Covid-19 : hausse du nombre de cas en Occitanie, les préconisations de l'Agence régionale de santé face au retour du virus

  • La campane de vaccination démarre le 2 octobre.
    La campane de vaccination démarre le 2 octobre. M.L. - STEPHANE BARBIER
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Sophie Guiraud

Il y a un an tout juste, la France entrait dans une huitième vague de Covid. Didier Jaffre, directeur de l'agence régionale de santé, appelle à la vigilance alors que les indicateurs sont en hausse, 2550 cas ont été répertoriés la semaine dernière en Occitanie. La campagne de vaccination, qui cible les plus de 65 ans et les plus fragiles, a été avancée au 2 octobre.

"Les indicateurs épidémiques sont en hausse, c'est maintenant qu'il faut se faire vacciner" : Didier Jaffre, directeur de l'agence de santé Occitanie, lance, ce lundi 25 septembre, un "appel à la vigilance face au retour du Covid, à l'occasion d'une conférence de presse consacrée à la prévention des maladies hivernales, Covid, mais aussi grippe ou encore bronchiolite.

Concernant le Covid, l'ARS rappelle qu'il faut "mettre un masque en cas de symptôme pour se protéger et pour protéger les plus fragiles", les personnes à risques, les femmes enceintes et les plus de 65 ans pourront se faire vacciner à partir du 2 octobre. 

"Tous les professionnels de santé vaccinent", rappelle l'ARS : médecins, infirmiers, sages-femmes, pharmaciens. 

"Pas de forme grave"

Didier Jaffre indique que "2550 cas de Covid ont été comptabilisés en une semaine, à la mi-septembre" : "Nous ne sommes pas dans la même situation que l'an dernier mais les chiffres sont en hausse". En 2022, à la même époque, la France s'enfonçait dans une huitième vague de Covid qui, combinée aux épidémies et de bronchiolite, allait mettre les organisations hospitalières sous tension en fin d'année.  "Aujourd'hui, il n'y a pas de forme grave", rassure l'ARS.

Infectiologue au CHU de Nîmes, le Dr Paul Loubet confirme la situation : "Nous avions 10 % de tests positifs à l'entrée à l'hôpital fin août, 20 % aujourd'hui, les patients n'ont pas toujours des symptômes", indique le médecin, qui précise qu'un seul patient est aujourd'hui hospitalisé dans son service pour une infection au Covid.

"Depuis un an, on n'a plus les formes "historiques" de la maladie, avec une pneumonie, mais une infection peut être le déclencheur de complications". Si le port du masque n'est pas obligatoire au CHU, "face à l'accélération de la circulation du virus, les soignants portent à nouveau le masque", précise le médecin. 

Un suivi "dégradé" de la progression des contaminations

"Les recours pour suspicion de Covid-19 sont en hausse chez les moins de 75 ans dans les associations SOS Médecins et chez les 2-14 ans aux urgences", indiquait, la semaine dernière, Santé publique France dans un état des lieux à la mi-septembre.

Chez les enfants (2-14 ans), il y a eu 212 passages aux urgences du 11 au 17 septembre, + 16 % par rapport à la semaine précédente. Un nouveau bilan est attendu ce lundi 25 septembre. 

"On ne peut pas dire exactement où en est l'épidémie ni sa progression. Il y a clairement une sous-détection", estime toutefois Mircea Sofonéa, épidémiologiste au sein du laboratoire "Maladies infectieuses" de l'Université de Montpellier, qui estime que le suivi de l'épidémie est aujourd'hui "dégradé", faute de moyens adaptés. 

Le virus dominant est EG.5, et même EG.5.1, "Eris", un sous variant d'Omicron dont on sait peu de choses : "Il n'y a pas de signe qu'il soit plus virulent, ce qui en soi ne veut pas dire grand-chose en termes d'impact sanitaire, c'est le couple virulence/contagiosité qui importe. Selon une étude nordique, les symptômes touchent plutôt la sphère ORL".

"Est-ce que les Français vont répondre à l'appel à se faire vacciner ? L'année dernière, ils étaient deux fois moins nombreux à s'est fait vacciner contre le Covid comparativement à la grippe, sur la population cible", insiste le chercheur. 

Grippe, bronchiolite, HPV, moustiques, dépistage du cancer... les autres préoccupations de l'automne

La prévention est une des obsessions de l'agence régionale de santé, dans une région qui n'est pas forcément une bonne élève sur le sujet. 

Didier Jaffre, directeur de l'ARS, a rappelé les échéances de l'automne, "à la veille des habituelles épidémies hivernales". La campagne de vaccination contre la grippe démarre le 17 octobre, et "on pourra le même jour se faire vacciner conte la grippe et contre le Covid".

C'est aussi le moment de protéger son bébé contre la bronchiolite, avec "pour la première fois, une solution efficace" : la Haute autorité de santé a donné l'été dernier son feu vert au Beyfortus, un anticorps monoclonal visant à prévenir la bronchiolite, qui touche 30 % des enfants de moins de deux ans. "Nous avons une énorme demande des parents", indique Didier Jaffre, qui rappelle qu'en 2022, "5783 petits de moins de deux ans ont été admis dans un service d'urgences en Occitanie pour une bronchiolite, 2177 enfants ont été hospitalisés". 

Jusqu'en novembre, il faut aussi rester attentif aux maladies transmises par le moustique tigre (dengue, chikungunya) : 92 cas importés et 11 cas autochtones sont déjà répertoriés cette année (respectivement 56 et 12 en 2022). "On est une des régions les plus touchées par le réchauffement climatique", souligne l'ARS.

Enfin Octobre Rose, mois de sensibilisation au dépistage du cancer du sein pour les femmes de 50 à 74 ans arrive à grands pas, l'Occitanie enregistre 4900 nouveaux cas par an, et 1000 décès mais seulement "une femme sur deux participe au dépistage". 

Egalement en octobre, l'invitation au dépistage contre le papillomavirus, responsable de 6400 nouveaux cas de cancer du col de l'utérus chaque année. 70 000 collégiens de 5e sont invités à se faire vacciner, 6600 parents ont déjà donné leur accord.

En novembre, ce sera le mois sans tabac, impliqué dans 7000 décès par an en région. En Occitanie, 30 % de la population fume.

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