Crèches privées : un livre choc charge les "usines" à bébés à l'origine de maltraitances

  • Le livre remet les systèmes des crèches privées sous le feu des projecteurs.
    Le livre remet les systèmes des crèches privées sous le feu des projecteurs. Illustration - Pixabay
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200 interviews et témoignages ont été réalisés pour révéler le système "déshumanisé" de nombreuses crèches privées en France.

En avril 2023, des cas de maltraitances dans des crèches avaient été épinglés par un rapport de l'inspection générale des affaires sociales. Enfants laissés avec des couches sales, nourris de force, attachés pour qu'ils restent en place... Les témoignages recueillis avaient fait couler beaucoup d'encre.

Les crèches sont à nouveau chargées en cette rentrée scolaire dans le livre qui va paraître vendredi 8 septembre 2023, "Le Prix du berceau, ce que la privatisation des crèches fait aux enfants", écrits par les journalistes indépendants Daphné Gastaldi et Mathieu Périsse.

Un système "déshumanisé"

Les auteurs se sont appuyés sur 200 interviews de cadres, d'employés et de parents, rapporte le journal Les Echos. Ce qui en ressort est édifiant, en prenant l'exemple d'une crèche des Bouches-du-Rhône où des parents ont appris que des enfants manquaient "entre trois et cinq repas deux jours par semaine", ou bien dans un établissement près de Lyon qui accueillait plus d'enfants que ce qui est autorisé légalement. 

Dans un souci de rentabilité, les enfants sont transformés "en chiffres là où on était initialement sur un service à la personne", a commenté Mathieu Périsse auprès de l'AFP, qui décrit un système "déshumanisé". "Ces entreprises, qui pour certaines sont adossées à des fonds d'investissement, mettent en place des mesures pour optimiser la gestion de leurs crèches".

L'enjeu est essentiellement financier quand on sait que les crèches privées réalisent un chiffre d'affaires compris entre 1,1 et 1,4 milliard d'euros, avait révélé un rapport de Matignon en 2021. Quatre grands groupes dominent le marché : Grandir (Les Petits Chaperons rouges), Babilou, La Maison Bleue et People&Baby. Cette dernière entreprise avait été sous le feu des projecteurs en juin 2022 après la mort d'un bébé de 11 mois à Lyon., l'enfant avait ingéré du Destop.

Après le drame, une enquête a été missionnée par le gouvernement sur la qualité de l'accueil et de la prévention de la maltraitance dans les crèches privées et publiques.

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