Votre été en Aveyron : Belcastel, Bournazel, Goutrens... suivez les guides pour découvrir le trop méconnu pays rignacois

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  • Belcastel et son château.
    Belcastel et son château. Photo - Gilles Tordjeman
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Centre Presse Aveyron

Regards croisés avec les professionnels du tourisme qui ont accepté de passer une journée au sein d’un autre territoire. Après le Ségala, c’est au tour du Pays rignacois d’être à l‘honneur grâce à Agnès et à Estelle. Belcastel, Bournazel, Auzits, Goutrens et Rignac, ces villages ne manquent pas de curiosités…

Si on vous demande ce qu’il y a à voir en Pays rignacois et que vous ne répondez « pas grand-chose », alors cet article est fait pour vous ! Agnès et Estelle ont relevé le défi de nous "espanter" en une journée, en nous faisant découvrir des lieux insolites, qui vous raviront certainement. Une escapade au fil du temps nous attend…

Première étape, Belcastel

Commençons par Belcastel, un village qui a traversé les âges et a su conserver son âme médiévale. Remontons le temps pour connaître son histoire. Belcastel est un village né il y a plus de 1 000 ans. À la fin du Xe siècle, les seigneurs ont fait construire les fortifications autour de la chapelle pré-romane, puis Guillaume de Belcastel a construit la forteresse en 1040 avant qu’elle soit achevée par Alzias de Saunhac au XVe siècle. Son nom provient du latin "bellum" et "castel" : "guerre" et "forteresse". On parle donc ici de forteresse militaire, bien qu’il n’ait jamais été pris de force.

Le château a été abandonné depuis le début du XVIIe siècle. Il a fallu attendre le XXe siècle pour connaître son renouveau. En 1975, le grand architecte Fernand Pouillon tombe éperdument amoureux des ruines. Il rachète le château et entreprend sa restauration durant sept longues années. L’homme s’éteint en 1986. En 2005, ses héritiers décident de se séparer de la bâtisse ; elle est alors rachetée par Heidi Leigh, galeriste américaine (et il est de nouveau en vente). Comment imaginer aujourd’hui que Belcastel n’était que ruine il y a 50 ans ?

Nous nous laissons emporter par l’ambiance de ce village authentique et flânons dans les calades entre les maisons en pierre aux toits de lauze. Au détour d’une ruelle, nous nous arrêtons à l’ancienne forge qui a été totalement restaurée. Ce lieu nous amène à la découverte des métiers exercés autrefois dans le village : forgeron, pêcheur, sabotier… Nous profitons d’un moment de détente sur les rives de l’Aveyron, tout en contemplant la magnifique vue qui s’offre à nous, sous le regard protecteur du château et de son village.

Nous traversons le vieux pont en pierre du XVe siècle afin de nous rendre dans l’église du village bâtie elle aussi à cette même période. En plus d’une architecture remarquable, l’église renferme le gisant d’Alzias de Saunhac, ainsi que quatre statues, classées monument historique. Notre regard se pose sur un étonnant chemin de croix de style contemporain réalisé par Casimir Ferrer en 1999, artiste de renommée internationale.

Deuxième étape : Mayran

À la sortie du village, nous poursuivons en direction de Mayran, vers le rocher de Roquecante. Après dix minutes de marche, nous arrivons à l’entrée d’un sentier escarpé. En ce lieu, cinq sièges ont été taillés à même le schiste, certainement au XVIe siècle afin que les seigneurs puissent rendre justice ou tout simplement contempler le village. Il est vrai que d’ici la vue sur la vallée de l’Aveyron et Belcastel est admirable.

Continuons vers un lieu totalement improbable, la grotte du Lourdou, située en dessous du roc d’Anglars. Nous y accédons par une passerelle piétonne en bois. Ce site religieux, créé à l’initiative d’Adrien Gély à la fin du XIXe siècle, est dominé par une statue de Notre-Dame-de- Lourdes d’où le nom de "petit Lourdes" (Lourdou en occitan). On y retrouve également un chemin de croix. Poursuivons notre périple et changeons d’époque.

Troisième étape : Bournazel

Nous nous retrouvons plongées dans la Renaissance au château de Bournazel. Bournazel, son village et son château Renaissance. C’est LA visite incontournable pour les férus d’histoire et de la Renaissance. Le village, doté de nombreuses bâtisses des XVe et XVIe siècles avec leurs fenêtres à meneaux et leurs ouvertures à linteau cintré ou en accolade, possède un passé riche. La chapelle Notre-Dame-du-Fraysse et l’église Saint-Sébastien du XVIIIe siècle, classée Monument historique, en sont, entre autres, le témoignage.

