Rodez : pris en flagrant délit de cambriolage, le trio venu de Marseille fonce sur les policiers

  • Le cambriolage a eu lieu dans la nuit de jeudi 28 à vendredi 29 septembre, zone de l'Estreniol à Onet-le-Château.
    Le cambriolage a eu lieu dans la nuit de jeudi 28 à vendredi 29 septembre, zone de l'Estreniol à Onet-le-Château. Centre Presse Aveyron - José A. Torres
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Trois hommes ont été condamnés ce lundi devant le tribunal de Rodez après le cambriolage d'un commerce dans la nuit de jeudi à vendredi. Mais également pour avoir pris la fuite, sans hésiter à forcer un barrage de police.

À la question de la présidente "avez-vous eu peur pour votre vie cette nuit-là ?", la réponse affirmative des policiers ruthénois dit de la gravité des faits, jugés ce lundi après-midi au tribunal de Rodez. Dans le box, trois hommes : un père et son fils, ainsi qu'un jeune de 25 ans. Tous appartiennent à la communauté rom et vivent dans des squats ou des campements sauvages à Marseille. Jeudi dernier, ils décident de venir à Rodez. Une ville "calme" et "où il n'y a pas beaucoup de policiers", disent-ils. On comprend alors que l'Aveyron n'est pas une destination touristique pour le trio. Ils ont déjà fléché un magasin à cambrioler : la boutique SFR, zone de l'Estreniol. Car là aussi, "c'est calme", avouent-ils.

À 2h56, l'alarme du magasin retentit. Un équipage de police est prévenu. Il arrive tous feux éteints sur les lieux du cambriolage... Sur le parking, une berline est présente. Surtout, une des portes d'accès au commerce est fracturée. Deux agents de la brigade anticriminalité se dirigent alors à pied vers la boutique. Deux autres restent positionnés dans leur véhicule, afin de bloquer la sortie du parking. Le trio, cagoulé et ganté, enchaîne les allers-retours entre le commerce et la voiture : en tout, plus de 20.000€ de marchandises y seront retrouvés (téléphones mobiles, ordinateurs, tablettes, matériel informatique, caisse enregistreuse...)

L'un d'eux tente de s'enfuir en faisant du stop...

Mais le cambriolage aurait pu prendre une tout autre tournure. "Bien plus dramatique", insiste la procureure. Car, à la vue des policiers, le trio remonte directement dans la voiture puis prend la fuite. Et malgré les sommations, percute à grande vitesse le véhicule de la Bac dans lequel se trouvent encore les deux agents. "Heureusement, on avait laissé un espace... Sinon, ils nous prenaient de plein fouet", confie l'un des fonctionnaires. Seule la carrosserie du véhicule sera touchée. La fuite du trio, elle, s'arrêtera quelques mètres plus loin après une embardée dans un rond-point. Selon les témoignages, le compteur des policiers, en chasse, affichait 100km/h...

Mais l'affaire ne s'arrête pas là. Car les trois hommes prennent encore la fuite, à pied cette fois et à travers champs. L'un sera interpellé rapidement et non sans mal. Devant le tribunal, il exhibe d'ailleurs, tee-shirt levé, ses blessures. "Il ne voulait pas se faire arrêter, c'était nuit noire, on a fait usage de la matraque", explique un agent de la Bac. Le deuxième sera retrouvé dans la nuit, alors qu'il tentait de se dissimuler couché dans des herbes hautes. Le troisième, lui, sera appréhendé par des gendarmes, venus en renfort, alors qu'il faisait... du stop ! 

"Plus des pieds nickelés qu’Arsène Lupin"

Aidés d'une traductrice roumaine, les trois prévenus ont expliqué devant le tribunal "avoir eu peur". Pour le reste, ils ont été peu loquaces. Et confus, expliquant tantôt avoir "besoin d'argent pour nourrir leur famille", tantôt "travailler depuis leur arrivée en France", tantôt "n'avoir jamais cambriolé", tantôt avouant "des vols de véhicules à Aix-en-Provence". Bien difficile pour le tribunal de cerner la personnalité des trois. Et leur passé. Juste a-t-on retrouvé la trace d'un passage en détention de l'un d'eux en Roumanie et d'autres affaires en France sans pour autant "pouvoir vérifier l'identité de chacun". Leurs conseils, venus de Marseille, ont insisté sur ces "vies de misère" mais également sur "un trio qui ressemble davantage aux pieds nickelés qu'à Arsène Lupin".

Prison ferme

Le tribunal les a condamnés à un an et demi de prison ferme et deux ans pour le conducteur, né en 2004 et qui n'avait pas le permis... Ils ont rejoint dans la soirée la maison d'arrêt de Druelle, sous les cris et les pleurs de leur famille, venue en nombre des Bouches-du-Rhône assister au procès. À leur sortie, ils n'auront pas le droit de paraître en Aveyron durant cinq ans. Mais les différentes peines reçues devraient leur en enlever l'envie car comme confiait l'un de leurs avocats : "À Marseille, une affaire comme ça, c'est du sursis !"

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Les commentaires (2)
Larrynautik Il y a 7 mois Le 03/10/2023 à 15:57

S'ils trouvent qu'ils sont mieux traités à Marseille, ils n'ont qu'à y rester. En plus y'a la mer et il y fait beau.

ArturCombet34 Il y a 7 mois Le 03/10/2023 à 08:31

1 an et demi de prison pour cambriolage, tentatives de meurtre, refus d'obtemperer, conduite sans permis.

Ca va tout va bien dans ce pays