Aveyron : contre l'image d'un territoire qui "restera à vie à une poubelle vivante", ils manifestent contre le projet Solena

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  • Les membres de l'association ADEBA ont pris la parole sous les parapluies.
    Les membres de l'association ADEBA ont pris la parole sous les parapluies. R.B.L.
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Roman Bouquet Littre

L'association ADEBA, fermement opposée au projet d'usine de tri des déchets à Viviez et Aubin porté par la société Solena, a appelé au rassemblement de jeudi matin pour stopper pacifiquement les travaux de défrichement.

La pluie battante ne les a pas découragés. Jeudi 2 novembre 2023, à 8 heures, une quarantaine d'opposants au projet Solena se sont rassemblés à La Peyrolière, sur la commune de Viviez, pour bloquer symboliquement l'entrée du chemin menant à l’Igues du Mas, où les travaux de défrichement ont commencé depuis le début de la semaine.

Ce site est destiné à stocker les déchets "non valorisables" traités par la future usine de traitement des déchets. "Notre démarche à deux objectifs : empêcher les défrichements de ces terrains et réaffirmer notre opposition au projet", a expliqué Michel Delbosc, coprésident - avec Michel Vara et Bernard Garrouste - de l’association pour la défense de l’Environnement du Bassin et ses alentours (ADEBA) à l'initiative de l’opération.

Les déchets aveyronnais étant acheminés depuis une dizaine d'années sur le site de Trifyl dans le Tarn, le Sydom de l’Aveyron, qui a en charge la gestion des déchets du département, a en effet décidé en 2016 de développer une filière de valorisation des déchets dans le Bassin pour retrouver son autonomie. Réalisé dans le cadre d'une délégation de service public, qui a attribué le marché au groupement constitué par les entreprises Séché Environnement et Sévigné, ce centre de traitement et d'enfouissement des déchets pourrait traiter chaque année près de 90 000 tonnes de matière, provenant de l'Aveyron, mais aussi du Lot et du Cantal selon l'association ADEBA.

"Il est encore temps de tout arrêter"

Ses membres dénoncent alors l'incohérence avec les enjeux du territoire, déjà fortement pollué par l'industrie métallurgique au XX° siècle. "Les principaux points de production de déchets sont Rodez et Millau. Pourquoi veulent-ils faire ce projet ici ?", s'interroge Jean-Louis Calmettes, membre du bureau de l’association. "Ce projet n’est pas inéluctable, il est encore temps de tout arrêter", a assuré l'ancien élu Les Ecologistes (ex EELV) de Decazeville, qui indique qu'un recours est engagé auprès du tribunal de Toulouse."Des camions vont circuler quotidiennement sur nos routes pour amener tous les déchets ici. On va devenir l’exutoire des déchets de l'Aveyron."

Présent, le maire d’Aubin Michel Baert a réaffirmé son opposition au projet : "Cette usine est un non-sens. La vision du Bassin doit être postindustrielle. On a un passé historique, des monuments classés… Ce territoire a un avenir touristique. Avec ce projet, quelle image va-t-on en donner ? Qu’il restera à vie une poubelle vivante." Iris Lelièvre, attachée parlementaire de Laurent Alexandre, retenu à Paris, a également appuyé l’opposition au projet de l’élu.

"C’est un projet anachronique, avec beaucoup d'incohérences. L'Occitanie n'a pas besoin de créer ex nihilo un nouveau centre de tri des déchets [...] Le député reste à l'appui de l'association ADEBA et des élus qui veulent trouver des solutions alternatives." Si le projet est mené à son terme, l'usine devrait voir le jour en 2025 et créer une quarantaine d'emplois.

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