Un quart des familles ont été confrontées au cyberharcèlement, parfois dès la primaire

  • Le cyberharcèlement touche les enfants dès l'école primaire.
    Le cyberharcèlement touche les enfants dès l'école primaire. LightFieldStudios / Getty Images
Publié le
ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Le cyberharcèlement touche des enfants de plus en plus jeunes, un phénomène qui fait écho à une utilisation massive des réseaux sociaux dès l'âge de 8 ans. Si beaucoup de harceleurs déclarent le faire juste pour rigoler, les conséquences n'ont malheureusement rien de drôle chez les victimes.

Une famille sur quatre (24%) révèle avoir déjà été confrontée au cyberharcèlement, selon l'étude Caisse d'Épargne-Association e-Enfance/3018 sur le cyberharcèlement chez les 8-18 ans. Dans le détail, cette confrontation au cyberharcèlement concernerait 27% des lycéens, 25% des collégiens et même 15% des élèves de primaire.

En cause ? Une fréquentation des réseaux sociaux accrue dès la primaire qui s’avère très vite addictive. Deux écoliers sur trois (67%) âgés de 8 à 10 ans déclarent les utiliser (contre seulement 27% en 2021), 93 % des collégiens (+21 pts) et 96% des lycéens (+5 pts). C'est donc peu de dire que les réseaux sociaux sont aujourd'hui incontournables dans la vie des jeunes Français. Et c'est d'autant plus éloquent qu'en principe ces réseaux ne sont pas ouverts aux moins de 13 ans.

Et ils en sont tellement addicts, que 24% des 8-18 ans déclarent ne pas pouvoir rester plus d’une heure sans leur smartphone en main. Cette présence sur les réseaux sociaux a un impact direct sur eux, selon 89% des parents interrogés. Ils seraient ainsi 77% à perdre toute notion du temps, 66% à s'isoler, 63% à perdre du recul et du discernement. Pire encore, près d'un parent sur deux considère que ces comportements amènent leurs enfants à perdre confiance en eux (48%) et même, parfois, à déprimer (47%). Malheureusement, ils sont aussi une majorité (70%) à considérer n'avoir aucun contrôle sur les usages en ligne de leurs enfants.

Seuls 6% des jeunes interrogés reconnaissent avoir déjà été auteurs ou avoir participé indirectement à du cyberharcèlement. Leur motivation peut surprendre puisque quasiment la moitié (47%) le font juste pour rigoler, sans forcément en mesurer les conséquences. Ils sont aussi 29% à simplement "faire comme les autres", 24% à tenter de se faire accepter et 10% le font pour se venger. Selon cette étude, 87% estiment avoir compris les conséquences de leurs gestes.

Celles-ci peuvent se révéler désastreuses chez les victimes, dont plus d'une sur deux ont eu du mal à en parler (56%), ont été perturbées jusqu'à connaitre des troubles de l'appétit ou des insomnie (52%) et ont rencontré des difficultés dans leur scolarité (51%). Ces victimes sont aussi 32% à être tombé dans des comportements d'addiction (écrans, jeux ou, pire encore, alcool, drogue) et 31% à avoir envisagé le suicide ! A noter que près de la moitié (45%) a eu envie de se venger en faisant pareil, un chiffre qui monte même à 62% chez les plus jeunes, en primaire.

Sans surprise, les parents sont souvent dépassés par la situation et 90% aimeraient pouvoir être accompagnés psychologiquement (83%) et juridiquement (77%)) en cas de besoins. Ils attendent aussi un renforcement des sanctions à l'égard des auteurs de violences en ligne ainsi qu'une forte sensibilisation des jeunes dans le milieu scolaire.

Cette étude a été réalisée en ligne par l’institut Audirep en juin 2023, pour l’Association e-Enfance/3018 avec le soutien de la Caisse d’Épargne, auprès de 1.200 binômes parents-enfants de 8 à 18 ans scolarisés, soit un total de 2.400 répondants.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?