Millau : en conflit avec la maire Emmanuelle Gazel, le groupe "Vraie pluralité" espère créer un "électrochoc"

  • Bernard Grégoire, Corine Mora, Martine Bachelet, Frédéric Laur, Corinne Compas et Sophie Tarroux. Six des sept membres du groupe Vraie Pluralité.
    Bernard Grégoire, Corine Mora, Martine Bachelet, Frédéric Laur, Corinne Compas et Sophie Tarroux. Six des sept membres du groupe Vraie Pluralité. A.D.
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Aurélien Delbouis

Dénonçant une dégradation des relations entre les composantes du groupe "Vraie Pluralité" et la maire, sept élus "prêts à tendre la main", espèrent susciter un "électrochoc" au sein de la majorité.

Certes, ils ont quitté la majorité dans l'espoir, ils s'accordent à le dire, "de faire bouger les lignes". En s'émancipant de l'équipe municipale devenue selon eux, "une simple chambre d'enregistrement", ils souhaitaient "redonner du sens" à leur engagement "en faveur des Millavois". Aspirant finalement à "faire entendre leur voix" au sein d'une majorité qu'ils estiment trop corsetée. 

Trois mois après la constitution du groupe pour une "Vraie pluralité", ces sept élus millavois - Sophie Tarroux, Martine Bachelet, Corinne Compans, Cathy Jouve, Frédéric Laur, Bernard Grégoire et la deuxième adjointe Corine Mora - "tombent de haut" une nouvelle fois. 

"Nous n'avions pas l'intention de fonctionner comme un groupe d'opposition, valide l'adjointe aux finances Martine Bachelet, mais par son comportement, la maire de Millau nous place malheureusement dans cette position." 

"Il y a le fond et la forme"

Au titre principal des doléances exprimées par ce nouveau groupe de la majorité, le caractère autoritaire de l'édile millavoise et la verticalité trop marquée de l'exercice du pouvoir. "Il y a le fond et la forme. Sur le fond pourquoi pas... mais sur la forme, nous avons beaucoup de difficultés avec Emmanuelle Gazel, confirme la deuxième adjointe Corine Mora qui, pour une première expérience dans la vie politique, somme toute locale, "déchante sérieusement." 

"On nous avait vendu un mandat fondé sur la concertation citoyenne, le respect, la confiance, le partage. C'est tout l'inverse qui se produit finalement", poursuit l'adjointe à la qualité de vie et aux services publics.

"Nous ne sommes pas là pour la photo !"

En prenant le large, l'équipe "Vraie pluralité" avait menacé de démissionner si d'aventure, il prenait à la maire l'envie de leur retirer leurs délégations respectives. Dans les faits, rien de tel n'est aujourd'hui envisagé par Emmanuelle Gazel dont les intentions se cachent peut-être dans les détails. 

"Nous avons toujours nos délégations, mais la maire, en décidant à notre place, les a vidés de leur substance. Nous sommes régulièrement mis devant le fait accompli. On apprend les choses dans la presse. Les décisions de réunions changent sans que nous en soyons avertis... Les commissions et conseils d'administrations sont chaperonnés par la maire, ce qui n'était pas le cas jusqu'à aujourd'hui." 

À les entendre, une réappropriation de la chose publique par l'édile millavoise qui passe mal au sein du groupe Vraie pluralité. "Nous avons été élus sur une union de la gauche, nous avons mené un travail de fond pour être élus. Sans cette union, pas d'élection. Il serait donc peut-être temps de tenir compte de toutes les opinions. Celles des adjoints, des conseillers municipaux en charge de délégations... On ne décide pas seul parce qu'on est maire", plaide Corinne Compans. 

Créer un électrochoc

En prenant publiquement la parole, les "sept" veulent susciter à nouveau le débat dans une ville où les "sujets chauds" ne manquent pas - piétonnisation, Silex, offre de soin. Ils espèrent aussi que la séquence fera office d"électrochoc" chez l'édile millavoise, enferrée, selon eux, dans un jusqu’au-boutisme dommageable. "Nous voulons lui tendre la main. Nous avons espoir qu'elle nous entende enfin."

Quant à une éventuelle démission en bloc ? "Ce n'est pas encore le moment. Si nous nous sommes engagés pour six ans sur un mandat qui nous prend beaucoup de temps et d'énergie, c'est que nous avons envie de faire avancer la ville et rendre service aux Millavois", termine Corinne Compans. "On veut aujourd'hui être écoutés. Nous ne sommes pas là que pour la photo." 

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