Agriculture : aux Noisettes d’Olt, Claude Chastand produit, récolte et transforme noisettes et noix issus de ses 7000 arbres

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Publié le
Anaïs Arnal

En 2017, Claude Chastand a repris l’exploitation agricole de ses parents à Flagnac et s’est reconverti dans la nuciculture. 

Si on avait dit à Claude Chastand qu’un jour il vendrait des chouchous, il ne l’aurait certainement pas cru. Fils d’agriculteurs installés à Flagnac, il a toujours baigné dans l’univers agricole, mais a fait le choix de se former au métier de menuisier et a créé une entreprise spécialisée dans ce domaine, en 2004, à Toulouse, qui compte aujourd’hui cinq salariés.

"Lorsque mes parents sont arrivés à l’âge de la retraite, avec mon frère Alain qui est enseignant, nous ne voulions pas céder l’outil de travail. Je travaillais à Toulouse, mais je n’avais jamais rompu le lien et j’ai décidé de reprendre l’exploitation familiale", raconte celui qui incarne la quatrième génération et partage son temps entre la Haute-Garonne et l’Aveyron depuis une dizaine d’années.

Il y a 10 ans, 600 noisetiers

Pour Claude Chastand, pas question de poursuivre l’élevage bovin pour la viande et le lait ou la culture de céréales comme le faisaient ses parents. "Nous avions quelques noyers et un copain du Lot-et-Garonne m’a parlé de la culture des noisettes. Le projet a mûri dans ma tête pendant deux ans et j’ai fini par me lancer. J’avais dans l’idée de planter une soixantaine de noisetiers pour bricoler, mais mon père m’a dit : "Si tu le fais, tu le fais bien". Du coup : nous avons commencé avec 600 noisetiers il y a dix ans. Les premières récoltes ont été bonnes alors j’ai réduit la voilure de mon activité menuiserie pour m’investir pleinement dans la noiseraie."

Aujourd’hui, l’exploitation compte 13 hectares de noisetiers, soit 7 000 arbres dans la plaine, et 5 hectares de noyers près du camping au bord du Lot.

Conserver son indépendance

"Nous sommes partis d’une feuille blanche, se souvient Claude Chastand. Nous ne connaissions rien au métier de nuciculteur. J’ai eu la chance que les anciens me transmettent, m’expliquent la taille, me donnent des conseils, et que des producteurs du Tarn-et-Garonne et de l’Aude m’ouvrent les portes de leurs hangars. Dès le départ, je ne voulais pas d’intermédiaire. L’idée était de produire, transformer et vendre moi-même afin d’être autonome et de pouvoir gérer mon développement."

C’est pourquoi le Flagnacois n’a pas souhaité intégrer la coopérative Unicoque installée à Cancon (Lot-et-Garonne) qui régit la filière. "Je ne voulais pas m’engager pour 25 ans. Nous n’avons bénéficié d’aucune aide financière, mais c’était le prix de notre liberté, explique Claude Chastand qui n’a pas non plus suivi les préconisations de la coopérative pour la plantation. Ils conseillent 666 arbres par hectare, mais un plant, qui coûte 8 à 9 euros TTC, a besoin de lumière pour se développer et avec une telle densité, il faut couper un arbre sur deux au bout de dix ans. Il en était hors de question."

"Une culture sur tronc unique"

À partir d’un an et demi, le nuciculteur laisse à l’arbre un tronc et trois branches charpentières. Au fil des ans, il l’élague de manière à le conduire en parapluie inversé. "Cette culture sur tronc unique nous permet de procéder à la récolte mécanique. Nous ne secouons pas les noisetiers, nous laissons faire la nature. En séchant, l’involucre (l’enveloppe de la noisette, NDLR) s’ouvre et la noisette tombe entre mi-août et fin octobre. Nous passons alors dans les rangées avec une balayeuse aspirante ", raconte l’exploitant qui produit de la noisette corabel et tonda giffoni et des noix franquette, fernette et lara.

Réflexion pour structurer l’accueil de groupes à la ferme

"Cette année, nous avons récolté 15 tonnes de noisettes, se félicite-t-il. En revanche, il y a eu très peu de noix à cause de la sécheresse. Nous devons jongler avec la météo et encore, nous avons la chance d’avoir le Lot à proximité pour irriguer." Si les noix sont vendues sous forme de cerneaux ou d’huile, pressée au moulin de Méjane, à Espeyrac, les noisettes peuvent être torréfiées, salées pour l’apéritif, transformées en chouchous, pressées pour faire de l’huile, ou entrer dans la composition de bière et bientôt de pâte à tartiner.

"Nous avons transformé l'étable en laboratoire"

"Nous fournissons pâtissiers, chocolatiers, restaurateurs et épiceries fines", dit Claude Chastand qui travaille seul sur l’exploitation avec ses parents. Nous avons transformé l’étable en laboratoire et espace boutique, et nous aurons bientôt un site marchand. Nous travaillons régulièrement avec l’office de tourisme de Decazeville communauté et nous réfléchissons à un projet pour structurer l’accueil de groupes à la ferme."

Des projets qui augurent encore de belles années pour Les Noisettes d’Olt.

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