Sud-Aveyron : contre la sécheresse, un récupérateur d'eau de source pour les agriculteurs

  • Le manque d'eau était bien visible sur les sols des exploitants agricoles, l'année dernière, dans l'Aveyron.
    Le manque d'eau était bien visible sur les sols des exploitants agricoles, l'année dernière, dans l'Aveyron. Repro Centre Presse - Alexis Roux - ML
Publié le
Clara Guichon

Le Parc naturel régional des grands causses, la Chambre d'agriculture et la Confédération générale de roquefort prévoient d'expérimenter un récupérateur d'eau de source pour les exploitations agricoles qui ne sont pas raccordées au réseau d'eau.

Les conséquences de la sécheresse de l'été 2022 dans le Sud-Aveyron sont encore dans toutes les têtes. Principalement dans celles des agriculteurs, qui ont payé le prix fort, l'année dernière.

"Certains ne sont pas raccordés au réseau d'eau potable, rappelle Laurent Danneville, directeur général adjoint du Parc naturel régional des grands causses (PNR). Ils dépendent d'une source et ont dû trouver des solutions, l'été dernier, quand cette source s'est tarie."

Pour les éleveurs non raccordés

Pour que les agriculteurs ne se retrouvent plus livrés à eux-mêmes dans cette situation qui risque de se multiplier, le PNR, la Chambre d'agriculture et la Confédération générale de roquefort, en partenariat avec la Région Occitanie, cherchent des solutions. "On voudrait expérimenter la mise en place d'un stockage d'eau de source pour l'abreuvement des troupeaux des éleveurs", explique Laurent Danneville.

Cela permettrait de garder un certain volume d'eau lorsque les sources sont abondantes, comme au printemps, pour l'été, quand les débits sont faibles - voire quand il n'y a donc plus rien. "L'avantage, c'est que les eaux de sources sont minéralisées donc de meilleure qualité, plus riches, pour les bêtes", analyse le chargé du pôle Ressources naturelles et biodiversité au PNR.

Un stockage en souterrain

Cette installation n'aurait rien à voir avec les mégabassines. "On parle d'un stockage de quelques dizaines de mseulement, en souterrain", définit Laurent Danneville. Les éleveurs qui ne sont pas raccordés au réseau d'eau potable seraient prioritaires, pour abreuver leur troupeau et nettoyer les salles de traite. En moyenne, selon l'expert, chacun a besoin de 8m3 d'eau par jour.

Une quinzaine d'agriculteurs ont indiqué être intéressés par cette piste. "On considère qu'il existe plusieurs dizaines d'exploitations, sur le PNR, qui ne sont pas raccordées au réseau d'eau", note Laurent Danneville.

Les agriculteurs qui le souhaitent sont donc invités à contacter le PNR, la Chambre d'agriculture ou la Confédération générale de roquefort, de façon à accélérer le projet. "Ça sera difficile de mettre ça en place, ce stockage expérimental cet été, mais j'espère que ça sera une réalité au mois de septembre", projette l'expert.

Les autres solutions

Plusieurs options s'offrent aujourd'hui aux agriculteurs dépendant d'une source d'eau tarie.
La première, c'est le citernage. Elle consiste à aller se ravitailler au réservoir de la commune ou du syndicat d'eau le plus proche avec une citerne. Elle est contraignante car elle demande aux professionnels de faire des allers-retours tous les jours. L'une des solutions est alors d'ajouter un compteur d'eau, sur le réseau existant, à proximité de l'exploitation.
La seconde possibilité consiste à récupérer les eaux de pluie. Mais il est souvent nécessaire de traiter ce volume. La Région propose des aides financières.

Voir les commentaires
Sur le même sujet
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?