L'accès à Internet par satellite pollue plus que par voie terrestre

  • Les constellations de satellites (ici Starlink) offrant un accès Internet dans des zones reculées représentent aujourd'hui un enjeu environnemental.
    Les constellations de satellites (ici Starlink) offrant un accès Internet dans des zones reculées représentent aujourd'hui un enjeu environnemental. Aleksandr Kukharskiy / Shutterstock
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Depuis plusieurs années, des constellations de satellites grossissent au-dessus de nos têtes, à orbite basse. Ces milliers de satellites sont destinés à fournir un accès Internet à des populations isolées en couvrant quasiment toute la surface du globe. Citons les programmes Starlink de SpaceX (plus de 4.000 satellites déjà en orbite), Kuiper d'Amazon (plus de 3.000) et OneWeb (plus de 600). Cette forme de connexion par les airs s'avère cependant beaucoup plus polluante que les liaisons terrestres traditionnelles.

L'activité de ces satellites présente de nombreux impacts négatifs en matière d'environnement, notamment à cause de la combustion de carburants des fusées chargées de les lancer et aux émissions qui en résultent. Une étude réalisée par des chercheurs américains et britanniques spécialistes en astrophysique démontre que dans tous les scénarios, pour les cinq ans à venir, nous trouvons des émissions de CO2 par abonné de 31 à 91 fois plus importantes que celles générées par du débit mobile terrestre équivalent, selon toutes les hypothèses passées en revue.

Il va de soi que la solution la plus forte pour réduire cette pollution serait de faire des choix stratégiques en matière de conception des fusées et du carburant qu'elles embarquent. D'autant que la plupart des programmes étudiés ambitionnent de lancer encore des milliers de satellites très prochainement. Il faudrait donc développer des technologies plus durables tant dans la conception des fusées et des satellites que dans la composition du carburant qu'ils transportent.

Ces constellations de satellites représentent donc à l'heure actuelle une inquiétude pour l’environnement et plus elles se déploieront plus elles seront nocives. Elles sont aussi une source de pollution de l'espace. En effet, chaque satellite a une espérance de vie de quelques années seulement, car ils ne sont à l'heure actuelle ni récupérables ni recyclables. A leur fin de vie, soit ils finiront désintégrés en retombant dans l'atmosphère, soit ils erreront à l'infini en orbite. Sans compter qu'il faudra aussi les remplacer par de nouveaux satellites opérationnels. Or, autant de déchets et de débris spatiaux potentiels peuvent occasionner de gros dégâts. Par exemple, la destruction répétée de satellites pourrait engendrer de nouveaux trous dans la couche d’ozone, la faute aux gaz émanant de la combustion dans l'air de l'aluminium contenu dans ces appareils.

Un autre défi consiste donc à limiter la présence dans l'air de ces déchets. Dans cette optique, plusieurs projets ont déjà été annoncés, comme celui d'envoyer un satellite en récupérer plusieurs autres avant de les faire exploser en rentrant dans l'atmosphère. Une autre solution serait de lancer une sorte de service de ravitaillement en énergie pour satellites en orbite.

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