Actes antisémites, loi immigration, référendum : ce qu'il faut retenir des déclarations de Gérald Darmanin, ce dimanche

  • Gérald Darmanin s'est exprimé au JT de 20 heures de France 2, et a répondu à Laurent Delahousse.
    Gérald Darmanin s'est exprimé au JT de 20 heures de France 2, et a répondu à Laurent Delahousse. MAXPPP - STEFANO RELLANDINI / POOL
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Le ministre de l'intérieur était l'invité de Laurent Delahousse au JT de 20 heures, sur France 2, ce dimanche 5 novembre 2023. Voici ce qu'il faut retenir des déclarations. 

Gérald Darmanin, le ministre de l'intérieur, était l'invité de Laurent Delahousse au JT de 20 heures, ce dimanche 5 novembre 2023. Actes antisémites, loi immigration, référendum : plusieurs sujets d'actualité ont été balayés.

"Le nombre d'actes antisémites a explosé"

Interrogé sur un message à faire passer aux Français de confession juive, Gérlad Darmanin a dit "comprendre" leur appréhension, et rappelé que "10 000 policiers et gendarmes militaires de Sentinelle sont mobilisés pour protéger 900 endroits, des écoles, des synagogues où vont des Français de confession juive".

Le ministre de l'intérieur le concède : depuis trois semaines, "le nombre d'actes antisémites a explosé en effet, plus de 1 040. Mais il y a aussi eu 486 interpellations", parmi lesquelles "102 étrangers : tout étranger qui commet ces actes antisémites se voit retirer son titre de séjour, mis dans un centre de rétention et expulsé du territoire national". 

"Cette autorisation n'est pas pour crier la haine des juifs"

Au sujet des manifestations qui émergent dans le pays, le ministre de l'intérieur l'a rappelé : "aujourd'hui, il y a des gens qui veulent manifester leur soutien à Gaza, aux enfants de Gaza, et c'est normal qu'ils puissent le faire en France et bien sûr nous les autorisons. Mais cette autorisation n'est pas pour crier la haine des juifs", a-t-il martelé.

Des élus ont-ils alimenté une forme de haine ? S'il a admis qu'il était "difficile dans une période de tensions" de porter des accusations sur "un tel ou un tel", Gérald Darmanin l'a affirmé : "ce qui est sûr, c'est que la France Insoumise, l'extrême gauche de Jean-Luc Mélenchon, ne nous a pas aidés à une concorde nationale".

Quid de la loi immigration ?

Autre thème abordé lors de l'intervention de Gérald Darmanin sur France 2 : la loi immigration, qui passera ce lundi 6 novembre 2023 devant le Sénat. "Mon travail, c'est de protéger les Français. Le texte, il a été voulu par le président de la République. C'était dans sa campagne présidentielle, il a été élu pour ce projet de loi aussi", rappelle le ministre de l'Intérieur.

Qui martèle : "ce texte, c'est la fermeté soutenue par les Français. Tous les sondages montrent que ce projet de loi est plébiscité par les Français. Fermeté contre les étrangers délinquants, contre tous les passeurs, les marchands d'humains... Ce texte, c'est la fermeté, nous trouverons au Parlement une voie de passage pour le faire adopter".

Gérald Darmanin a insisté sur l'importance d'un "compromis politique à trouver" : "c'est ce que veut le texte : être plus dur contre les étrangers délinquants, tous les expulser, et comprendre en effet qu'il y a des personnes que l'on demande à régulariser, je pense par exemple à la nounou. Ce qui compte, c'est l'intérêt général, c'est la France". 

"Moi, je demande au Parlement de changer cette loi"

Pour appuyer ses propos, le ministre de l'intérieur a donné des chiffres, rappelant avoir "fait expulser 2 500 étrangers délinquants l'année dernière. Je pourrais en expulser 4000 de plus si la loi me permettait de les expulser aujourd'hui. La loi française m'empêche d'expulser des étrangers délinquants qui seraient arrivés en France avant l'âge de 13 ans ou qui seraient mariés en France. Moi, je demande au Parlement de changer cette loi". "Qui peut voter contre ce texte ?", a enchaîné Gérald Darmanin. "Il n'y a que ceux qui ne veulent pas protéger les Français qui pourraient regarder cela d'un air dédaigneux."

49.3 et référendum

Au moment de répondre à Laurent Delahousse, lui indiquant que le gouvernement était habitué à utiliser le 49.3 pour faire adopter des projets de loi, Gérald Darmanin s'est dit "opposé à l'utilisation de cet article pour ce texte. Il faut du temps pour débattre, j'ai tout mon temps pour débattre avec le Parlement et trouver un compromis". 

Concernant, enfin, la question du référendum, le ministre de l'Intérieur a rappelé que "depuis le Général de Gaulle, on n'a pas imaginé que l'immigration puisse être utilisée par référendum. Ce n'est pas, aujourd'hui, prévu dans l'article 11 de notre Constitution". Et rappelle la "main tendue" par Emmanuel Macron, qui a "demandé aux partis politiques dans leur ensemble de venir le rencontrer une nouvelle fois, pour proposer des modifications dans le champ du référendum, des questions sociétales et des questions qui relèvent de l'immigration".

Avant de conclure sur une dernière relance au sujet de Marine Le Pen. "Elle vit des problèmes. S'il n'y avait pas de problèmes en général, les Français ne voteraient pas pour elle. Notre travail c'est qu'il n'y ait plus de problèmes, c'est la sécurité des Français, une immigration maîtrisée pour que Marine Le Pen fasse le moins de voix possibles et que les Français choisissent des partis républicains."

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