Guerre en Ukraine : c'est quoi le projet de défense "bouclier du ciel", auquel la Suisse veut participer ?

  • Le lanceur IRIS-T allemand, qui pourrait prendre part au projet de défense.
    Le lanceur IRIS-T allemand, qui pourrait prendre part au projet de défense. Illustration wikimedia - Boevaya mashina
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Nicolas Drusian avec Reuters

Ce projet de défense aérienne européenne avait été proposé par l'Allemagne lors de l'invasion de la Russie en Ukraine.

La Suisse souhaite participer au "bouclier du ciel" européen, un projet de défense aérienne et antimissiles proposé par l'Allemagne, quand bien même certains experts et opposants dénoncent l'incompatibilité de cette démarche avec le statut de pays neutre.

La neutralité suisse a notamment conduit le gouvernement de Berne à refuser la semaine dernière le transfert à l'Ukraine de 96 chars Leopard de fabrication allemande autrefois détenus par l'armée suisse, mais vendus depuis à une entreprise privée et stockés en Italie.

Malgré cela, la ministre de la Défense Viola Amherd entend signer une lettre d'intention en vue de s'associer au "bouclier du ciel" ("European Sky Shield Initiative", ESSI) lors d'une réunion avec ses homologues allemand et autrichien vendredi. "La Suisse souhaite participer à l'ESSI et une lettre d'intention sera signée à Berne", a dit à Reuters le ministère de la Défense, confirmant une information de la chaîne de télévision alémanique SRF.

Samedi, l'Autriche, pays neutre, a aussi annoncé samedi vouloir adhérer à l'inititiative européenne de bouclier aérien. Dans un communiqué, le chef du gouvernement Karl Nehammer a déclaré son intention de "prendre des précautions pour protéger notre pays contre le risque d'attaques de drones ou de missilles", relevant qu"une "menace s'est considérablement aggravée".

Projet lancé au début de l'invasion russe en Ukraine

L'ESSI a été proposée en octobre 2022 par l'Allemagne en réaction à l'invasion de l'Ukraine par la Russie et réunit à ce jour 17 pays, dont la Grande-Bretagne, la Belgique, les Pays-Bas, ou encore les pays scandinaves et baltes.

La France y est en revanche farouchement opposée car le projet vise à mutualiser les dépenses des pays participants pour s'équiper en systèmes antimissiles comme le Patriot américain, l'IRIS-T allemand ou l'Arrow 3 israélien, mais pas le SAMP/T Mamba franco-italien, ce qui va à l'encontre du principe de souveraineté européenne cher à Paris.

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