Guerre en Ukraine : tentative d'assassinat du président Zelensky, une espionne russe arrêtée

  • « Le rôle de mes gardes du corps, empêcher que ça arrive. »
    « Le rôle de mes gardes du corps, empêcher que ça arrive. » MAXPPP - Pool /Ukrainian Presidentia
Publié le , mis à jour
Centre Presse Aveyron

Une espionne russe qui se renseignait sur l’itinéraire du président ukrainien a été arrêtée.

Une "attaque aérienne massive". Voilà comment Vladimir Poutine comptait se débarrasser de Volodymyr Zelensky, selon le Service de sécurité d’Ukraine (SBU). Kiev a affirmé lundi avoir déjoué une nouvelle tentative d’assassinat visant le président ukrainien, rapporte Midi Libre.

Celle-ci devait avoir lieu pendant une visite du chef d’État à Mykolaïv, près de la ligne de front et Moscou aurait concocté ce plan en s’appuyant sur des informations d’une femme qui a été arrêtée en Ukraine. Employée dans un magasin sur une base militaire, elle "a tenté d’établir l’heure et la liste des lieux de l’itinéraire provisoire du chef de l’État dans la région", précise le SBU.

"Poutine ne quitte plus son bunker"

L’informatrice présumée du Kremlin aurait cherché aussi à obtenir des renseignements sur l’emplacement des systèmes de guerre électronique et des entrepôts de munitions ukrainiens. Les services ukrainiens ne l’ont pas immédiatement arrêté, "afin d’obtenir de nouvelles informations sur ses contacts russes et les tâches qui lui étaient assignées", révèle le SBU. L’espionne a finalement été interpellée "en flagrant délit" au moment où elle tentait de transmettre ses informations aux services secrets russes.

"Les occupants prévoyaient d’utiliser ces données pour préparer une nouvelle frappe aérienne massive sur la région", assure le SBU, qui a diffusé, à l’appui de ses accusations, une photo floutée de la suspecte, des messages téléphoniques et des notes manuscrites concernant des activités militaires.

Accusée de diffusion non autorisée d’informations sur les mouvements d’armes et de troupes, la suspecte risque jusqu’à douze ans de prison.

Les services ukrainiens ont renforcé, parallèlement, la sécurité de Volodymyr Zelensky. Sur son compte Instagram, ce dernier s’est dit "informé" de la situation et tenu au courant de la "lutte contre les traîtres".

Mais il essaie de ne pas penser en permanence à sa propre sécurité, expliquait-il en juin dernier, sur CNN. Sinon "je me renfermerais de plus en plus sur moi-même, un peu comme Poutine, qui ne quitte plus son bunker. Le rôle de mes gardes du corps est d’empêcher que ça arrive. Moi, je n’y pense pas", assurait-il.

Ce qui est prévu si Zelensky est tué

Les Ukrainiens se sont néanmoins préparés à ce funeste scénario. Ils "ont tout prévu […] pour s’assurer qu’il y ait une “gouvernance continue” d’une façon ou d’une autre", confiait récemment le secrétaire d’État américain Antony Blinken sur CBS.

Selon la constitution du pays, Rouslan Stefantchouk, le président de la Rada, le Parlement ukrainien, prendra les commandes du pays si Volodymyr Zelensky n’est plus en mesure d’assurer ses fonctions. Mais, dans les faits, "je pense qu’un pouvoir collectif se mettrait en place", avec le bras droit de Volodymyr Zelensky Andriy Yermak, le ministre des Affaires étrangères Dmytro Kouleba et le ministre de la Défense Oleksiy Reznikov, explique Adrian Karatnycky, expert en géopolitique, cité par Slate.

Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, le 14 février 2022, l’homme fort de Kiev aurait déjà échappé à une dizaine de tentatives d’assassinats. Trois ont été déjouées dans les premiers jours de l’attaque, a révélé le Times. Des mercenaires de Wagner et des soldats tchétchènes avaient été envoyés sur place avec la mission de faire disparaître Zelensky.

D’après le journal anglais, ce sont des éléments infiltrés du FSB, les services de renseignement russes, qui ont permis aux Ukrainiens de localiser précisément les commandos et de les mettre hors d’état de nuire. Moscou avait pourtant tout prévu. Selon, le quotidien ukrainien Pravda, l’ancien président ukrainien Viktor Ianoukovitch attendait au même moment à Minsk, en Biélorussie, prêt à succéder à Volodymyr Zelensky.

Voir les commentaires
Sur le même sujet
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?