"Un policier n'a pas sa place en prison" : tout comprendre sur la polémique qui enfle après les émeutes à Marseille
Frédéric Veaux, directeur général de la Police nationale, monte au créneau, comme les représentants des magistrats. Depuis Nouméa, le chef de l’État n’a pu esquiver le sujet.
"Nul en République n’est au-dessus de la loi". Depuis Nouméa, lundi 24 juillet 2023, Emmanuel Macron n’a pu éviter le sujet brûlant du jour, le placement en détention provisoire, jeudi dernier, d’un policier de Marseille soupçonné de violences sur un jeune homme lors des émeutes consécutives au décès de Nahel M., tué par un policier lors d’un contrôle routier le 27 juin.
"Le savoir en prison m’empêche de dormir", s’est ému dimanche Frédéric Veaux, directeur général de la Police nationale, dans une interview au Parisien.
"Grève du zèle" et arrêts de travail
Les policiers des Bouches-du-Rhône ont entamé une “grève du zèle” et les arrêts de travail se multipliaient lundi, en soutien à leur collègue, fonctionnaire de la BAC (Brigade anti-criminalité), mis en examen, avec trois confrères.
"Avant un éventuel procès, un policier n’a pas sa place en prison, même s’il a pu commettre des fautes ou des erreurs graves dans le cadre de son travail", estime Frédéric Veaux.
"Le DGPN fait pression sur l’autorité judiciaire dans une affaire individuelle. Gravissime", s’est ému le Syndicat de la magistrature sur son compte Twitter.
Examiné le 3 août
Le chef de l’État a rappelé l’engagement des forces de l’ordre dans les émeutes de début juillet, mis en balance les "900 blessés" d’un côté et les "vingt-huit enquêtes" engagées par l’IGPN et l’IGGN, avant de botter en touche sur ce cas précis : "C’est une décision prise par un magistrat, je ne me prononcerai pas sur celle-ci".
"La seule chose qu’on demande, c’est de ne pas être en dessous des lois", a réagi de son côté sur Franceinfo Rudy Manna, porte-parole du syndicat de police Alliance. La cour d’appel d’Aix-en-Provence a annoncé lundi qu’elle examinerait le 3 août l’appel formé par le policier qui conteste sa détention provisoire.
Selon La Provence, le parquet de Marseille a ouvert lundi une nouvelle enquête pour des faits de violence de policiers contre un homme de 22 ans, grièvement blessé. Ils se seraient déroulés la nuit du 30 juin au 1er juillet.
"La loi est la même pour tous"
Magistrats Cécile Mamelin, vice-présidente de l’Union syndicale des magistrats, a salué sur Franceinfo la "mesure" d’Emmanuel Macron, "cette parole est exactement celle des magistrats que nous représentons, c’est-à-dire qu’il faut soutenir les forces de l’ordre qui sont confrontées à des conditions extrêmement difficiles et qui l’ont été récemment mais il faut aussi savoir débusquer des comportements illégitimes, qui ne répondent pas aux conditions normales d’intervention, dans des circonstances dont la justice tient compte", a-t-elle déclaré.
Pour la présidente du syndicat Kim Reuflet, citée par l’AFP, "la loi est la même pour tous. Les policiers qui commettent des infractions dans l’exercice de leurs fonctions sont passibles de sanctions pénales".
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