La Grèce en proie à des feux de forêts meurtriers : au moins vingt morts et des milliers d'évacuation

  • Des corps calcinés ont été retrouvés près du village d’Avantas.
    Des corps calcinés ont été retrouvés près du village d’Avantas. MAXPPP - DIMITRIS ALEXOUDIS
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La Grèce lutte à nouveau contre des incendies d'une grande ampleur. 

Les corps calcinés de 18 personnes, probablement des migrants, ont été découverts mardi dans un secteur isolé près du village d’Avantas, dans le nord de la Grèce, un pays en proie à des feux de forêt incontrôlables.

La région d’Evros se trouve sur une route utilisée par les migrants qui entrent en Grèce en provenance de Turquie, en franchissant le fleuve du même nom. "Étant donné qu’il n’y a eu aucun signalement de disparition ou de personnes manquantes dans les environs, la possibilité qu’il s’agisse de personnes entrées clandestinement dans le pays est étudiée, expliquent les pompiers grecs. Des recherches dans toute la zone où le feu s’est déclaré se poursuivent". 

"C’était comme si une bombe avait explosé"

Un autre migrant présumé a été retrouvé mort, ainsi qu’un berger, victime des flammes dans le nord de la capitale.
Un ordre d’évacuation a été lancé, parallèlement, à Ano Liosia, un quartier peuplé de 25 000 personnes dans le nord d’Athènes, lui aussi menacé par les flammes. "La situation est tragique. Tout ce dont nous avons besoin maintenant, ce sont des prières et de la pluie", témoigne Nikos, un Grec de 23 ans.

Des incendies font rage au même moment dans la zone industrielle d’Aspropyrgos (ouest de la capitale), dans les îles de Evia et Kythnos, dans la région de Boeotia (nord d’Athènes). Le Péloponnèse et l’ouest du pays sont également touchés par des feux. À Alexandroupolis, dans le nord-est de la Grèce, 65 patients ont été transférés sur un ferry, transformé en hôpital de fortune.

"Je n'ai jamais vu quelque chose de semblable"

Des lits sur lesquels étaient allongés des patients sous perfusion ont été déployés à même le sol du pont inférieur du ferry, les rideaux fermés pour se protéger de la chaleur.
"Je travaille depuis 27 ans, je n’avais vu quelque chose de semblable", commente Nikos Gioktsidis, un infirmier.

"L’assistance rapide de l’UE est vitale"

"Des civières partout, des patients par-ci, des perfusions par-là […] c’était comme la guerre, comme si une bombe avait explosé", poursuit-il.

Des patients ont également été évacués par ambulances vers des cliniques à proximité. Sur l’île de Rhodes, un feu a déjà dévoré 17 770 hectares, depuis le 18 juillet, selon Le Figaro, entraînant l’évacuation de 20 000 personnes. "La Grèce est en train de vivre un nouvel épisode de dévastation de sa végétation et l’assistance rapide de l’UE est vitale", souligne Janez Lenarcic, commissaire européen à l’aide humanitaire et à la réaction aux crises, alors que le risque de nouveaux incendies reste élevé dans les prochains jours.

Des conditions météo extrêmes

"Les conditions météorologiques sont extrêmes et resteront extrêmes les prochains jours", avertit le porte-parole des pompiers, Vassilis Varthakogiannis.

Des incendies en Espagne et en Italie

En Espagne, la majeure partie du territoire fait face à des risques élevés ou extrêmes de feux de forêt, conséquence de la quatrième vague de chaleur qui s’abat sur le pays. Les pompiers luttent contre des incendies depuis une semaine sur l’île de Tenerife, dans l’archipel des Canaries.

Les flammes ont déjà brûlé 15 000 hectares, conduisant à l’évacuation de plusieurs milliers d’habitants. En Italie, près de 700 personnes ont été évacuées à cause d’un incendie qui s’est déclaré lundi soir sur l’île d’Elbe en Toscane. L’Italie a déclenché une alerte rouge canicule dans 16 des 27 principales villes du pays mardi, dont Rome, Milan et Florence. Venise devrait rejoindre la liste pour la journée de mercredi.

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