Économiste ultralibéral, anti-avortement, félicité par Trump : qui est Javier Milei, le nouveau président de l'Argentine ?

  • Javier Milei est le nouveau président de l'Argentine, élu le 19 novembre 2023.
    Javier Milei est le nouveau président de l'Argentine, élu le 19 novembre 2023. MAXPPP - Juan Ignacio Roncoroni
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Quentin Marais avec Reuters

L'Argentine a élu son nouveau président de la République. C'est l'ultralibéral Javier Milei qui a remporté le scrutin, dimanche 19 novembre 2023.

Javier Milei est le nouveau président de l'Argentine. Opposé au centriste Sergio Massa, il a récolté plus de 55% des voix pour s'adjuger le second tour du scrutin, dimanche 19 novembre 2023.

Économiste ultralibéral, anti-avortement...

Économiste ultralibéral, le candidat d'extrême droite a mené à la tête du pays son parti "La Libertad Avanza", créé... en 2021. Ancien présentateur de télévision, Javier Milei, 53 ans, a promis une thérapie de choc pour redresser le pays, annonçant durant la campagne électorale vouloir fermer la banque centrale, abandonner le peso au profit du dollar américain et réduire drastiquement les dépenses publiques.

Ce dernier objectif est l'une de ses mesures clé : ces dépenses, il souhaite les couper "à la tronçonneuse", un engin qu'il a d'ailleurs brandi à plusieurs reprises en meeting. Mais surtout, le successeur d'Alberto Fernandez a affiché son opposition à l'avortement, qui est légal en Argentine depuis 2020, et une position claire sur le changement climatique, qu'il voit comme un cycle et non comme une responsabilité humaine. 

Biographie non autorisée du nouveau président, l'ouvrage écrit par un journaliste argentin avait été titré "El Loco" ("Le Fou"). Il traçait les contours d'un homme isolé et maltraité par ses parents. Celui qui se décrit comme "anarcho-capitaliste" s'est aussi distingué par des mots très critiques envers le pape François, disant de lui qu'il était "un jésuite qui promeut le communisme" ou le traitant "d'imbécile".

"Une nuit historique" avant d'énormes défis

Le vainqueur a réagi après sa victoire, évoquant une "nuit historique pour l'Argentine. C'en est fini du modèle appauvrissant de la caste, aujourd'hui nous adoptons le modèle de la liberté, pour redevenir une puissance mondiale".

L'ascension fulgurante du candidat antisystème, qui fut devancé par Sergio Massa au premier tour (36,7% contre environ 30% des suffrages), a rompu l'hégémonie du traditionnel clivage gauche-droite, avec des péronistes ayant dominé la vie politique argentine depuis les années 1940.

Les défis qui attendent Javier Milei sont énormes, entre des finances publiques en berne, une banque centrale impuissante, un endettement de 44 milliards de dollars auprès du Fonds monétaire international (FMI) et une inflation approchant les 150%.

Félicité par Donald Trump, réaction du Brésil...

Les relations commerciales pourraient aussi être affectées, alors que Javier Milei a critiqué la Chine et le Brésil et indiqué ne pas vouloir traiter avec des "communistes", privilégiant un rapprochement avec les Etats-Unis. En dépit de cela, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a souhaité réussite et succès au président-élu argentin, ajoutant qu'il était important que la démocratie soit respectée. Le président colombien Gustavo Petro a en revanche déploré un "jour triste" pour l'Amérique du Sud.

Le nouveau président de l'Argentine a été salué par Donald Trump. Sur son réseau social Truth Social, le prédécesseur de Joe Biden a applaudi le vainqueur du scrutin : "je suis très fier de toi. Tu vas transformer ton pays et faire de l'Argentine à nouveau un grand pays".

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Les commentaires (1)
Milsabords Il y a 5 mois Le 20/11/2023 à 08:57

Il faut qu'un pays soit totalement déboussolé pour élire un type qui promeut la libéralisation de la vente d'organes et éventuellement la commercialisation des enfants pour "aider" les pauvres, veut légaliser la drogue, trouve que la justice sociale est un « concept aberrant », un « vol », qu'une entreprise peut polluer une rivière autant qu'elle le souhaite la valeur de l'eau étant égale à zéro" , supprimer l'éducation gratuite ... Etc, etc... Bon courage aux argentins, manque plus que le retour de Trump et de Bolsonaro pour que l'avenir de la planète est assuré , pour le meilleur et surtout pour le pire.. Boum !