Aveyron : les agriculteurs aveyronnais en colère contre le prix du lait dans nos supermarchés

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  • Des produits laitiers à moins d'un euro, impossible pour FDSEA et JA.
    Des produits laitiers à moins d'un euro, impossible pour FDSEA et JA. Centre Presse
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Ce jeudi 3 novembre, FDSEA et JA menaient une opération coup de poing au centre commercial Leclerc d'Onet-le-Château. Ils demandent une plus juste rémunération du lait aux éleveurs.

Après la grogne, vient le temps de l'action. Après avoir déployé une large banderole contre Lactalis en bordure de RN 88 à l'entrée de Rodez le 23 octobre dernier, rebelote pour les syndicats agricoles de la FDSEA et des Jeunes agriculteurs (JA). 

Cette fois-ci, c'est la grande distribution qui est dans leur viseur et plus particulièrement l'entreprise Leclerc. Ainsi, ils s'étaient donné rendez-vous au centre commercial de l'Estréniol, au supermarché d'Onet-le-Château, pour y mener une action coup de poing. "Nous dénonçons les produits laitiers non français, ainsi que les prix du lait ayant des valeurs qui font vendre les producteurs à perte", expliquent-ils.

Concrètement, deux produits sont dénoncés : une plaquette de beurre réalisée à partir de lait irlandais, et un lait premier prix, vendu à 0,84 € le litre, tous deux, provenant des marques distributeur de l'enseigne. "Ça nous irrite de voir ça !", s'agace Claude Falip, président de la section bovins lait de la FDSEA de l'Aveyron. Il faut dire que le département est un important producteur. Avec chaque année 290 millions de litres vendus par 700 exploitants.

Le lait à 0,84 € absent des rayons

Alors cette opération coup de poing avait pour but de vider des rayons du supermarché castonétois ces deux produits, jugés comme néfastes à la santé de l'agriculture locale. Mais que nenni. Une fois arrivés sur place, les éleveurs auront eu la mauvaise surprise de voir que malgré la présence de l'étiquetage, le lait en question était absent des étals, et que seulement une petite dizaine de plaquettes de beurre étaient toujours là. "C'est une drôle de coïncidence", déplorent-ils.

"Voir du lait à 84 centimes c'est une énorme anomalie, explique Claude Falip. On demande une meilleure répartition sur les prix et plus de transparence !" Marie-Amélie Viargues, secrétaire générale, complète. "On voit des produits vendus à 95 centimes, avec la mention "rémunère justement nos éleveurs", ce sont seulement dix centimes, mais ils changent tout. D'autant que pour le consommateur, cela ne représente que 10 € de dépenses supplémentaires sur une année."

Qui plus est, selon la conjoncture de la Fédérale nationale des producteurs de lait, le prix du lait français reste inférieur à celui de certains voisins européen. Ici, il est de 468 € pour 1 000 litres, contre 509 € en Irlande et 501 € en Allemagne.

Toutefois, les éleveurs le reconnaissent, les lois Egalim et son ultime volet - visant à renforcer l'équilibre dans les relations commerciales entre fournisseurs et distributeurs -, promulgué le 30 mars dernier, a amélioré la situation. "Il faut continuer comme ça, mais les éleveurs ne sont en aucun cas une variable d'ajustement des négociations entre industriels et distributeurs", concluent-ils. Avant peut-être, de renouveler ce type d'actions.

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