Mort de Patrice à Bayonne : comment est réalisé un portrait-robot, utilisé pour retrouver les agresseurs ?

  • Un portrait-robot a été effectué pour retrouver les auteurs de l'agression mortelle survenue à Bayonne.
    Un portrait-robot a été effectué pour retrouver les auteurs de l'agression mortelle survenue à Bayonne. Police nationale des Pyrénées-Atlantiques - Facebook
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Patrice, 46 ans, a succombé à ses blessures après avoir été sauvagement violenté lors du premier soir des fêtes de Bayonne, le 26 juillet 2023. Les trois agresseurs sont en fuite. Pour accroître les chances de les retrouver, un portrait-robot a été diffusé. 

Roué de coups lors du premier soir des fêtes de Bayonne, Patrice, 46 ans, a succombé à ses blessures. Une affaire qui fait grand bruit et qui a suscité une vive émotion, au-delà de la côte Basque. Les trois agresseurs qui ont sévi le mercredi 26 juillet 2023 sont toujours en fuite. Mais un portrait-robot a été diffusé.

Patrice a succombé à ses blessures

Pour rappel, il est 22 heures 30, en ce premier soir des fêtes de Bayonne, lorsque Patrice rentre chez lui, au 38 quai des Corsaires. Comme le racontent nos confrères de Sud Ouest, il croise un homme, ivre, en train d'uriner. Lorsque le quadragénaire lui demande d'aller dans des toilettes situées à proximité, il subit alors une violente agression. L'individu, rejoint par deux amis, passe l'habitant à tabac. Victime d'une hémorragie cérébrale, il est plongé dans le coma. Avant de succomber à ses blessures.

Un appel à témoins

Depuis le milieu d'après-midi du 3 août, une publication est épinglée sur la page Facebook de la police nationale des Pyrénées-Atlantiques. Il s'agit d'un appel à témoins, indiquant que trois individus sont recherchés, "des hommes de 20/25 ans, torses nus, corpulence musclée/athlétique, des cheveux courts châtains/bruns en shorts blancs ou rouges". 

La police explique également rechercher "toutes photos, vidéos prises lors des fêtes contenant des hommes torses nus et notamment celles prises quai des Corsaires et rue Marsan (direction de fuite des agresseurs) entre 20h et 23h".

Sud Ouest explique que plusieurs témoins du drame ont été en mesure de fournir des renseignements aux enquêteurs. Mais il est, pour l'heure, impossible de remettre la main sur le trio qui a mortellement agressé Patrice. Bien qu'orphelins, à ce stade, de toute photo ou vidéo des individus impliqués dans cette affaire, les policiers sont parvenus à diffuser un portrait-robot de l'un d'entre eux.

Quelles techniques ?

Comment cette procédure est-elle réalisable ? Il y a quelques mois, l'émission E=M6 avait révélé les coulisses de cette pratique en se rendant à Ecully, près de Lyon. C'est tout simplement le siège de la police scientifique. L'interlocuteur n'est autre que Rudy, expert du portrait-robot. Il explique accueillir les témoins dans une salle neutre : "tous les éléments qui pourraient potentiellement nuire à la résurgence du souvenir sont à proscrire".

Pour établir ce portrait-robot, l'expert évoque un certain protocole du souvenir. "On conseille dans bien des cas à la victime de fermer les yeux pour qu'elle puisse revivre la scène non pas en victime, mais en spectateur." Il montre ensuite un logiciel sur lequel il réalise ce portrait, avec d'innombrables options. "On se retrouve à environ une vingtaine de traits du visage, que ce soit la forme de la tête, la chevelure, les sourcils, les yeux, la forme du menton, les lèvres..."

Cela permet ainsi de dessiner un portrait avec une précision maximale. Rudy insiste sur les capacités de mémorisation de chacun, parfois "sous-estimées" : "à partir de 15 secondes, on commence déjà à avoir les prémices de l'enregistrement d'un visage. Et à partir de 30 secondes, on a quand même des informations suffisantes pour reconstituer un visage".

Quid de l'ADN ?

Fin 2021, nos confrères de France 2 avaient mis en lumière les travaux du laboratoire d'hématologie médico-légal de Bordeaux. Celui-ci a tout simplement créé le premier portrait-robot génétique : en d'autres termes, les techniques d'analyses ADN sont utilisées pour dessiner un portrait-robot. Qui permettent ainsi de définir la couleur des yeux, le teint de peau ou encore la couleur des cheveux.

Pour rappel, fin 2022, Bruno L., un homme qui avait violé cinq adolescentes entre 1998 et 2008 en Charente-Maritime, avait été arrêté par la police judiciaire... grâce à un "portrait-robot génétique". Retrouvé sur les cinq scènes de crimes, l'ADN du violeur avait finalement permis d'identifier le suspect, notamment grâce à une collaboration avec le FBI. Comme le racontait TF1, le suspect avait un ascendant connu des fichiers de la justice américaine. Les informations ont été croisées, pour formellement identifier "le Prédateur des Bois".

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