Aubrac : ces cerfs qui broutent les fourrages des éleveurs

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  • Les agents du Parc ont restitué leur travail à Saint-Chély-d’Aubrac.
    Les agents du Parc ont restitué leur travail à Saint-Chély-d’Aubrac. Centre Presse Aveyron
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Le parc naturel régional de l'Aubrac a restitué le bilan effectué depuis 2020 qui fait état d'une perte de 27%, soit juste en dessous du seuil des calamités agricoles fixé à 30%.

Depuis 2020, le parc a installé ce que l’on appelle des "enclos-exclos". L’enclos, d’une surface d’environ 12 mètres carrés, est matérialisé par quatre grilles de chantier disposées en carré dans une prairie. "L’exclos correspond à l’ensemble de la parcelle qui reste accessible aux Cervidés, le pâturage des animaux d’élevage étant exclu pour l’expérimentation. Ce dispositif permet de mesurer la pousse de l’herbe de l’enclos par rapport à celle de l’exclos, broutée par les Cervidés exclusivement", explique Bertrand Goguillon, chargé de mission au Parc. "Nous nous sommes inspirés de ce qui s’était fait dans le parc naturel régional des Ballons des Vosges. Ce protocole d’étude n’est pas suffisamment précis pour correspondre aux exigences d’une démarche scientifique mais il nous permet tout de même d’avoir une idée de l’évolution de la quantité de fourrages broutée par les cervidés", précise-t-il. "Le rôle d’un Parc est de participer à l’amélioration de la connaissance. Les données que nous produisons sont partagées avec les acteurs locaux afin de servir de base, la plus neutre possible, aux discussions", poursuit Marieke Paardekooper, chargée de mission au Parc.

Envisager une étude sur le comportement des cervidés

Devant leurs partenaires, les agents du Parc ont ainsi dressé le bilan des quatre premières années de ce suivi. 2021 aura été l’année qui a connu les pertes les plus élevées et 2023 l’année avec les pertes les plus faibles. "En moyenne sur les quatre années, nous pesons 27 % d’herbe de moins à l’extérieur des enclos par rapport à l’intérieur, avec des résultats très variables selon les lieux et les années. Cela correspond à environ 8 tonnes de matière fraîche par hectare. C’est une estimation bien sûr, mais le chiffre n’est pas négligeable quand on le compare aux calamités agricoles, par exemple, qui ont pour seuil de déclenchement 30 % de pertes de rendement", commente Marieke Paardekooper. Et de conclure : "Aujourd’hui, nous souhaitons pouvoir prolonger ce travail pour quantifier les pertes avec plus de rigueur scientifique et pour surveiller l’évolution dans le temps. Il serait également intéressant de pouvoir engager une étude sur le comportement des cervidés, pour mieux comprendre pourquoi ils s’installent dans une vallée et pas une autre, pourquoi ils se déplacent ou ne se déplacent pas".

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