"Ta température corporelle chute en dessous des 35 °C" : le défi extrême de Benjamin Rascalou sur les Traces des ducs de Savoie

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    Près de 32 heures de course dans des conditions climatiques extrêmes.
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CORRESPONDANT

Il s’est attaqué cette année à la TDS (Traces des Ducs de Savoie), une course nature XXL avec ses 155 km de distance et 9 000 mètres de dénivelé positif.

En 2020, pendant le confinement, Benjamin Rascalou s’était lancé un défi peu banal pour chasser les fourmis qui encombraient ses jambes de sportif : courir 100 km en faisant des allers et retours incessants sur la courte allée de son jardin marcillacois.

Une expérience inédite qui lui a donné des envies de grand large à la découverte d’horizons évidemment plus spacieux !

Après avoir testé la Diagonale des fous sur l’île de La Réunion l’année dernière, il s’est attaqué cette année à la TDS (Traces des Ducs de Savoie), une course nature XXL avec ses 155 km de distance et 9 000 mètres de dénivelé positif, auxquels il faillait ajouter de la neige, de la pluie, du vent, de la boue et des températures négatives pouvant friser les - 10 °C en ressenti.

Des conditions climatiques extrêmes qui ont contraint 651 participants à abandonner sur un total de 1 649 partants. Pour Benjamin, c’est la volonté et l’acharnement qui l’a emporté sur une petite voix qui, dans sa tête, l’invitait à ne pas poursuivre cette épreuve qui devenait un véritable calvaire au fil des kilomètres.

"Je dis souvent que la qualité essentielle d’un coureur d’ultra-trail doit être le mental, mais là… Il fallait vraiment être accro ! Le froid use les corps et les esprits. Ta température corporelle chute sous les 35 degrés, tu sens ton cœur battre moins vite, tu trembles, tu as envie d’abandonner… Mais c’est ton instinct de survie qui te dit de continuer".

Heureusement que dans cette tourmente, quelques belles rencontres ont mis du baume au cœur de Benjamin : Antoine, un Breton de 35 ans qu’il a côtoyé pendant près de 3 heures en passant le col Joly, Julie une traileuse lilloise qui l’a impressionné par sa combativité… Un esprit de solidarité très fort qui a certainement contribué à fournir à Benjamin le carburant nécessaire pour se surpasser !

Le gaillard a pourtant connu une panne de près de 2 heures au dernier ravitaillement, "exténué et à bout de forces", il avait besoin de dormir et c’est finalement "dans une profonde fatigue et un état un peu dépressif" qu’il parvient à franchir ligne d’arrivée à Chamonix, à 8 heures du matin. 31 h 33 de course, 196e au classement…

Chapeau à Benjamin heureux d’en terminer avec cette rude épreuve qui lui a procuré des sentiments mitigés, "d’un côté la frustration d’un plaisir pas vraiment au rendez-vous et de l’autre la satisfaction du dépassement de soi et la certitude d’avoir engrangé une formidable leçon de vie !"

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