Julien Panafieu, installé à Paris : "Je suis très fier d’être né en Sud-Aveyron"

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  • Le jeune journaliste aveyronnais suit la Ligue des champions pour les médias nationaux et collabore, localement, au Journal de Millau.
    Le jeune journaliste aveyronnais suit la Ligue des champions pour les médias nationaux et collabore, localement, au Journal de Millau. - Emmanuel Pons
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Recueilli par Emmanuel Pons

Installé à Paris où il est journaliste sportif, Julien Panafieu retrouve son Aveyron dès qu’il le peut.

Un homme qui vous a marqué

Je vais dire mes deux grands-pères, Clément et Régis. Ils s’inscrivaient dans la ruralité typique à Liaucous. Ils ont passé leur enfance ensemble, quasiment leur vie ensemble, habitaient en face l’un de l’autre. Et à la retraite, ils se retrouvaient le soir sous la voûte pour manger un bout de jambon. Ils s’échangeaient leurs productions, leurs mets, leurs soupes. Je me souviens de leurs rigolades, de leurs rituels, de leurs engueulades. Les grands repas, la balade sur le causse, le C15 qui toussait, la chasse, la pêche, la préparation de la charcuterie. Ce sont ces souvenirs, ces sensations, que j’ai partagés avec eux, que je reviens chercher à chaque fois que je redescends.

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Une femme qui vous a marqué

Je vais parler de l’Aveyronnaise, avec un grand A, tout chauvinisme écarté. Mais pour côtoyer beaucoup de femmes de divers horizons (aucune arrière-pensée mais que ma future fiancée ne lise pas ceci), je ne connais pas de femmes aussi uniques, on pourrait leur écrire une ode. Mon arrière-grand-mère chez qui on avait retrouvé des piles électriques pour faire sauter les ponts sous son lit, ma grand-mère bien caput qui mène la famille à la baguette comme une mafieuse sicilienne, ma mère qui affrontait seule tous les soucis. Des femmes libres, indépendantes, combatives, avec un fort caractère et évidemment charmantes. J’ai toujours été très content de voir que l’on a une présidente à la Fédération et à l’Amicale de Millau, c’est quelque chose de très important. J’espère, qu’à l’avenir, on aura plus de femmes dans le paysage politique aveyronnais, aussi.

Un souvenir fort

Cela va être négatif, mais c’est l’incendie de Mostuéjouls. C’est là que l’on mesure l’impuissance de l’homme face à la nature. Le feu qui s’arrête à 200 mètres de ma plantation de chênes truffiers, une bonne partie de mes souvenirs qui ont brûlé sur le plateau, et voir qu’en une nuit, on peut tout perdre.

Une habitude ou un rituel

Redescendre tous les hivers voir mes chênes truffiers, depuis maintenant 18 ans. Traverser l’Auvergne en voiture et se faire peur avec la neige, et puis tous les jours le même rituel : sortir la laisse et voir mon épagneul faire des bonds de dix mètres, aller sur la plantation, y passer tranquillement l’après-midi à caver. Enfin nettoyer les truffes au coin du feu, sous les yeux attentifs et imperturbables de mon chien.

Un lieu

Les gorges et les plateaux. Plus particulièrement le Causse Noir, idéalement sous la neige. Et le plus important, même si cela me fait passer pour un psychopathe, être le plus loin possible de la civilisation, à des kilomètres des chemins, aucun réseau, pas de poteaux électriques, aucun signe qui rappelle l’homme. La nature la plus simplement et sauvagement possible. En tant que journaliste, j’ai découvert ce besoin d’une coupure totale, de temps en temps, avec la société.

Une bonne table

Je dirais Sébastien Gaches, que j’avais rencontré virtuellement la première fois, pour un sujet durant le Covid. Toujours un plaisir de le voir. Il y a d’abord le cadre, la salle, les gens. On y retrouve toute la vie du village, le club de rugby, les agriculteurs, les ouvriers, un journaliste pourrait facilement y écrire des chroniques. En général, c’est quand je rentre d’un match du Raf où je suis seul. Et puis, évidemment, il y a sa cuisine, qui, je pense, est connue par une grande partie de vos lecteurs.

Un plat

Le gâteau à la broche. Au-delà de l’aspect gustatif, c’est surtout la préparation que j’adore. Rester au coin du feu, le couinement du mécanisme, et puis verser mes couches tranquillement avec le bruit du crépitement du bois. En général, ça se termine en tranche le soir avec mon café. Et puis en distribution à mes voisins.

Une boisson

Un bon vin de noix fait maison ou une Suze tonic en pression, à l’Hôtel du Viaur, bien évidemment

Une qualité

Être né en Sud-Aveyron en est déjà une très grande !

Un défaut

Borné, tendance à ne rien vouloir lâcher, têtu, mais cela vient aussi avec la génétique, à partir d’un moment on ne peut plus lutter…

Une devise

L’ora es venguda. C’est pas demain, c’était pas hier, c’est maintenant pour reprendre les mots de la causerie de Pascal Dupraz, mais voilà l’envie de changement, de combat, baïonnette au canon, on y va, y’a pas le choix, il faut assurer.

Un rêve

Je travaille essentiellement sur la Ligue des champions. Donc, évidemment, c’est de voir le Raf soulever la coupe aux grandes oreilles. Et puis pourquoi pas rêver encore plus grand : que l’Aveyron soit bien desservie… Je rêve d’une ligne TGV Paris – Orléans – Clermont – Rodez – Montpellier !

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