Au Secours populaire de l'Aveyron, des bénéficiaires toujours plus nombreux d'une année à l'autre

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  • Le Secours populaire peut compter sur une équipe de 230 bénévoles, mais l'association ne refuserait pas d'en accueillir davantage.
    Le Secours populaire peut compter sur une équipe de 230 bénévoles, mais l'association ne refuserait pas d'en accueillir davantage. Centre Presse
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Xavier Buisson

Au même titre l'ensemble des associations caritatives, le "Secours" fait face à davantage de demandes et pourrait, lui aussi, être contraint de "partager l'aide" dont il dispose.

Après 5 ans à la tête du Secours populaire de l'Aveyron, Philippe Debar, secrétaire général, a été reconduit ce samedi 7 octobre pour un troisième mandat, et ce à l'issue, comme il l'a déclaré devant la trentaine de bénévoles présents, de deux années "dures, physiquement et mentalement". 

"Nous avons à répondre à une situation complexe : répondre à une demande de solidarité démultipliée tout en s'adaptant aux contraintes quotidiennes engendrées par une situation économique et sociale difficile avec une inflation qui impacte de plein fouet les plus fragiles et les plus précaires, mais pas seulement", a-t-il poursuivi. Car depuis peu, le Secours populaire reçoit "des familles de salariés qui n'auraient jamais imaginé devoir un jour venir nous solliciter, avec une présence importante de personnes migrantes ou venant d'Ukraine".

En 2022 et sur ses secteurs d'implantation de Rodez, Decazeville, Millau et Villefranche-de-Rouergue, 2745 personnes ont été rencontrées par les bénévoles du Secours populaire. À chaque fois, ces derniers écoutent ces personnes, les orientent vers un partenaire extérieur ou les accompagnent en termes d'accès au droit, à la santé, aux vacances. 

"Le nombre de personnes aidées a augmenté de 8%"

Ces rencontres ont abouti à une aide alimentaire débloquée de la part de l'association pour 2392 personnes, représentant au total 28 769 passages, dont 8980 sur l'antenne de Rodez et 8851 pour le comité villefranchois. "Certains ont juste besoin d'un coup de pouce pour le loyer, inscrire un enfant au sport... l'aide alimentaire ne concerne pas tout le monde. Pour nous, ce qui est primordial, c'est de maintenir nos bénéficiaires dans leurs logements. Avec l'augmentation du prix de l'énergie, des charges des logements, du coût de la vie... C'est terrible. Le nombre de personnes aidées a augmenté de 8% et je sais qu'au 31 décembre, nous aurons passé le cap des 3000 personnes", se désole Philippe Debar.

Au-delà de l'aide alimentaire, le Secours populaire de l'Aveyron fait des efforts particuliers pour l'accès au sport des enfants, avec une aide de 60 euros pour une licence. Dans d'autres registres, 115 personnes ont bénéficié d'un accompagnement juridique et 181 pour l'accès aux soins ou à la santé. Plus de 500 personnes ont pu pratiquer une activité sportive ou participer à une sortie et 501 sont parties lors des Journées des oubliés des vacances ou à l'occasion de sorties ponctuelles.

"Besoin de ressources pour pratiquer la solidarité"

Pour mener à bien ses actions, le Secours populaire peut compter sur une équipe de 230 bénévoles (190 actifs et une quarantaine "ponctuels"), mais l'association ne refuserait pas d'en accueillir davantage, bien au contraire. "Nous devons augmenter le nombre des bénévoles, et plus particulièrement des personnes prêtes à entrer en responsabilité dans l'association. Nous recherchons aussi des donateurs, nous avons besoin de ressource pour pratiquer la solidarité. Autre gros projet : la création d'une antenne à Saint-Affrique, il y a des besoins", développe le secrétaire général.

"Aujourd'hui, la précarité est prégnante et sa durée augmente. Avant, quand nous aidions une famille, au bout de quelques mois, elle avait refait surface. Aujourd'hui certaines sont aidées depuis deux ans. Notamment des familles monoparentales, les aides de l'Etat ne sont pas suffisantes pour venir en aide à une femme seule avec des enfants". 

Dans ce contexte plus difficile d'une année sur l'autre, pas question cependant, pour l'heure, de réduire l'accès comme les Restos du cœur ont été contraints de le faire. "Mais il est possible que l'on soit amené à partager l'aide, en donnant des colis alimentaires aux familles tous les mois plutôt que tous les 15 jours", redoute Philippe Debar.

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