Prix en grandes surfaces : la note reste salée pour les consommateurs

  • Les prix restent globalement élevés en rayons. 
    Les prix restent globalement élevés en rayons.  Archives Midi Libre - Alexis Béthune
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Centre Presse Aveyron

Alimentation : les consommateurs peuvent-ils espérer une baisse des prix ? Les patrons d’Intermarché et Système U n’entrevoient pas de changement avant mars 2024, mais Bercy cherche des solutions pour accélérer le mouvement.

La question reste d’actualité. Après une période d’inflation exponentielle et la stabilisation de certains prix (pâtes Panzani, Coca Zéro, yaourts Danone, etc.) cet été, sous la pression de l’exécutif et l’impulsion d’une quarantaine d’industriels sur un millier de références, les consommateurs peuvent-ils espérer une baisse générale des tarifs alimentaires en rayons ?

Selon Emmanuel Fournet, directeur analytique chez NielsenIQ, cité par Le Figaro, parmi les catégories produits dont "on peut s’attendre à voir les prix baisser", il y a "toutes celles sur lesquelles les céréales étaient à l’origine d’une forte inflation".

"Il n'y aura pas de septembre vert"

Avec un tarif de la tonne de blé désormais "deux fois moins élevé qu’au début de la crise en Ukraine", souligne le spécialiste de la grande distribution Olivier Dauvers, le prix du pain, des volailles ou encore des pâtes, notamment, devraient, normalement diminuer. Signal encourageant, l’inflation des prix de l’alimentaire a commencé à ralentir en juillet (+ 12,7 % sur un an, contre 13,7 % en juin).

Mais dans les faits, les prix ne baissent pas forcément, ils augmentent moins et restent élevés. "Il n’y aura pas de septembre vert. Il n’y aura pas de baisse massive des prix", a prévenu, dès fin juillet, Michel-Édouard Leclerc.

Les pistes envisagées

Un diagnostic partagé à Bercy par d’autres distributeurs, reçus mercredi par le ministre de l’Économie Bruno Le Maire et la ministre déléguée au Commerce, Olivia Grégoire. Cette baisse, "on espère pour mars" à l’issue des prochaines négociations annuelles entre industriels et distributeurs, a expliqué le patron du groupement Intermarché Thierry Cotillard, sur RTL.

Avant cela, "sur les grandes marques, rien ne va bouger", a confirmé sur Radio Classique le président de Système U, Dominique Schelcher. "La difficulté, c’est que nous négocions une fois par an pour des prix qui s’appliquent tout le reste de l’année".

Le gouvernement tente donc d’accélérer le calendrier, une piste évoquée mercredi à Bercy. Selon le magazine LSA, elle consisterait à clore les négociations commerciales le 31 décembre prochain, sans attendre donc le 1er mars 2024. "On a demandé à pouvoir renégocier vraiment et le plus vite possible » pour répercuter la baisse des coûts de production de nombreuses denrées sur le consommateur", a expliqué le délégué général de la fédération patronale de la grande distribution (FCD), Jacques Creyssel.

Bompard demande un moratoire

Selon LSA, les grandes surfaces pourraient également doubler le nombre de références de leurs paniers “anti-inflation” dont le prix serait maintenu jusqu’à la fin de l’année. Le PDG de Carrefour, Alexandre Bombard, a demandé, lui, mercredi, un "moratoire" sur l’application de la loi Descrozaille qui doit limiter les promotions des produits de soin et d’hygiène à partir de mars 2024.

Il pourrait être entendu. D’après BFM Business, le Conseil de la consommation pourrait s’attaquer, dans le même temps, à la “shrinkflation”, la réduction des quantités sans changement de prix. Et le “name and shame” pourrait être appliqué à deux grands groupes qui refusent de baisser leurs prix. Mais, avant cela, les industriels seront reçus, ce jeudi, à leur tour, à Bercy.

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