Législatives aux Pays-Bas : l’Europe s’inquiète de la victoire de l’extrême droite lors des élections

  • Geert Wilders a remporté les élections législatives aux Pays-Bas.
    Geert Wilders a remporté les élections législatives aux Pays-Bas. ANP - Bart Maat
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Centre Presse Aveyron

Geert Wilders entend devenir Premier ministre, même s’il devra pour cela trouver des alliés. Opposant à l’UE dont il souhaite sortir, son succès est aussi un avertissement avant les européennes.

Geert Wilders entend bien devenir le nouveau Premier ministre des Pays-Bas et axer sa politique sur la lutte contre l’immigration, a-t-il déclaré jeudi au lendemain de la victoire surprise de son Parti pour la liberté (PVV), formation d’extrême droite dont le succès aux législatives pourrait avoir des répercussions pour l’ensemble de l’Union européenne.

Donald Trump, Viktor Orban...

Admirateur de l’ancien président américain Donald Trump et du dirigeant nationaliste hongrois Viktor Orban, farouche détracteur de l’UE et de l’islam, Geert Wilders compte réduire nettement la contribution néerlandaise à l’UE et bloquer l’adhésion de nouveaux membres, y compris l’Ukraine.

Défiant toutes les prévisions, le PVV a remporté 37 sièges sur 150 lors des élections organisées mercredi, loin devant les 25 sièges obtenus par l’alliance de gauche dirigée par l’ancien Commissaire européen Frans Timmermans et les 24 sièges du Parti libéral (VVD) du Premier ministre sortant Mark Rutte. Geert Wilders a confirmé aux médias néerlandais son intention de prendre la tête d’un futur gouvernement et d’organiser un référendum sur une éventuelle sortie des Pays-Bas de l’UE, dont ils sont pourtant membres fondateurs. "Mais la première chose est une restriction importante de l’asile et de l’immigration, a-t-il dit. Nous ne faisons pas cela pour nous, nous le faisons pour les Néerlandais qui ont voté pour nous."

Des négociations difficiles ? 

Si aucune formation avec laquelle il est susceptible de s’allier n’approuverait une sortie de l’UE ou une violation des dispositions constitutionnelles garantissant la liberté de culte, Geert Wilders s’est dit confiant dans la possibilité de parvenir à un accord. Une coalition de son PVV, du VVD et du parti Nouveau contrat social (NSC) du centriste Pieter Omtzigt disposerait de 81 sièges, ce qui en fait la combinaison la plus évidente, mais sa formation pourrait encore nécessiter des mois de négociations difficiles, d’autant que les chefs de file de ces deux alliés potentiels ont déjà exprimé leurs réticences.

La victoire de Geert Wilders constitue toutefois aussi un coup de semonce supplémentaire pour les partis dits de gouvernement à travers l’Europe en vue des élections européennes de juin prochain, qui pourraient se jouer sur les mêmes thèmes que ceux du scrutin néerlandais : l’immigration, le coût de la vie et les mesures de lutte contre le changement climatique. "Le vent du changement est là", s’est félicité Viktor Orban.

Italie, Slovaquie…

Les élections le mois dernier en Pologne, remportées par une coalition pro-européenne face aux conservateurs sortants, montrent que les orientations défendues par Geert Wilders ne sont pas forcément destinées à s’imposer dans toute l’Europe mais son succès intervient aussi un an après l’arrivée au pouvoir de Giorgia Meloni en Italie et deux mois après le retour en Slovaquie de Robert Fico, hostile lui aussi à l’immigration et au versement d’une aide militaire à l’Ukraine face à la Russie.

Dans la perspective des européennes, les sondages sont d’ailleurs globalement favorables aux partis populistes, à l’image du RN en France. "La victoire du PVV aux Pays-Bas démontre que de plus en plus de pays au sein de l’Union européenne contestent son fonctionnement et souhaitent que l’on puisse à nouveau maîtriser une immigration qui est considérée par beaucoup de peuples européens comme massive et totalement anarchique", a réagi sa cheffe de file Marine Le Pen, se réjouissant du succès Geert Wilders, "un allié".

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Les commentaires (1)
RienCompris Il y a 5 mois Le 24/11/2023 à 09:08

L'immigration risque l'effondrement de l'Europe. Tous les donneurs de leçons du passé qualifiaient de racistes ceux qui abordaient le sujet. Peut être eût il été judicieux de trouver des solutions de compromis et nous ne serions pas là où nous en sommes aujourd'hui.