernière année... Je l’ai même écrit sur mon journal intime !".

Elle est intarissable sur ce sujet : "A la rentrée en classe de 6e, ça me manquait. C’était viscéral. Il me tardait de savoir sur quel sujet on allait travailler. Et, en 5e, j’ai eu la chance de tomber sur Stéphanie Chastanier". Pour le lycée, elle a mis le cap au sud pour intégrer Jean-Vigo à Millau et sa spécialité théâtre : chaque semaine, trois heures de pratique théâtrale, deux heures de théorie.

"J'ai fait de mon handicap une force"

"J’avais mordu à l’hameçon !", souligne-t-elle. Que voulait-elle trouver au bout de la ligne ? Elle répond sans hésitation : "J’ai toujours eu hâte d’écrire pour un théâtre dit engagé. Mon message est certes "minimaliste", soit faire beaucoup avec très peu de choses, pour développer l’imaginaire, la réflexion". Ajoutant volontiers : "Mon idée était de ne pas perdre mon âme d’enfant, car on peut "jouer" toute sa vie. Le théâtre, ce n’est pas que des perruques, des alexandrins et du Molière".

Elle a fait ses classes avec Philippe Flahaut et Sarah Carlini. Elle jette, "avec plaisir", un regard dans le rétroviseur : "Il y avait un côté terrible car je suis dyslexique sévère. Mais, j’ai eu la meilleure note de ma promotion !". Après une licence de théâtre à Nice, où elle n’a pas été à son terme car elle l’a trouvée "trop scolaire", elle a décroché le précieux sésame pour l’école du Ring à Toulouse, une formation (très) intensive de six mois, avec, notamment, diction, travail du corps, écriture... "J’ai acquis un énorme bagage, souligne-t-elle. Je suis repartie avec une boîte à outils qui ne me quitte pas".

Elle a également été repérée par Michel Mathieu, le directeur de cette école et aussi du Théâtre 2 l’Acte. Elle est montée sur scène pour interpréter une femme dans "Hiver", une pièce de Jon Fosse. Camille Aparisi fait le grand écart aujourd’hui entre Brandonnet et Toulouse.

En Aveyron, elle a repris l’association créée par sa mère à Villeneuve, baptisée "Coups d’théâtre et compagnies", multipliant les interventions dans les écoles (elle a d’ailleurs prévu d’aller regoûter au... festival d’expression enfantine d’Aurillac), tout en proposant des stages d’une semaine, avec spectacle, durant les vacances scolaires, sur le thème de l’amour. Dans la Ville rose, elle a donné naissance à la compagnie "Allant vers". "On dit toujours que je suis montée à l’envers !, conclut-elle. Cette différence est un atout, j’ai fait de mon handicap une force".

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