SNU : volontariat, uniforme, sur le temps scolaire... Voici à quoi va ressembler la nouvelle formule du SNU en 2024

  • Sur la base du volontariat, les classes de seconde pourront effectuer leur SNU sur le temps scolaire en 2024.
    Sur la base du volontariat, les classes de seconde pourront effectuer leur SNU sur le temps scolaire en 2024. Archives Centre Presse Aveyron - C.I.
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On sait maintenant à quoi va ressembler le Service national universel dès l'année prochaine, et à qui il va s'adresser.

Cette nouvelle étape dans le Service national universel (SNU) ne sera pas obligatoire. La secrétaire d'Etat à la Jeunesse, Sarah El Haïry, a présenté jeudi 15 juin 2023 à quoi va ressembler cette version qui devrait être mise en place.

Il s'agira d'un stage de 12 jours, et s'adressera aux élèves de seconde sur la base du volontariat. Un peu "comme un voyage scolaire", a présenté la secrétaire d'Etat au Figaro. "Je précise que ce séjour ne coûtera rien aux établissements, ni aux parents. Cette modalité coexistera avec les séjours de cohésion choisis à titre individuel par les jeunes pendant leurs vacances".

Les stages devront se faire obligatoirement dans un autre département que le département de leur lycée. Si les centres accueilleront des classes entières, les élèves seront mélangés avec d'autres jeunes qu'ils ne connaissent pas dans les maisonnées. Le stage sera également ouvert aux élèves qui ne sont pas de nationalité française.

Le SNU se fera obligatoirement en uniforme.

Un séjour sur le temps scolaire, les syndicats s'indignent

Cette version du Service national universel, ainsi que les ambitions du gouvernement, ne convainquent pas tout le monde. Emmanuel Macron avait laissé entendre, lors de ses vœux du 31 décembre 2022, que l'objectif était de généraliser le SNU.

Les syndicats ne sont pas satisfaits de la tournure que prendra le SNU en 2024, dans un premier temps. "À partir du moment où le SNU se déploie sur le temps scolaire, on y est opposé", a déclaré Jérôme Fournier, secrétaire national éducation du syndicat SE-UNSA, sur Franceinfo. "L'école n'est pas là pour répondre aux besoins présidentiels. Le président n'arrive pas à augmenter le nombre de jeunes qui participent et c'est peut-être parce que les jeunes n'y sont pas favorables".

Jean-Rémi Girard, président du syndicat enseignant Snalc, rappelle que ce stage sera très éloigné d'une sortie scolaire comme le définit la secrétaire d'Etat. "Un voyage linguistique, c'est organisé par un professeur de langue étrangère, en lien avec le programme. Tout le monde voit l'intérêt pédagogique d'un tel projet. Au SNU, les enseignants n'ont pas la main sur ce qui se passe. Et ça n'a un lien que très lointain avec les programmes".

L'association de parents d'élèves de l'enseignement libre (Apel) s'interroge aussi sur le volontariat collectif d'une classe plutôt qu'un volontariat individuel. Dans les colonnes du Figaro, le président Gilles Demarquet estime aussi qu'un "travail sur l'orientation" aurait été "plus important" qu'un stage de cohésion pour des élèves de secondes.

Les ambitions du gouvernement revues à la baisse

Le SNU a été lancé en 2019, et la première édition a rassemblé 2 000 jeunes volontaires âgés de 15 à 16 ans. Encadrés par des militaires et des animateurs, les adolescents partent 12 jours pour mener des activités sportives et recevoir des cours sur l'éducation civique. Le tout en uniforme.

Le projet était en marche pour être généralisé en 2026, mais le gouvernement s'est heurté à un grand nombre d'oppositions avant de reculer pas à pas. En 2022, 32 000 jeunes avaient pris part au SNU, loin des objectifs de 200 000 qui avaient été présentés par l'ancien secrétaire d'Etat Gabriel Attal lors d'un entretien avec Ouest-France en 2020.

Une longue concertation a été menée auprès des syndicats et du milieu de l'Education nationale, avec la secrétaire d'Etat à la Jeunesse Sarah El Haïry, au début de l'année 2023. De cela résulte une légère transformation du SNU, détaillée en début d'article, et qui peine déjà à convaincre surtout car il se déroulera sur le temps scolaire.

"Nos organisations dénoncent le coût d’un gadget présidentiel déconnecté de la réalité : plus de 2 milliards d’euros par an en cas de généralisation selon un dernier rapport du Sénat, alors même que notre service public d’Éducation manque de tout !", ont dénoncé les organisations syndicales dans un communiqué commun.

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