Quand ils ne cuisinent pas, les consommateurs vont au resto, comme avant le Covid !

  • La restauration se porte désormais aussi bien qu'avant la pandémie.
    La restauration se porte désormais aussi bien qu'avant la pandémie. Geber86 / Getty Images
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - La page de la crise sanitaire qui a mis notre quotidien à rude épreuve en 2020 est définitivement tournée. Partout dans le monde, on retourne au restaurant comme avant la pandémie. Mais cela ne signifie pas pour autant que les consommateurs ne commandent plus de menu en vente à emporter ou en livraison, bien au contraire.

Lorsqu'en mars 2020, les restaurateurs sont sommés de baisser le rideau pour démarrer le premier confinement, on s'est longtemps demandé à quoi ressembleraient les sorties au restaurant une fois passée la tempête. Car le succès de la vente à emporter et de la livraison, unique solution de subsistance pour nombre de restaurateurs, a modifié les habitudes des consommateurs. D'ailleurs, même si une grande majorité de Français (94%) avait confié vouloir aller plus souvent au restaurant lorsque les établissements rouvriraient en 2021 dans le cadre d'une étude Easypanel pour le Collège culinaire de France, un rapport de Food Service Vision annonçait que la livraison de plats cuisinés à domicile était devenue le premier mode de restauration dans l'hexagone.

La crise sanitaire aurait-elle donc sonné le glas de la sortie au restaurant ? Pas vraiment en réalité. Quand on analyse la situation à l'échelle mondiale, chefs et restaurateurs peuvent se rassurer. D'après le dernier rapport "Food Service" de KantarWorldpanel mené auprès de 15.000 personnes interrogées dans onze pays, les habitudes alimentaires, quand il s'agit de manger à l'extérieur, sont semblables à celles d'avant la pandémie. Le secteur de la restauration affiche une croissance de 13% par rapport à l'année dernière. Selon le panéliste, les consommateurs choisissent de manger à l'extérieur quand ils n'ont pas prévu de cuisiner chez eux. Mais il y a une différence par rapport à la période d'avant-Covid. Et cela concerne les jeunes. Ils sortent tous les jours, "rompant avec la tendance qui associe traditionnellement cette habitude avec les activités nocturnes", souligne Kantar.

Le succès des fast-foods

Attention toutefois à ne pas interpréter cette analyse en imaginant une flopée de consommateurs réservant une table dans une brasserie, un bistrot ou un restaurant gastronomique. Le rapport de Kantar intègre le secteur de la restauration dans sa globalité, c'est-à-dire qu'il inclut les différents concepts, et notamment la restauration rapide. Ce n'est pas anodin puisque cette catégorie d'établissements indique une hausse de sa croissance en valeur de 30% par rapport à 2019. En d'autres termes, on dépense plus pour s'offrir un burger et une frite qu'avant la pandémie. Contre toute attente, on ne peut pas simplement expliquer ce succès sous l'effet de la hausse des prix des menus (l'inflation est tout de même passée par là), mais au contraire par l'attractivité d'options moins chères. McDonald's vient par exemple de lancer un "menu anti-inflation" à partir de 5 euros tandis que Quick mise sur une formule tout compris avec burger, frites, boisson et dessert à 4,95 euros. Et ce n'est que le début ! A l'horizon 2030, Kantar a calculé que les dépenses dans la restauration rapide représenteront 32% du budget que les Britanniques, les Français et les Espagnols consacreront aux sorties au restaurant.

Des sorties au resto et toujours... de la livraison

Par ailleurs, ce signal qui affiche vert pour la restauration ne signifie pas non plus la fin de l'eldorado pour la vente à emporter et le business des "dark kitchens", ces cuisines cachées qui ne misent que sur la livraison en ne proposant aucun service à table. Dans un contexte économique marqué par la hausse des prix de l'alimentation, les consommateurs considèrent la vente à emporter comme une stratégie pour éviter de cuisiner tout en limitant les dépenses. Une option 26% moins chère que la livraison, rapporte Kantar.

Cela dit, les livreurs ont encore du pain sur la planche car partout dans le monde, ce mode de consommation continue de plaire. Au deuxième trimestre 2023, la livraison a représenté la moitié de la restauration hors-domicile (déjeuners et dîners) contre 26% pour les repas emportés et 24% pour ceux pris à la maison. A l'échelle régionale, il y a toute de même des préférences : si en Europe, la livraison est un vrai phénomène de société et concerne 65% de la restauration hors domicile (contre 22% pour la vente à emporter), l'écart avec la vente à emporter est bien plus réduit en Asie (38% pour la livraison contre 32%) et en Amérique latine (40% pour la livraison contre 30%).

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