"Accueillir ces paroles" et "sensibiliser aux situations d'intimidation" : en Aveyron, en milieu scolaire, le harcèlement va trouver à qui parler

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    En milieu scolaire, le harcèlement va trouver à qui parler Centre Presse Aveyron - José A. Torres
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Dans le cadre notamment du programme Phare, lancé en 2021, les équipes éducatives se forment à mieux déceler, prévenir et traiter le harcèlement scolaire. Un dispositif national qui concernera, dans les années à venir, l’ensemble des équipes pour une réponse collective à une problématique qui n’épargne aucune tranche d’âge.

Selon des données nationales, 10 % des élèves du pays sont victimes de harcèlement scolaire. Soit "un à deux par classe", comme l’explique Laurence Titet, inspectrice de l’Éducation nationale. Cette dernière, aux côtés de deux de ses collègues, est référente départementale en matière de harcèlement scolaire et gère, à ce titre, l’ensemble des signalements. "Certains arrivent par les numéros 3018 ou 3020 du dispositif "Stop harcèlement", nous pouvons avoir des appels de parents, des courriers ou des remontées des établissements scolaires", explique-t-elle.

"Stop harcèlement", appel de parents, courriers...

L’idée est d’accueillir ces paroles qui l’étaient sans doute moins par le passé. La prise de conscience a connu une accélération en 2021 avec la mise en place du programme national Phare, dispositif de prévention et de traitement du harcèlement scolaire, généralisé aux écoles et collèges à la rentrée 2022 puis étendu aux lycées depuis la rentrée 2023.

Sensibiliser à repérer les "signaux faibles"

Dans ce cadre, des "équipes ressource" de cinq personnes (enseignants, infirmières, conseiller d’éducation, etc.) se mettent en place dans le second degré ainsi que des formations à destination des personnes souhaitant s’engager dans le dispositif. "Le but est de les sensibiliser aux signaux faibles et aux situations d’intimidation ou de harcèlement, ce dans les différents lieux comme la classe, la cantine, les sanitaires…", détaille Laurence Titet. Charge ensuite à ces équipes ressource de sensibiliser leurs collègues, même s’il est prévu de former l’ensemble des enseignants au cours des quatre prochaines années.

Le harcèlement commence quand un fait est intentionnel et répété

Le harcèlement commence quand un fait est "intentionnel et répété" sur une "cible qui n’est pas en capacité de se défendre". "L’auteur a besoin des autres pour exister, quelle que soit son action. C’est grâce aux suiveurs que le harcèlement existe", analyse Laurence Titet.

"Travailler sur l’acceptation des différences de chacun"

"L’essentiel, c’est la communication. Si on soupçonne un problème, il faut aller vers le chef d’établissement ou un enseignant. Un protocole doit ensuite se mettre en place pour recevoir, avoir une attention, sécuriser et écouter les enfants", détaille l’inspectrice.

Depuis août, un décret permet d’exclure les auteurs après des rencontres et éventuelles sanctions éducatives. La situation ne s’est jamais produite dans le département jusqu’à présent. L’important, pour la référente départementale, est de "travailler sur le respect, sur l’acceptation des différences de chacun".

"Non au harcèlement" le 9 novembre

Un travaille de fond encouragé par le programme Phare, et qui devrait trouver un premier écho concret lors de la journée "Non au harcèlement" qui se tiendra le 9 novembre, avec des actions programmées dans tous les établissements scolaires.

Trois conférences à Millau, Rodez et Villefranche

Quand parle-t-on de harcèlement, comment déceler les signes, comment réagir, quelle prise en charge pour les enfants victimes, pour les auteurs, quelles mesures de prévention… Pour répondre à ces questions, la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) et les Associations familiales laïques ont mis sur pied un cycle de conférences autour du harcèlement.

Comme à leurs habitudes, les organisateurs ont fait appel à un intervenant ayant "une pratique reconnue en la matière", comme ils le soulignent. C’est Pierre Moryousef, intervenant socio-éducatif de l’association ESVP (Éducation santé vivre ensemble protection), sollicitée notamment pour des formations par la Direction des services départementaux de l’Éducation nationale, qui sera au pupitre pour aborder tous les aspects de cette problématique.

Il a répondu favorablement à l’invitation de Marie-José Moysset, présidente des Associations familiales laïques et Henri Mazzarese, secrétaire générale des associations familiales laïques.

"C’est une problématique grave, qui angoisse les familles. Ces conférences sont organisées pour faire en sorte que les familles soient attentives aux signaux faibles, en termes de comportement de leurs enfants, que chacun s’aperçoive du rôle qu’il peut jouer", explique Henri Mazzarese.

Outre le harcèlement, trois autres thèmes sont développés durant l’année par les AFL: l’autorité, les parents parfaits et les troubles des apprentissages. Sur la problématique du harcèlement, trois conférences sont mises en place. La première a eu lieu mardi 17 octobre à Millau et deux autres suivent : à Rodez ce mercredi 18 octobre, à 20 h 30, à la Maison des associations (avenue Tarayre) et à Villefranche-de-Rouergue jeudi 19 octobre à 20 h 30 au local FCPE, ancienne école du Radel (rue du Faubourg- Savignac). Ces trois soirées sont à destination des parents et professionnels.

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