Football : "C’est beau ce qu’on fait", plaide le défenseur de Rodez Joris Chougrani

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  • Le défenseur est l’un des derniers joueurs de l’effectif à avoir évolué avec le Raf en CFA.
    Le défenseur est l’un des derniers joueurs de l’effectif à avoir évolué avec le Raf en CFA. Centre Presse Aveyron - Jean-Louis Bories
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Guillaume Verdu

Tandis que Rodez prépare depuis jeudi sa 5e saison en Ligue 2, le joueur présent depuis le plus longtemps dans l’effectif sang et or, revient sur la saison passée, ainsi que la progression du club, qui réussit à se maintenir malgré la concurrence.

Vous avez eu quatre semaines de coupure depuis la fin de la saison dernière. Est-ce suffisant pour se reposer physiquement et mentalement ?

Ça a été un peu particulier avec l’attente de la décision (concernant le match arrêté Bordeaux-Rodez, NDLR). On a toujours un peu la tête à ce qu’il va se passer. On a eu un peu moins de temps que l’an dernier mais on va repartir pour bien se préparer.

L’intersaison a-t-elle été difficile à vivre avec l’incertitude sur votre maintien ?

Ce n’est pas évident. On a entendu tout et n’importe quoi, il y a aussi beaucoup de gens qui m’ont posé des questions à ce sujet, donc ce n’est pas facile de faire abstraction. Je me suis mis dans ma bulle avec ma femme et mes enfants et je suis parti en vacances à l’étranger, ce qui m’a permis de sortir de ça.

Outre le match à Bordeaux, la saison dernière de Rodez a été marquée par de nombreuses péripéties (problème d’avion lors du déplacement à Guingamp, départ de l’entraîneur Laurent Peyrelade, inauguration des nouvelles tribunes de Paul-Lignon, exploits en Coupe de France, course au maintien à rebondissements, etc.) Est-ce la plus éprouvante que vous avez vécu au cours de votre carrière ?

D’un point de vue personnel, oui. En plus de cela, j’ai eu ma blessure (à un tendon d’Achille), je ne savais pas si j’allais devoir me faire opérer. On sait que dans une saison, il y a des hauts et des bas, à nous de bien gérer. Je pense que ça fait parfois partie d’une carrière de vivre une saison aussi mouvementée. Il faudra s’en servir pour la suite. Le plus compliqué à vivre a été l’histoire de Bubu (Lucas Buadès) avec toutes les insultes qu’il a eues et les menaces de mort.

Avec du recul, comment jugez-vous la saison qui vient de s’achever ?

On a eu un effectif complet sur le tard, donc on a mis du temps à tout mettre en place. Après le changement de coach, on est reparti à zéro après la trêve. On a fait de très bonnes prestations sans avoir les points au bout. En coupe, on a eu ce parcours qui nous a fait du bien, malgré la gifle contre Toulouse (1-6, en quart de finale). Au moins, on a vu lors de la finale que cela n’arrive pas qu’à nous… Quelques jours après, il y a eu ce match à Niort qui nous a servis de déclic (victoire 3-2 chez un concurrent direct).

Sans faire une superbe prestation, on a été efficace. Cela a lancé notre remontée pour sortir de la zone de relégation. Ce qui est dommage, c’est qu’on s’est senti arrivé un peu trop tôt. On a baissé le pied et le suspense a été maintenu jusqu’à la fin.

Comment expliquez-vous qu’il y ait eu tant de hauts et de bas, ce qui était déjà le cas lors des saisons précédentes ?

On a un effectif qui se renouvelle chaque année, donc on n’est pas si nombreux à avoir vécu ces expériences. C’est nouveau pour ceux qui arrivent, à nous de les guider pour rester sur le droit chemin et ne pas jouer avec le feu.

Depuis quatre ans, le Raf joue le maintien en Ligue 2 et s’en sort. Peut-on parler d’un savoir-faire ?

