Rodez : "Astérix et l'Iris blanc" déboule en force à la Maison du livre, la curiosité Fabcaro pour le passionné de BD Alain Soubrié

Jusqu'à Rodez, ex Ségodunum, la sortie d'un nouvel Astérix ne passe pas inaperçue. À la Maison du livre, à chaque sortie c'est la même histoire : "C'est la plus grosse commande de BD avec pratiquement 900 volumes", relate William, responsable du rayon. Et pas de "soucix", les BD vont partir aussi vite que les mornifles balancées aux Romains. Le 40e Astérix et Obélix de l'histoire, "L'iris Blanc", signé du Montpelliérain Fab Caro, avec le dessin de Didier Conrad, ne devrait pas échapper à la règle.   

"La curiosité Fabcaro en plus"

"Il y a en plus de  la notoriété de l'album la curiosité Fab Caro qui a écrit ce dernier Astérix. Cela peut aussi orienter une nouvelle clientèle", développe William.  Cette sortie nationale de "L'Iris Blanc" est en tout cas une bonne nouvelle pour le secteur de la BD qui connaît une année 2023 pénible après une année 2022 "exceptionnelle".

À se demander si la potion magique qui rend fou ces Romains ne serait pas cette BD elle-même qui, tous les deux ans, revient donner du peps au secteur. "Pas une autre  BD ne peut rivaliser... À part si, un jour, sort un nouveau Tintin, ce qui est impossible puisque Hergé ne veut pas, je ne vois pas" sourit le  libraire. Quand on sait que cet "Iris blanc" a été tiré à plus de 5 millions d'exemplaires en 20 langues, dont 1,5 uniquement pour la France. 

Il a même sa place dans la librairie principale

"Astérix et Obélix, cela traverse les générations. Cela fait soixante ans que cela existe, et cela marche toujours autant...". La BD est d'ailleurs en vente également dans la librairie principale, au milieu des grandes sorties littéraires : un sacré privilège !

À tout cela, il faut ajouter le prix, qui reste des plus accessibles pour une BD dans le plus pur style franco belge, puisque "L'Iris blanc" est vendu au prix de 10,50 €. Par toutatis, on aurait donc tort de s'en priver en ces temps de  morosité ambiante. D'autant que si une BD d'Astérix et Obélix sans bagarres ne peut pas exister, Fabcaro s'est lancé dans une approche plus psychologique, avec un village gaulois bouleversé par... la pensée positive prônée à Rome et le méchant Vicévertus.  

Une bonne nouvelle n'arrivant jamais seule, dans un mois, ce sera autour de Gaston Lagaffe de faire son retour dans les rayons.  

Alain Soubrié : "Le plus gros tirage en BD encore publiable"

Passionné de bandes dessinées, Alain Soubrié est lui aussi, comme tant d'autres, tombé dans la marmite des brillantissimes Uderzo et Goscinny, quand il était haut comme trois pommes. Alors que le 40e album, "L'Iris blanc", sort aujourd'hui en kiosque, Alain Soubrié ne le manquera pas.

"Oui, je vais l'acheter. Je suis vraiment curieux de voir comment va évoluer la série avec le nouveau scénariste Fabcaro. Le dernier album sorti en 2021, "Astérix et les Griffons", avait été scénarisé par Jean-Yves Ferri, Tarnais, qui à mon goût avait très bien travaillé sur l'œuvre d'Uderzo et Goscinny", explique de son côté celui qui a été, longtemps durant, aux manettes du festival de BD de La Fouillade.

"Ce qui m'intéresse surtout de savoir si c'est resté fidèle à l'esprit avec de l'humour. La sortie d'un album d'Astérix et Obélix reste toujours un événement. C'est le plus gros tirage en bande dessinée qui est encore publié".

"J'ai toujours en tête le Bouclier Arverne"

Alain Soubrié reste néanmoins sensible à la plume et au coup de crayon des créateurs historiques. "D'abord, parce que c'est ma jeunesse, et puis parce qu'il y a des albums qui me parlent. Je travaille dans un musée archéologique. J'ai toujours en tête le Bouclier arverne où il y a une petite case qui parle de Rodez (Ségodunum)".

Alain Soubrié ne louperait pas pour autant la sortie d'un album. "J'espère ne pas être déçu mais Fabcaro est un très bon scénariste français et je suis plutôt optimiste quant à cette future lecture". 

Pour Alain Soubrié, les célèbres aventures d'Astérix et Obélix renvoient aussi à son histoire familiale puisqu'elles ont entre autres été publiées dans le journal "Pilote".

"J'ai un oncle, aujourd'hui décédé, qui était un grand illustrateur. Il a travaillé chez Pilote. Il signait Dropy. Il avait une rubrique au début des années 70, "Les Animaux croisés". Je sais qu'il a rencontré Uderzo et Goscinny. Il y a forcément ce côté affectif et familial qui doit rentrer en ligne de compte".