Un défilé sauvage pour célébrer la diversité et l'acceptation de soi

  • Un défilé sauvage célèbrera la diversité des corps et la tolérance, dimanche 8 octobre, à Paris.
    Un défilé sauvage célèbrera la diversité des corps et la tolérance, dimanche 8 octobre, à Paris. jacoblund / Getty Images
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Toutes les femmes, quels que soient leur âge, leur morphologie, leur métier, leur culture, ou leur histoire, sont conviées à défiler dans la capitale, le 8 octobre, pour célébrer la diversité humaine et l'acceptation de soi. Orchestré par l'association The All Sizes Catwalk (TASC), avec le soutien de la Ville de Paris, cet happening sauvage ne pose aucune condition, si ce n'est celle de se sentir libre d'être soi.

"The All Sizes Catwalk est né en 2018, après avoir vu le tout premier happening body positif à New York. La révélation ! Alors que le Body Positif se cantonnait aux personnes en surpoids, je me suis toujours dit que ce mouvement touchait bien plus de personnes. Nous pouvons perdre de l'estime de soi pour d'innombrables raisons, indépendamment du physique, de l'âge, de la culture et de l'histoire de vie", explique Georgia Stein, présidente de ce collectif. Et d'ajouter : "Le happening, nouvellement renommé L'inclusif, est né de cette belle inspiration américaine. Nous avons commencé à neuf et maintenant des centaines de personnes, pourtant littéralement opposées, se rassemblent pour le même message : l'acceptation de soi et la tolérance envers soi-même".

Apporter de la positivité

Le rendez-vous pour la nouvelle édition de ce défilé sauvage, organisé en partenariat avec Sans Complexe Lingerie et soutenu par Jean-Luc Romero, adjoint à la Mairie de Paris, est pris pour le 8 octobre à 14h au cœur de la capitale, place de la Bastille. Il n'y a aucune restriction pour y participer, en lingerie ou habillée, au choix, avec toutefois un thème synonyme de liberté et de célébration : l'extravagance. Un évènement orchestré dans le cadre de la semaine de lutte contre les discriminations, et qui est donc accessible au plus grand nombre, dans un esprit d'ouverture et de tolérance.

"Ce défilé permet d'aider des milliers de personnes qui se sentent mal dans leur peau ou dans leur tête pour tellement de raisons différentes. Peu importe son histoire, par exemple le harcèlement, la violence, une maladie, l'isolement, une grossesse, une relation toxique, un environnement familial toxique, un handicap visible ou invisible, des complexes, la vie est trop courte pour gâcher ces précieuses années. Ce défilé apporte de la positivité tout simplement", explique la présidente du collectif.



On l'a vu, toutes les femmes peuvent s'inscrire et défiler pour célébrer la diversité et l'acceptation de soi. Il suffit pour cela de renseigner quelques informations sur une plateforme dédiée. Il n'y a pas besoin de passer un casting pour cela, ni de répondre à des critères précis. "Afin de pouvoir défiler pour le happening, il faut tout simplement s'inscrire et s'autoriser à sortir de sa zone de confort. Cet événement représente les gens qui vous entourent au quotidien, votre famille, vos amis, vos collègues, votre voisin, ceux qui prennent le métro pendant l‘heure de pointe, les enfants et les adolescents qui souffrent de moqueries ou de harcèlement à l‘école", précise Georgia Stein. Et si le mouvement ne se cantonne pas uniquement à la diversité des corps, il est difficile de ne pas le mettre en miroir avec les défilés qui viennent de s'achever dans les quatre capitales de la mode, où la minceur semble une nouvelle s'être imposée sur les podiums.

Un manque d'inclusivité

La mode s'est réunie pendant plus d'un mois pour découvrir les nouvelles collections consacrées à la saison printemps-été 2024 à New York, Londres, Milan, et Paris, enchaînant les défilés et les événements à un rythme effréné. Un succès, à une exception près… Les quatre capitales de la mode ont manqué de briller sur le plan de l'inclusivité, avec des mannequins qui n'ont en rien reflété la diversité des corps qui constitue pourtant partie de la clientèle des marques inscrites au calendrier officiel. Un phénomène amorcé dès la rentrée 2022, alors que l'on pensait l'industrie ouverte - et encline - au changement.

Deux mastodontes de la mode, LVMH et Kering, ont pourtant signé une charte dès 2017, excluant les mannequins taille 32 ou âgées de moins de 16 ans des podiums et publicités, mais force est de constater que les podiums privilégient toujours les mannequins minces, voire maigres. Et les chiffres sont formels. D'après un rapport présenté par Tagwalk, parmi les dix femmes qui ont le plus défilé pour la saison printemps-été 2023, l'an dernier donc, aucune ne peut être considérée comme une mannequin 'mid-size' - dont la taille est comprise entre le 40 et le 44 - ni 'plus-size'. "Alors que les mannequins plantureuses sont de plus en plus présentes, il y a toujours un grand écart entre les mannequins très minces et les mannequins très pulpeuses", peut-on lire dans ce rapport qui précise que les tailles comprises entre le 38 et le 42 sont globalement écartées.

Un constat confirmé par des données rendues publiques par Vogue Business, une saison plus tard à l'occasion des défilés automne-hiver 2023. Seulement 0,6% et 3,8% des 9.137 looks présentés sur 219 podiums à New York, Londres, Milan et Paris, étaient alors des 'plus-size' et des 'mid-size', respectivement. Et au regard des derniers défilés, il y a fort à parier que la situation ne se soit pas améliorée, au contraire. Pointé du doigt par des associations et collectifs, ce manque d'inclusivité incite plusieurs acteurs, comme TASC, à agir pour rappeler l'importance de s'accepter soi-même et de mettre en lumière la diversité humaine.

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