Marché des pays de l'Aveyron à Paris : le Sac du Berger, un savoir-faire ancien de la culture transhumante

Abonnés
  • Élodie Corvet-Biron sera au Marché des pays de l’Aveyron, à Paris, du 6 au 8 octobre.
    Élodie Corvet-Biron sera au Marché des pays de l’Aveyron, à Paris, du 6 au 8 octobre. - Alexia Ott
Publié le
Recueilli par Alexia Ott

Jean-Pierre Romiguier perpétue, depuis 40 ans, la culture transhumante avec le Sac du Berger. Sa présence au Marché des pays de l’Aveyron, à Paris, illustre son envie de transmettre un savoir-faire qui ne date pas d’hier.

Depuis 40 ans, à Layrolle, commune de Latour-sur-Sorgue, Jean-Pierre Romiguier perpétue le travail du cuir et de la laine. En autodidacte, il s’est fait un nom avec le Sac du Berger, et travaille avec la même tannerie, celle d’Arnal à Rodez, depuis ses débuts. Des matières en circuit court et une production respectueuse des valeurs humaines, des choix qui font la force de l’entreprise. Il témoigne.

Le Sac du Berger, un savoir-faire ancien

"Mes parents voulaient que je sois fonctionnaire, un chemin que j’ai choisi de ne pas suivre. Je voulais rester à proximité de mon village natal, Saint-Maurice-de-Sorgues. En 1974, j’ai donc acheté, avec mon frère, une ancienne ferme bâtie en 1883, à Layrolle. Par la suite, un ami historien m’a mis sur la voie du Sac du Berger. Étant manuel, je me suis donc lancé en autodidacte, en 1991, en le reproduisant à l’identique, par mimétisme.

Le sac du berger transhumant, 65 % de notre production, est un objet porteur de la culture de notre territoire. Utilitaire, il a passé des décennies sans changer de forme et rend à perfection service à l’homme. Une besace, en cuir de vache d’origine bovine, avec des poches extérieures, qui est vendu dans un lieu particulier. Il faut faire une démarche pour y aller, ce qui est en cohérence avec l’objet qui y est fait"

Un projet qui a pris de l’ampleur

"Dans les années 2000, nous avons construit un deuxième bâtiment et nous avons rajouté des produits, confectionnés par des gens du métier. Bourrelier, maroquinier, couturière, bottier (chaussures et sandales) et travail de la peau lainée (chaussons, gants, moufles). Notre force est notre capacité à proposer une diversité d’objets qui bénéficient de la même technique de fabrication que le Sac du Berger, tel que le bordage, ce qui crée une unité"

La transmission au cœur des valeurs de l’entreprise

"Nous ne sommes pas qu’une entreprise, notre objectif est de transmettre une culture. Pour cela, nous proposons des visites guidées de l’atelier, sur rendez-vous en semaine. On s’enrichit des visiteurs et nous nous attachons à leur satisfaction.

Les produits, labellisés Fabriqué en Aveyron et Entreprise Patrimoine Vivant (EPV) depuis 2008, parmi 1 400 entreprises en France, sont garantis sans limite dans le temps. Les sacs sont d’ailleurs faits à l’envers et retourné pour que les coutures essentielles soient à l’intérieur et ne s’usent pas.

Notre commercialisation se fait à près de 70 % en vente directe. On s’adapte aux besoins d’aujourd’hui et de demain. Depuis trois ans, nous commercialisons également nos produits sur internet. Une nouvelle dimension qui n’empiète pas sur le relationnel que nous avons avec nos clients".

Le Marché des pays de l’Aveyron, du 6 au 8 octobre, à Paris

"C’est la première fois que nous y participons mais cela fait plusieurs années qu’on nous contacte. On y va en curieux. De plus, la clientèle parisienne est notre cible. C’est principalement des citadins qui achètent nos produits, ils veulent des objets du terroir. Ce rendez-vous est donc important pour notre réseau. Parfois, pour être reconnu sur son territoire, il faut s’exporter. Notre objectif est la pérennité de l’atelier. La directrice Élodie Corvet-Biron présentera notre cœur de métier : notre travail de bourrelier et de maroquinerie".

Ensuite…

"Cette année, nous rénovons le dernier bâtiment, afin de créer un lieu d’accueil au public et de repos pour le personnel. Bergerie semi-troglodyte avec 15 à 20 brebis de race transhumante, sentiers balisés et tables de pique-nique. Les 2 à 3 ans à venir promettent également des changements. L’occasion pour les clients de s’imprégner davantage du lieu et de rentrer encore plus dans l’univers du Sac du Berger".

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Sur le même sujet
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?