C’est surtout qu’on croit en nous, alors qu’on nous envoie à chaque fois en National avant le début de la saison. On a beaucoup de ressources, le club évolue chaque année pour se mettre au niveau de la Ligue 2. Il ne faut pas oublier qu’on est le plus petit budget de la division (en réalité, le 18e en 2022-2023, juste devant Pau et Annecy).

Et avec le passage à 18 clubs dans les divisions professionnelles, le championnat ressemble de plus en plus à une Ligue 1 bis. C’est beau ce qu’on fait. Il faut qu’on essaie de se pérenniser à ce niveau pour qu’on sache que Rodez est un club de Ligue 2.

Pouvez-vous avoir de plus grosses ambitions que jouer le maintien ?

Il faut avoir de l’ambition. Se contenter du maintien, c’est mettre des freins à notre progression. Il faut aller chercher plus haut dans le classement. En gardant un noyau dur qui connaît les choses, on va voir où cela nous mènera.

Le maintien sera-t-il le maître mot lors de la saison à venir ?

Au début, on joue pour essayer d’aller chercher le top 12. En fonction des résultats de la première partie, cela détermine un peu plus ce qu’on a à jouer.

On a le sentiment que le niveau de la Ligue 2 s’est fortement élevé lors de la saison dernière. Vous confirmez ?

Je pense qu’on ne peut pas comparer le niveau que l’on a connu lors de notre première saison dans cette division (2019-2020) et maintenant. Le fait qu’il y ait plus de descentes a changé la donne. Avant, on avait 20 clubs en L1 et 20 en L2. Cela fait quasiment 500 joueurs par division. Désormais, on en enlève une cinquantaine de la L1, donc ça élève force le niveau en dessous. Je m’attends à ce qu’il y ait encore un cap de franchi techniquement et tactiquement lors de la saison à venir.

Donc le fait que Rodez reste dans cette division signifie qu’il y a une progression… 

Il y a une nette progression. On ne peut pas comparer le niveau de jeu de nos débuts en Ligue 2 et ce qu’on a produit ces derniers mois. On va commencer notre cinquième saison à ce niveau, on n’est plus des novices.

Il y a encore des points sur lesquels on peut progresser, notamment les matches face aux concurrents directs. Il faut aussi arriver à être plus performants à domicile, que nos adversaires arrivent à Rodez en se disant "ça va être un match difficile, on tombe sur une équipe qui va nous casser les c…"

Vous êtes sous contrat avec Rodez jusqu’en 2025. Allez-vous rester ici ou envisagez-vous un départ cet été ?

Je n’ai pas de sollicitation. Tant que le club ne me dit pas que je suis indésirable, je reste ici !

Vous êtes l’un des derniers historiques, à avoir connu le Raf en CFA. Est-ce que cela vous donne des responsabilités supplémentaires ?

Il y a des responsabilités sur les valeurs du club, ce qui doit être fait. Mais il n’y a pas besoin d’être là depuis 20 ans pour avoir des responsabilités. Chacun a eu son parcours et est en droit de parler, d’amener son expérience.

Votre temps de jeu lors de la seconde partie de saison a été réduit (une seule titularisation lors de la phase retour) en raison d’une blessure. Comment vous sentez-vous désormais ?

J’avais une fissure de plus de huit centimètres à un tendon d’Achille. Si je continuais à jouer, il y avait un risque de rupture. Je me suis arrêté et je me suis soigné avec des infiltrations de PRP (plasma riche en plaquettes).

Malgré cela, je suis venu avant les matches, à parler beaucoup, à prendre un rôle de cadre pour guider mes partenaires, puisque je ne pouvais pas être sur le terrain. Désormais, je n’ai plus de gêne au tendon. J’espère que ça ira mieux, d’autant que j’avais des compensations qui m’ont provoqué des blessures aux ischios. Je me suis donné les moyens de faire une saison pleine, je pense que c’est possible.

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