Nadia et Moustafa sous le coup d'une obligation de quitter le territoire, des soutiens devant le commissariat de Millau

  • Moustafa (casquette blanche) à sa sortie du commissariat, devant une cinquantaine de personnes rassemblées en soutien.
    Moustafa (casquette blanche) à sa sortie du commissariat, devant une cinquantaine de personnes rassemblées en soutien. Repro Centre Presse - Clément Arnal - Midi Libre
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Clément Arnal

Moustafa, l'homme pour lequel le Raid était intervenu le 22 juillet dernier rue de la Capelle, s'est vu délivrer ce lundi 31 juillet, avec sa compagne Nadia, une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Des dizaines de personnes étaient réunies devant le commissariat pour les soutenir. 
 

Tous scrutent la porte du commissariat de Millau, pour prendre des nouvelles de Moustafa. L'Égyptien et sa compagne étaient convoqués ce lundi 31 juillet pour se voir délivrer leur obligation de quitter le territoire français (OQTF). Cette décision fait suite à l'intervention du Raid à leur domicile le 22 juillet dernier, alors que le quadragénaire avait menacé de mettre fin à ses jours après une nouvelle demande de régularisation refusée.

Des dizaines de soutiens réunis

Dans la foule de plusieurs dizaines de personnes, étaient présents les présidents de la Ligue des droits de l'Homme de Millau et de Rodez, la présidente de l'association d'accueil et d'intégration Myriade, et des anonymes venus montrer leur soutien. Tous ont été touchés par l'histoire du couple, "intégré et travailleur", selon leurs proches. "Je trouve cette décision très décevante, livre Sacha Bouzouina, Millavois responsable des jardins du Secours catholique. Ils sont là depuis plus de 10 ans, travaillent et sont bien intégrés. Je trouve que l'on manque beaucoup d'humanité." Pour Ahmed Eddaraz, ancien conseiller municipal de la cité du gant et soutien de la première heure d'Emmanuel Macron, cette histoire "dépasse les clivages politiques. Si la préfecture avait fait son travail, ils n'auraient pas eu besoin de faire de faux papiers. Les voisins sont unanimes, c'est une famille de bosseurs très insérée."

Outre le soutien émotionnel, le couple est accompagné dans son combat administratif. "Quand il y a des cas comme cela, on se renseigne en droit",  indique Monique Petit, présidente de la ligue des droits de l'homme de Millau, précisant que ce sont des collectifs d'aide aux migrants comme Myriade qui sont directement au contact du dossier. 

Alors que la remise de l'OQTF devait avoir lieu à 10h, l'interprète, obligatoire pour ce genre de cas, n'était visiblement pas convoqué pour l'heure convenue. Finalement, un légionnaire est arrivé aux alentours de 11h, pour traduire précisément la suite des événements au couple.

Deux recours prochainement déposés

Nadia, la compagne de Moustafa, est arrivée peu avant, elle aussi convoquée pour recevoir son OQTF. Elle est réconfortée par les personnes présentes. "Je suis contente de voir tous ces soutiens, raconte-t-elle. J'aimerais bien que l'on trouve une solution, nous sommes là depuis 15 et 10 ans... Moustafa travaille tellement. Je le vois rarement, il se lève très tôt. Parfois il travaille même le week-end. On vit une période difficile, cela fait 5 mois que j'ai déposé une demande de régularisation, la préfecture exige énormément de papiers, je n'ai toujours pas de réponses",  indique l'Algérienne, visiblement affaiblie par ses soucis de santé. 

Peu après 12h, Moustafa est sorti du commissariat, sous les applaudissements. Nadia est rentrée à son tour dans le bâtiment et en est ressortie quelques minutes plus tard. Tous deux ont reçu leurs OQTF, exécutoires pendant un an. Lui vers l'Égypte, elle vers l'Algérie. Ils sont désormais assignés à résidence et ont obligation de pointer au commissariat tous les mercredis et tous les vendredis, entre 10h et midi. "Merci beaucoup... Merci à tous", ont-ils lâché devant la foule. 

Le couple, soutenu par l'association Myriade, a 48 heures pour déposer un recours. "Nous sommes en contact avec un avocat toulousain, spécialiste du domaine qui va se charger du recours", déclare une membre de l'association.

Tous se sont réunis dans un café pour planifier la suite des événements.

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Les commentaires (4)
JanPier30 Il y a 9 mois Le 01/08/2023 à 18:46

donc en France on ne pourrait pas appliquer la LOI ?!

Altair12 Il y a 9 mois Le 01/08/2023 à 09:49

Les lois de la République sont faites pour être respectées ; il est regrettable de constater qu'une fois de plus elles sont bafouées avec le soutien d'organisations financées par l'Etat !

Anonyme13114 Il y a 9 mois Le 31/07/2023 à 17:21

Il convient de dissoudre toutes ces associations qui soutiennent des hors la loi.

Palourde Il y a 9 mois Le 31/07/2023 à 18:23

Exactement