La cour d’honneur du château de Bournazel.
La cour d’honneur du château de Bournazel. Photo ONLYFRANCE.FR - PATRICE THEBAULT

Le château a été construit par Jean de Buisson (riche financier, devenu homme de guerre de François 1er), et son épouse Charlotte de Mancip (héritière du domaine). Début des constructions par l’aile nord dans les années 1540. La visite guidée est fort utile pour apprécier l’édifice et comprendre les différentes périodes architecturales qui le composent.

Surtout prenez le temps de flâner dans les jardins français du château (classé Jardin remarquable en 2019). Il se compose du verger d’un jardin clos, limité par un grand mur de pierre, constitué de parterres fleuris et taillés, d’un labyrinthe, de fontaines, d’une grande pièce d’eau et d’un jardin de chambres.

Quatrième étape : Rignac

Dans le centre de Rignac, surprenante découverte que ce petit musée de curiosités. Enfin, petit par la taille seulement… Pas moins de 200 objets insolites en tout genre et de toute utilité. Des passionnés de l’ancien temps se raviront de vous expliquer l’histoire du projecteur de cinéma ou l’évolution de l’appareil photo.

Le musée Un œil sur le passé à Rignac.
Le musée Un œil sur le passé à Rignac. Photo - DR

Cinquième étape : Auzits

Une visite plus qu’originale nous attend à Auzits. Perchée sur ce roc, l’église renferme bien des secrets. C’est en entrant par une porte dérobée que l’on descend dans la crypte. Au centre, un pilier central composé de colonnes. On y tourne autour, sous les voûtes et on s’étonne devant tant de décors muraux si bien conservés.

Les décors végétaux et les fresques du XIIe siècle encore énigmatiques ont été nettoyés de plusieurs couches de peintures. La crypte baigne dans une étrange atmosphère grâce aux vitraux colorés, posés au début des années 2000.

La crypte d’Auzits.
La crypte d’Auzits. Photo - DR

Les zones humides sont des milieux marqués par la présence de l’eau d’une manière temporaire ou permanente. Ici, on ne s’attend pas à trouver un petit coin nature à quelques centaines de mètres du centre-ville de Rignac. En suivant le sentier, nous traversons cette zone aménagée de pontons, nous permettant une balade au milieu de nombreuses espèces de flore et de faune.

Laetitia, animatrice du conservatoire, nous explique l’utilité du lieu et nous propose de découvrir le monde du châtaignier de façon ludique. Nous avons tant à apprendre sur cet arbre ségali (tiens, vous connaissez la différence entre une châtaigne et un marron ?). Après une animation en salle, nous visitons la châtaigneraie où se côtoient d’innombrables variétés. Le conservatoire possède également une boutique de produits locaux, crèmes de marrons, marrons entiers en bocaux, jus de pommes et châtaignes fraîches attendent les gourmands (comme nous).

Sixième étape : Goutrens

Petite escapade à Goutrens, village de Farrebique et de Biquefarre, où ont été tournés à 38 ans d’intervalle deux films culte du cinéma français portant les noms de ces deux lieux. Ces films ont reçu diverses récompenses à Cannes, à Venise ou à Rome. Mais de quoi parlent-ils ? Dans Farrebique, en 1946, la vie d’une famille de paysans, les Rouquier, est filmée au rythme des quatre saisons ponctuant leurs activités et leurs relations.

Dans "Biquefarre", Georges Rouquier retourne, 38 ans après, sur les lieux du tournage de Farrebique, continuant la saga de sa propre famille. Ici, c’est le monde qui a changé, l’agriculture est en passe de devenir une industrie mais les personnages sont toujours aussi vrais. Au cœur du village, l’espace Georges-Rouquier est un lieu de mémoire vivante consacré à ce cinéaste, auteur de nombreux documentaires, courts et longs métrages et films de fiction.

L’espace Georges-Rouquier à Goutrens.
L’espace Georges-Rouquier à Goutrens. Photo - DR

Cette année, nous fêtons les 40 ans de "Biquefarre" : projections en plein air et expositions sur le Pays rignacois lui sont consacrées. À quelques pas de là, deux points de vue s’offrent à nous. Tout d’abord, en sortant du village direction Saint-Christophe, notre regard est attiré par un paysage magnifique. Ensuite, nous décidons d’emprunter le sentier qui nous mène au dolmen de la Serre puis nous poursuivons à Cassagnes-Comtaux.

Ici, les vignes en terrasses subliment le paysage de ce hameau pittoresque cité depuis l’an 1000. Non loin de là, Guy vous fait découvrir les objets et les scènes de la vie d’autrefois dans son musée Nos campagnes autrefois, fabriqué de ses mains.

Une journée remplie de curiosités, de pause nature et de découvertes.

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