Sécurité, santé, urgence climatique : ce qu'il faut retenir de l'interview d'Emmanuel Macron, ce lundi

  • Emmanuel Macron a évoqué l'enjeu sécuritaire en France, mais pas que lors de son déplacement dans le Lot-et-Garonne.
    Emmanuel Macron a évoqué l'enjeu sécuritaire en France, mais pas que lors de son déplacement dans le Lot-et-Garonne. MAXPPP - Bob Edme / POOL
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Dans le Lot, où il a annoncé, ce lundi 2 octobre, la création de 238 nouvelles brigades de gendarmerie, Emmanuel Macron a répondu à une interview en fin de journée. Ce qu'il faut en retenir.

238 nouvelles brigades de gendarmerie vont voir le jour, en France, d'ici 2027. 93 fixes, et 145 mobiles. C'est ce qu'a annoncé Emmanuel Macron en marge de son déplacement dans le Lot-et-Garonne, ce lundi 2 octobre 2023. Dans le cadre d'une interview, en fin de journée, le chef de l'Etat a expliqué cette décision. Mais pas que.

"C'est un besoin du pays tout entier"

Sur FranceInfo, Emmanuel Macron l'a martelé : "c'est un besoin du pays entier, de nos territoires plus particulièrement. C'est un besoin de sécurité, d'ordre". Le président de la République a ainsi indiqué qu'il y aura "3 500 gendarmes en plus sur le terrain dans les années qui viennent. 2 100 d'entre eux serviront à ouvrir de nouvelles brigades", rappelant que durant les "20 dernières années, on en a fermé plusieurs centaines". "Nous avons un problème d'insécurité partout, dès qu'il n'y a pas de présence. C'est pour ça qu'il fallait en remettre", a-t-il ajouté.

"C'est de la présence de patrouille, donc ça dissuade, mais c'est aussi permettre d'aller au contact des administrés, d'avoir des plaintes plus simples", a expliqué Emmanuel Macron. Concernant le coût, il a indiqué que cette opération "fait partie des 15 milliards d'euros que l'on a réinvesti sur la loi d'orientation et de programmation. Dans ces 15 milliards, on va embaucher 8 000 policiers, gendarmes et fonctionnaires". 

L'enjeu de la sécurité

Durant cet entretien, le sujet de la sécurité en France, au-delà même des zones rurales, a été passé en revue. "On voit des territoires qui sont touchés par les petits faits de délinquance, les cambriolages, par les violences contre les élus", a poursuivi le chef de l'Etat. "Depuis six ans, on a créé 10 000 postes de police et de gendarmerie, on va en créer 8 000 nouveaux, on a augmenté de 50% le budget de la sécurité. Il n'y a pas de sécurité s'il n'y a pas justice."

La lutte contre le trafic de stupéfiants, dont les règlements de compte font couler beaucoup de sang est un combat de tous les instants. L'idée d'envoyer l'armée dans les zones les plus sensibles a-t-elle traversé l'esprit d'Emmanuel Macron ? "Non, l'armée n'est pas formée et n'a pas pour vocation de faire de l'ordre public ou de la lutte contre la délinquance", a-t-il répondu.

Concernant le cas de Marseille, en proie à de multiples fusillades mortelles depuis le début de l'année notamment, il rappelle avoir "remis 300 policiers, plusieurs dizaines de magistrats... On a réinvesti profondément. Et pourquoi ça bouge ? Parce qu'on vient déranger les trafics. On agit, on pilonne tous les points de deal, on ne les laisse pas au repos. On va démanteler les réseaux et on ira au bout".

Des questions de santé...

Enfin, le chef de l'Etat a été questionné sur deux questions cruciales : la santé et le climat. "On a un problème du nombre de médecins en France", s'est d'abord plaint Emmanuel Macron. "Il n'y a plus de zones surdotées ou quasiment plus dans notre pays, parce qu'on n'en a pas formé assez. J'ai donné un objectif au ministre de la Santé : qu'en fin d'année, nos 600 000 compatriotes qui n'ont pas de médecin et qui sont ou âgés, ou en infection longue durée, aient un médecin."

L'un des défis majeurs est aussi "d'attirer des médecins plus jeunes dans les zones rurales en leur donnant des conditions plus avantageuses, des assistants médicaux, des aides administratives que paie l'Assurance maladie, et les inciter à se regrouper pour pouvoir déléguer les actes qu'ils peuvent déléguer à l’infirmier ou infirmière, à l’assistante médicale, au pharmacien", a insisté Emmanuel Macron. Avec un but décisif : "prendre plus de patients et le faire dans une meilleure organisation".

... à l'urgence climatique

Au rayon de l'urgence climatique, et alors que de nombreuses villes ont déjà vu des records de chaleur tomber pour un mois d'octobre, le président de la République a rappelé : "la France est un des pays d'Europe qui émet le moins de tonnes de Co² par habitant, grâce à notre nucléaire et notre hydraulique. On a multiplié par deux nos réductions d'émissions. Qu'est-ce qu'on doit faire ? On doit aller 2,5 fois plus vite".

Et au chef de l'Etat de rappeler que le gouvernement a "présenté une planification écologique, elle touche tous les secteurs : rénover nos bâtiments publics, nos logements, réussir à accompagner la transition des véhicules, développer plus vite nos RER métropolitains, les trains de nuit... Il n'y a pas de fatalité, qu'il s'agisse de la sécurité, de la santé, de l'écologie ou de l'école. Il y a juste à nous mobiliser tous ensemble".

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